Incoming est un jeu vidéo PC publié par Rage Softwareen 1998 .

  • 1998
  • Shoot Them Up

Test du jeu vidéo Incoming

3/5 — Très bien par

Pour la petite histoire, j’avais reçu Incoming en bundle avec une carte 3DFX Voodoo 2, et ce fut l’une des plus belles claques de mon existence. Ayant délaissé les jeux vidéo pendant quelques temps, la référence du shoot them up en 3D se nommait toujours StarWing, c’est vous dire mon décalage en la matière ! Dès les premières minutes de jeu, alors que j’abattais des astronefs aliens tandis que le soleil couchant ensanglantait l’horizon au delà des collines dénudées du Kenya – purée, c’est beau ce que je viens de dire - j’atteignis le nirvana ! Depuis lors, des hectolitres d’eau ont coulé sous les ponts et Incoming fait aujourd’hui quelque peu figure de « jeu-vitrine », visuellement révolutionnaire pour son époque mais manquant de la consistance qui lui aurait permis de supporter le passage des années.

Incoming se déroule en 2009, alors qu’un armada extraterrestre menace la planète bleue. L’humanité, consciente depuis plusieurs années de l’existence d’entités intelligentes dans l’espace, a construit un quartier général international dédié à la lutte anti-aliens au beau milieu des steppes africaines. C’est évidemment à cet objectif que les tripodes vont s’attaquer en premier. Pour repousser cette première vague d’invasion, le joueur prendra les commandes de nombreux aéronefs humains (avions de plusieurs types, hélicoptères) mais aussi de batteries de défense anti-aérienne et de blindés. Dans les dernières missions, il sera également possible de piloter certains vaisseaux extraterrestres tombés aux mains des forces terriennes. Les missions se dérouleront sur Terre (notamment en Afrique, aux États-Unis et dans le Grand Nord) mais aussi sur la Lune, d’où sont parties les forces d’invasion et finalement, sur la planète des Aliens elle-même.

Incoming propose plusieurs modes de jeu différents, histoire de donner un peu de sel à ce qui n’est finalement qu’un soft de tir aux pigeons à ventouses des plus classiques. Le mode arcade permet de prendre le contrôle de n’importe quel véhicule ou vaisseau proposé par le soft et de combattre les forces ennemies, sur terre ou dans les airs. Le joueur démarre toujours avec le minimum d’armement disponible mais des power-ups (trousse de réparation, bonus de tir, bonus de tir secondaire) sont disposés aléatoirement à travers le périmètre de jeu. Ces bonus disparaissent après un laps de temps donné si le joueur ne les récupère pas et pour ne rien arranger, les Aliens tenteront de les détruire s’ils les aperçoivent. Certains avions et certains décors devront évidemment être débloqués (en réussissant certaines missions ou en atteignant certains objectifs) pour être accessibles. Plus on progresse dans le jeu, plus les troupes ennemies seront en nombre et bien équipées. Le joueur dispose d’un nombre déterminé de vies et l’objectif est simplement d’arriver au plus haut score possible. Le score augmente quand on abat une navette ennemie mais diminue si on endommage les installations humaines.

Le mode campagne est sujet aux mêmes règles que le mode arcade si ce n’est que les missions se déroulent dans un ordre linéaire, que le niveau de difficulté est plus conséquent et qu’il comporte quelques missions supplémentaires. A cela, il faut encore ajouter le mode « campagne tactique » qui offre la possibilité, durant certaines missions, de prendre les commandes de la totalité des unités terriennes présentes sur le champ de bataille et de passer de l’une à l’autre afin de repousser au mieux les différentes tentatives ennemis de percer vos défenses. Enfin, il reste le multi-joueurs qui propose un Deathmatch, un mode « Defend the base » et un mode coopératif.

Réalisation graphique :

Incoming a vieilli aujourd’hui, c’est un fait. Les environnements de jeu ne sont finalement pas si nombreux, la modélisation des divers appareils accuse un peu son âge (elle reste néanmoins fort correcte, attention !) et le relief des différents terrains de jeu est principalement basé sur un lissage efficace et très… lisse des collines et des montagnes. Hormis la mission américaine, qui propose un grand nombre de bâtiments (bases, camions, fusée prête au décollage,…), les autres environnements manquent de points de repères et, malgré leur finesse bien évidemment supérieure, leur superficie restreinte ne permet pas de renouer avec le sentiment de liberté totale qu’offrait l’antique Terminal Velocity, autre référence en son temps. Une fois plongé dans la partie, on n’y fait évidemment plus vraiment attention, d’autant plus que le scrolling est d’une fluidité impeccable, mais comme nombre de jeux qui avaient tout misé sur la technique de pointe en leur temps, Incoming perd de sa pertinence un peu plus chaque année.

Jouabilité/difficulté

Pas évident de piloter tous ces appareils avec un simple clavier. Un Gamepad était plus indiqué pour ce type de jeu, alors peu fréquent sur PC, et je ne doute pas que la version Dreamcast soit nettement plus plaisante à jouer. Ceci dit, on s’en sortait quand même avec un peu de pratique, d’autant plus qu’il s’agit d’un jeu d’arcade pur jus, sans la moindre subtilité de pilotage.

Son

Qu’est ce qu’on met en fond sonore d’un shoot them up où on tue des Aliens ? Des tirs et des explosions qui font grésiller les enceintes tellement ils sont tonitruants, et des musiques hard/techno/EBM bien pesantes et dévastatrices ? Gagné !

En bref : 13/20

Un jeu 100% action, techniquement impressionnant à sa sortie mais qui a aujourd’hui bien mal vieilli. En misant tout sur la technique, Incoming a un peu oublié de se doter d’un scénario correct et d’environnements un peu plus recherchés. A présent que ses descendants offrent de quoi s’en mettre plein les yeux à un degré bien différent, il ne reste pas grand chose du soft référentiel de 1998. Pour parler personnellement, je n’ai pas le souvenir d’avoir jamais vraiment tenté de boucler le mode campagne ou d’exploser le score du mode arcade. Dépourvu d’un réel suivi scénaristique, Incoming n’offrait pas vraiment de raisons de s’y atteler avec la volonté de vaincre. Ceci dit, j’y ai tout de même énormément joué mais il s’agissait davantage de prendre les commandes d’un des avions disponibles, de flamber de l’alien pendant une demi-heure ou une heure, puis de quitter le jeu, satisfait par ce moment de violence intense. Idéal pour le multi-joueurs ou le défouloir occasionnel, Incoming est malheureusement un jeu assez plat en solo.

Incoming