Homeworld est un jeu vidéo PC publié par Sierraen 1999 .

  • 1999
  • Stratégie

Test du jeu vidéo Homeworld

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Avant tout, coupons court à tous préjugés : Homeworld n’est pas un shoot 3D. Oui, en voyant les images, on pourrait le penser, mais Homeworld est un jeu de stratégie en temps réel.

Il était une fois, dans une galaxie très lointaine…

… Une planète nommée Kharak. Ses habitants, peuplade assez avancée (plus que nous autres, pauvres Terriens du monde réel), ont trouvé un vaisseau gigantesque dans le désert. Les Kushans (les habitants de cette planète) réalisèrent ce dont apparemment ils se doutaient déjà : ils ne sont pas originaires de cette planète. Au milieu du vaisseau, une stèle représentant une carte spatiale, et un nom y figurant : Hiigara, leur planète d’origine (Home World en anglais). Galvanisé par cette découverte, notre bon peuple fit montre de beaucoup d’efforts pour construire une flotte et partir à la recherche de son monde d’origine. 60 ans plus tard, le vaisseau-mère est enfin construit, et plein à craquer de nombreuses équipes destinées à assurer la recherche, la prospection de ressources, les éventuelles opérations de défense, comme dans tout STR qui se respecte. Et devinez qui est le gérant de tout ça ? Bah oui, nous bien sûr.

La fin d’une ère

C’est là que le jeu commence. Les premières missions n’apportent rien, elles servent juste à s’habituer aux commandes en nous familiarisant avec le saut dans l’hyperespace, la gestion des différentes ressources et des différentes armées.

Le tout est très intuitif ; en fait comme dans tout STR, il faut sélectionner une unité puis l’envoyer accomplir ce pour quoi elle est conçue. Bien que l’univers soit différent de la plupart des STR (spatial ici), le jeu reste très classique (et efficace) dans ce domaine.

Le scénario débute vraiment à la fin de ces missions d’apprentissage. En retournant sur Kharak, vous constatez que votre monde a été réduit à néant. la planète brûlée, rasée, il ne reste rien. Qui a fait ça ? Pourquoi ? On n’en sait rien. Mais les responsables ne vous aiment pas, et ont fait de vous les derniers survivants de votre race. Ce qui devait être une mission d’exploration enthousiaste vient de se transformer en mission de sauvetage de tout un peuple. Destination Hiigara.

Le jeu consistera à trouver votre planète-mère en évitant à tout prix vos ennemis (les Taiidans), qui ne vous feront pas de cadeaux, et sont omniprésents et jamais très loin… La perte du vaisseau-mère représente un game over immédiat.

Bon, parlons du jeu en lui-même. Comme je l’ai dit c’est un STR, un jeu de Stratégie en Temps Réel, mais particulier, déjà dans son ambiance spatiale inédite à l’époque.

Ensuite… la plupart des STR, 3D ou pas, restent plats. Mais pas Homeworld vu que vous êtes dans l’espace. En gros, d’habitude vous jouez sur une surface ; bah, dans Homeworld vous jouez dans un volume.

STR et tout ce qui va avec

Le jeu sera donc comme la plupart des STR, à savoir récolte de ressources, développement de technologies, construction d’unités (ouvrières ou guerrières au choix), construction d’équipements, maintenance, exploration, etc, etc. En général on n’a pas trop le temps de faire tout ça, car comme je l’ai dit, les Taiidans ne sont jamais loin. Quand vous pensez en avoir le temps, n’hésitez pas, c’est rare.

Vos unités sont assez nombreuses (une trentaine) et bien sûr variées. Cela va de la petite navette de combat rapide à la grosse corvette de combat en passant par les bombardiers… Chaque unité est avantagée (et désavantagée) par rapport à d’autres. Sans compter votre vaisseau-mère, cœur de votre colonie, mais pourtant à la capacité offensive d’un môme de 4 ans.

Le jeu est bien sûr divisé en missions. Je ne les détaillerai pas, car elles changent souvent en cours de jeu. C’est aussi ça Homeworld, faire face à l’imprévu. Globalement, cela consiste à atteindre des objectifs de ressources et nettoyer la zone des ennemis.

Chose intéressante… votre armée est transférée d’une mission à une autre. Par exemple, l’armée que vous aurez à la fin de la mission 9 sera encore là, à l’identique, au début de la mission 10. Soyez donc prudent ; contrairement à d’autres STR, la fin d’une mission ne signifie pas une remise à 0.

La difficulté est assez élevée, mais très progressive. Assez facile au début pour ne pas déstabiliser les amateurs, et pourtant assez accrocheur pour attirer les amateurs curieux de STR, le jeu devient très délicat sur la fin.

Space Dungeon Keeper

Notons au passage que chaque camp propose une quinzaine de missions. Et oui, car vous pouvez aussi incarner les Taiidans, c’est si bon d’être méchant. :)

Foutrement vaste et novateur

Comme dans la plupart des jeux que j’affectionne, c’est l’environnement, l’ambiance qui est ici réussie. Comme je l’ai dit, le jeu, son environnement, est vraiment en 3D. Imaginez-vous jouant dans une sphère au lieu d’une surface plate. En gros, on dispose d’une liberté de mouvements incroyable, et l’espace semble quasi-infini (il ne l’est pas, mais est vraiment gigantesque). De même, cet environnement en 3D totale vous causera des sueurs froides, car vos ennemis peuvent surgir de n’importe où, ce qui rend le jeu véritablement stressant. :/ L’environnement graphique et sonore contribue grandement à l’ambiance magique de Homeworld.

De mon point de vue, Homeworld est très très beau. Plus beau qu’un Freespace, beaucoup plus récent. Les vaisseaux sont très nombreux, superbes. Le jeu est blindé de détails (fumée lors des propulsions ou derrière les missiles). De même, l’espace n’est pas QUE vide. On croise constellations, galaxies, « nuages » gazeux de toutes les couleurs… Le jeu est vraiment superbe, avec sa résolution montant jusqu’à 1280*1024, sans aucun ralentissement.

Musicalement… c’est une des meilleures bande-sons que j’ai jamais entendues dans un jeu vidéo, et la seule à m’avoir vraiment tiré des larmes. Encore maintenant, l’adagio for strings (Google is your friend) me tire des larmes, et je me vois luttant pour la survie de mon peuple, vaillamment. :(

Réalisation : 9/10

C’est très beau, enchanteur devrais-je dire.

Bande-son : 10/10

*se mouche*

Jouabilité : 9/10

L’environnement en 3D déstabilise franchement au début. Et puis on s’y fait, et on finit pas se demander si on pourra retourner à un STR sur terrain plat. Après c’est un STR quoi, donc nickel. Commandes claires et intuitives.

Durée de vie : 7/10

Difficulté progressive, mais peu de missions. La double campagne rallonge la durée de vie mais ça reste un poil léger à mes yeux.

Conclusion : 17/20

Homeworld est un superbe jeu. Formidable sur le fond et à la réalisation époustouflante, avec une ambiance unique, vraiment. Tout cela en faisait un incontournable à l’époque, et même maintenant, quoi qu’un novice se tournera sans doute vers sa suite.

Homeworld