Ça ne vous est jamais arrivé de jouer à un jeu médiocre en de nombreux points en vous disant « Bon sang, y’avait de l’idée ! » ? Plutôt frustrant ces jeux avec plein de bons sentiments et autant de défauts, non ? Hydrophobia : Prophecy est de ceux-là. Oui, je plante directement le décor. Hydrophibia est un jeu d’action-aventure à la troisième personne médiocre. Sortit à prix modique sur le Xbox Live Arcade et le Playstation Network en 2010, il a débarqué sur nos PC en 2011 sur la plate-forme de téléchargement Steam, toujours pour une dizaine d’euros.
**Raconte-moi une histoire de SF pourrie !
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Hydrophobia : Prophecy, ou HP comme nous allons l’appeler parce que sinon c’est pénible pour moi et sûrement pour vous, nous met dans la peau de Kate Wilson. Cette jeune femme aux noms prénom génériques sûrement dénichés dans le classement des patronymes les plus usités aux Etats-Unis est ingénieur de maintenance, où un truc dans le genre, dans la ville-bateau international The Queen of the World. Ce rafiot faisant le tour du monde à des fins de trucs scientifiques se fait attaquer par de vilains terroristes le jour de son dixième anniversaire (le bateau, pas Kate). Les Malthusiens (les terroristes) veulent y voler des machins de nanotechnologies pour en faire une arme et soit disant aider le monde surpeuplé en réalisant un sympathique génocide global. C’est vrai qu’un bon génocide ça remet les choses en ordre, certains ont essayés. Bref ! Kate va donc devoir s’en sortir, aidée par Scoot qui la guide via une liaison audio. Il faudra donc se frayer un chemin dans le navire en partie inondé infesté de bonshommes cagoulés pas super sympas.
**Un scénar quoi ?
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Mon résumé est très approximatif mais il reflète exactement ce que j’ai retenu de l’histoire : pas grande chose. Ce qui nous amène, attention enchainement, au premier défaut du jeu : son scénario. Raconté de manière décousue et anecdotique il ne restera pas dans les mémoires. Peut-être aurais-je dû lire plus attentivement les mémos jalonnant les niveaux mais la qualité de la traduction française du jeu ne donne pas spécialement envie, surtout que le background donné au personnage au début du jeu n’est absolument pas utilisé. De plus, sans spolier, la fin vous assène d’un à peine masqué « Attention on vous prépare une suite ! ». D’ailleurs il ne faudra pas longtemps avant de voir la fin. Quatre heures en mode normal pour voir le bout des trois actes, c’est un peu court jeune fille ! Durée qui peut-être un peu rallongée pour peu qu’on s’amuse avec la salle des défis, disponible après avoir fini le jeu, proposant de défourailler du terroriste à tout vas en temps limitée dans une arène assez mal foutue. On pourrait pardonner la durée en tenant compte du prix mais nombre de jeux en téléchargement sont plus long et plus complets que ça.
**Bloup bloup !
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Qui dit bateau qui coule dit eau et inondations. Et justement la principale originalité du jeu, l’une des composante centrale du gameplay et son argument principal marketing : la flotte. Et l’eau dans les jeux vidéo c’est un peu mon eldorado à moi. HP (Non, pas Harry Potter ! Suivez !) ne s’en sort pas trop mal. Gérée au moyen d’un moteur physique, l’Hydro Engine qui gère les vagues, les vases communicants et les courants, l’eau est simulée de manière relativement convaincante sauf que parfois le moteur physique pète un câble. En effet il n’est pas rare de devoir affronter un vague énorme dans une toute petite pièce alors qu’on a juste fait exploser un baril explosif, l’eau semblant se créer d’elle-même. Il faudra d’ailleurs m’expliquer pourquoi dans tous les complexes scientifiques on trouve partout des barils explosifs hyper dangereux… Comme je le disais plus haut l’élément liquide est un l’un des composant principal du jeu. En effet remplir ou vider des salles pourra permettre débloquer à des zones mais attention, pas question de créer ainsi ses propres routes ! Le jeu est linéaire et propose surtout de suivre des couloirs entrecoupés de salles un peu plus ouvertes, mais pas trop. Faut pas déconner on est en 2011, c’est nul les environnements ouverts ! Les joueurs pourraient se perdre ! Pour revenir à l’eau, elle permettra aussi de repousser / noyer les ennemis en détruisant les vitres de salles pleines d’eau dans les nombreux couloirs du jeu, éteindre les feux, électrocuter les ennemis et autres petites frivolités et ainsi de réaliser des combos.
**Une gameplay classique mais pas classieux
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Qui dit eau et jeu d’action implique… Allez, je vous laisse deviner, marre de vous mâcher le boulot. Oui au fond ? Non, pas une simulation de requin gonflable. Devant ? Oui ! Des combats aquatiques. Ils ne sont pas nombreux et heureusement car la maniabilité lors des phases sous-marines est loin d’être idéale. Non content d’avoir du mal à se repérer (où alors c’est mon oreille interne qui fait de la merde) l’image passe vite au noir et blanc avec un peu de flou tout ça parce que cette cruche de Kate manque d’oxygène. De plus la caméra n’aide pas et se place parfois de manière impromptue, que ce soit dans l’eau ou à pied. A part ça concernant la maniabilité il n’y a pas de gros problèmes. On vise, on tire, on se met à couvert, on pirate des ordinateurs avec un petit mini-jeu consistance à aligner une sinusoïde sur une autre, on prend le contrôle des caméras pour chercher son chemin. Un jeu de 2011 quoi. Le MAVi permet d’afficher, façon réalité augmentée, certains détails cachés des lieux en surimpression sur l’écran dans une visualisation rappelant le scan des Metroid Prime. Sur la fin du jeu une petite nouveauté fait son apparition avec un pouvoir permettant de contrôler l’eau mais seulement pendant un bon quart d’heure. On le retrouve malgré tout dans la salle des défis. Histoire de corser un peu le jeu il est possible de faire des combos en éliminant les ennemis de différentes manière (électricité, eau, explosions, feu) avec différentes munitions pour la seule et unique arme du jeu (ioniques, semi-automatique, rafales, explosifs et électriques). Le mode « ionique » permet de charger le tir afin de blesser plus les adversaires. Avec tous ces moyens mis à notre disposition un score est attribué qui permettra de débloquer des succès intégrés au jeu (et sur Steam). Malgré tout le jeu se laisse jouer de façon plutôt agréable. Si certains éléments se répètent souvent (trouver des clefs) d’autre ne se répètent que 2 ou 3 fois et évitent tout de même une monotonie totale.
**C’est flou ! Où sont mes lunettes ?
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Techniquement ce n’est pas la panacée. C’est un jeu en téléchargement mais je reste convaincu qu’il pouvait s’en sortir mieux. Les textures sont répétitives et parfois assez floues. Les personnages souffrent d’un effet plastique et sont un peu raides ce qui colle bien avec leur physique de poupées. De plus le level design répétitif n’arrange pas les choses. Comme dans beaucoup de jeux récents, le jeu est noyé dans un bloom assez désagréable qui sert de cache misère.
**C’est la fin du monde, la fin du… Ah non, juste du test.
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Au final ce HP se laisse jouer et avance de manière fluide. On n’est jamais bloqué, le comportement de l’eau est convaincant et on se laisse porter par le non-scénario de salle en salle. On peut reprocher plein de choses à ce jeu mais il reste une indéniable bonne volonté de la part des développeurs avec un concept intéressant et qui mérite d’être déployé dans un vrai jeu plus diversifié. Si il vous le trouvez en promo comme moi (je l’ai payé 2.50 euros) il peut valoir le coup pour divertir quelques heures. Je l’ai fini deux fois, une fois pour moi, une deuxième fois pour ce test.