Heroes of Might and Magic III : The Restoration of Erathia est un jeu vidéo PC publié par 3DOen 1999 .

  • 1999
  • Stratégie

Test du jeu vidéo Heroes of Might and Magic III : The Restoration of Erathia

5/5 — Parfait ! par

To be or not to be a trilogy…

1999 quelle année, souvenez vous : les pantalons pattes d’eph’, les coiffures à l’afro, les… Ha non j’ai fait une erreur de 20 ans… Enfin bon, chez nous en 1999, les joueurs PC renouaient avec la saga mythique des jeux de stratégie tour par tour, j’ai nommé le très attendu Heroes of Might and Magic, troisième du nom.

La même chose mais en pas pareil…

Chez nous c’était en 1999, mais aux States, le jeu était sorti quelques mois plus tôt. Le principe du jeu est identique à celui qui a fait la renommée de la saga : vous dirigez des héros sur la carte, ils doivent contrôler des villes qui produiront entre autres choses des créatures (qui vous permettront de livrer des batailles pour vous rapprocher de votre objectif).

On a droit à une petite vidéo pour introduire l’histoire et hop là, on plonge tout de suite dans le jeu. Les villes sont au nombre de 8 dans Heroes III :

* Les bastions : villes des barbares peuplées de cyclopes, d’orques, de gobelins et de béhémoths

* Les châteaux : bourgades humaines classiques avec entre autres les paladins, les chevaliers et les puissants archanges

* Les donjons : cités souterraines des seigneurs de guerre avec les minotaures, les harpies et les redoutés dragons noirs

* Les forteresses : villes des marais grouillant de wyvernes, gorgones et autres hydres

* Les hadès : villes démoniaques par excellence avec cerbères, effrits et diables en furie

* Les nécropoles : cités des morts-vivants avec vampires, spectres, liches et dragons fantômes

* Les remparts : villes proches de la nature peuplées de nains, d’elfes (oui ensembles !!!), de pégases et de dragons d’or

* Les tours : cités des magiciens avec les génies, les nagas et les titans

Toutes ont des bâtiments communs (hôtel de ville, guilde des mages, taverne ou encore fortifications) mais aussi des bâtiments qui leur sont propres (nécrolyte pour les nécropoles, bibliothèque pour les tours etc…). Chaque ville donne accès à 7 types de créatures différentes (et chacune d’elle dispose d’une amélioration, exemples : Ange -> Archange, Gobelin -> Hobgobelin).

Et miracle : pour la toute première fois dans la saga des Heroes of Might and Magic, les villes sont équilibrées entre elles ! Je ne parlerai même pas du 1 où cette notion d’équité n’existait absolument pas et dans le 2, on pouvait se retrouver avec comme unité la plus forte un paladin (65 points de vie) face à autant de dragons noirs (300 points de vie), le calcul était vite fait…

Money, money, money…

Mais les bâtiments des villes et ces unités ne sont pas gratuites (hé non…). Avec votre héros vous devrez prendre possession de diverses mines éparpillées sur la carte. Des scieries qui rapportent du bois, des laboratoires qui font gagner du mercure, au total vous aurez à accumuler 7 ressources différentes pour progresser (or, bois, pierre, cristal, gemmes, mercure, soufre). Ces différentes mines vous rapporteront des ressources à un rythme régulier chaque journée mais d’autres évènements vous permettront d’en gagner ponctuellement. Les mines que vous contrôlez sont identifiables à votre petit drapeau qui y flotte. Les différentes améliorations de la bourgade (qui peut passer de village à ville puis à cité puis à capitale) permettent de gagner plus d’or chaque jour (de 500 jusqu’à 4000 d’or quotidiens).

Le marché des villes vous permettra même d’échanger des ressources contre d’autres mais à certains taux (exemple : 20 de bois contre 1 cristal, oui y’a de l’arnaque mais plus vous contrôlerez de marchés, plus les taux d’échanges vous seront favorables).

Les unités des villes coûtent de plus en plus cher à recruter (puisqu’elles sont de plus en plus puissantes) ce qui vous incitera à étendre votre zone d’influence sur la carte.

Je n’suis pas un Heroes…

Hé oui, dans Heroes of Might and Magic, il y a le mot Heroes. Regardons-les de plus près ces héros justement.

Tout héros dispose de statistiques que sont l’Attaque, la Défense, la Puissance et la Savoir. Les deux premières concernent les capacités de combat et les deux dernières les facultés magiques. Chaque ville dispose de 2 types de héros : un autre orienté combat (qui privilégie l’Attaque et la Défense) et un orienté magie (qui privilégie la Puissance et le Savoir).

Les héros peuvent accumuler de l’expérience (essentiellement en combattant mais aussi avec des lieux spécifiques) et gagner des niveaux. Ces niveaux permettent de gagner des compétences secondaires. Chaque héros peut en avoir 8 différentes à choisir parmi les 28 existantes. Elles peuvent par exemple vous permettre de booster vos capacités de combat ou bien d’augmenter le moral de vos troupes ou encore de vous déplacer plus vite. Chacune de ces compétences secondaires est constituée de 3 paliers d’expertise : novice, disciple et maître. Plus vous serez compétent dans un domaine, plus les bonus qui y sont liés seront importants. A chaque niveau vous aurez le choix entre deux compétences secondaires : elles pourront être nouvelles comme cela pourra être une amélioration de celle que vous possédez déjà.

Chaque héros a la possibilité d’avoir un livre de sorts à sa disposition. Les héros de type magie en ont un dès leur recrutement, les autres peuvent s’en acheter un pour 500 pièces d’or dans toute bonne guilde des magiciens qui se respecte. Les sorts sont divisés en 5 niveaux et les guildes des magiciens peuvent être améliorées pour atteindre les plus hauts (cependant certaines villes sont plus limitées que d’autres : les bastions et les forteresses ne peuvent pas dépasser le niveau 3 et les châteaux n’auront pas accès au niveau 5). Les deux premiers niveaux de sorts peuvent être appris par tous les héros, sans condition autre que celle d’avoir un livre de sort (les sorts s’apprennent tous seuls dès que le héros passe en ville). En revanche, pour les sorts de niveau 3 et supérieurs, seuls les héros ayant la compétence secondaire Sagesse pourront les apprendre (novice : niveau 3, disciple : niveau 4 et maître : niveau 5).

Les sorts sont répartis en 4 écoles de magie : l’Eau, le Feu, l’Air et la Terre. Si le héros a pris la compétence qui lui permet de maîtriser un élément, il sera capable de lancer ses sorts avec plus d’efficacité (l’accélération qui n’affecte qu’une seule créature peut affecter toutes les armées de notre héros par exemple) et pour moins de points de mana.

Qui dit héros dit équipement, forcément. Dans Heroes of Might and Magic, on s’équipe à coup d’artefacts et on dénombre 9 emplacements de types différents : une arme, une armure, un bouclier, une amulette, un casque, deux anneaux (un à chaque main), une paire de bottes, une cape et 4 objets divers (fétiches et autres trophées). Si vous ne pouvez pas les porter sur vous-même, les artefacts iront dans la réserve de votre héros (qui est illimitée) mais le héros ne bénéficiera alors pas des bonus procurés par les artefacts. Ces bonus peuvent concerner les caractéristiques du héros (ce qui est le cas la plupart du temps) ou alors permettre de gagner plus de ressources chaque jour, avoir un meilleur moral, être plus chanceux ou encore augmenter la puissance de certaines écoles de magie. Le Graal, artefact ultime qui boostait énormément les caractéristiques du héros dans Heroes deuxième du nom à été remplacé par un Graal qui doit être ramené dans une ville pour construire un bâtiment spécifique et unique. Ce bâtiment rapporte 5000 d’or par jour et augmente la croissance des créatures de 50% !!! Autant dire que ça motive à ne pas perdre la ville où l’on a érigé le bâtiment du Graal.

Chaque héros peut aussi disposer de machines de guerre : une baliste (pour empaler les ennemis), un chariot de munitions (pour que les unités de tir alliées ne puissent pas manquer de munitions) et un dispensaire (pour soigner les créatures en combat).

Enfin, chaque héros à la possibilité de s’enfuir (en abandonnant toutes ses armées et en faisant une croix sur l’expérience du combat) ou alors se rendre (là il faut payer TRES cher mais nos troupes s’enfuient avec le héros, là encore pas d’expérience). Ensuite, on pourra le réengager dans la taverne d’une de nos villes avant que ne vienne la semaine suivante (car les héros recrutables changent chaque semaine).

Notez que dans bon nombre de missions des campagnes, il y a une limite d’expérience pour les héros, parce qu’au moins un héros de la mission sera transféré vers la mission suivante en conservant ses caractéristiques, ses compétences secondaires, son expérience et ses sorts (cependant il perd son armée et ses artefacts c’est pourquoi si on voit que l’on se rapproche de la fin, on peut sacrifier des choses pour atteindre la fameuse limite d’expérience). Et si vous êtes surpuissant par rapport à votre ennemi qui est moribond, assiégez-le pour pousser vos guildes de magiciens au maximum et bénéficier ensuite de sorts puissants dans les missions suivantes (enfin si vous avez sagesse surtout). De la même façon, le temps que vous fassiez les guildes, vous pouvez écumer la carte à la recherche des lieux permettant de booster votre héros de façon définitive pour se tenir prêt…

Mieux que les cartes Michelin

Enroth, le monde de Heroes III regorge de mines donc, de villes mais aussi de petits lieux neutres bien sympathiques. Ces lieux vous permettront par exemple de gagner des ressources chaque semaine en passant dessus (c’est le cas des roues hydrauliques ou des jardins magiques), ou de recruter des créatures dans les demeures (les créatures de niveau 1 sont gratuites mais les autres sont payantes). Notez bien que l’on ne peut recruter que des créatures non-améliorées dans les demeures mais qu’une fois sous notre contrôle, elles augmentent les populations des créatures en question dans nos villes (le cas échéant) : une des excellentes idées de ce troisième opus.

En plus des créatures des différentes villes, le jeu compte 6 créatures neutres, affiliées à aucune de ces bourgades : on y trouve les élémentaires du feu, ceux de l’eau, ceux de la terre, ceux de l’air, les golems d’or et enfin les golems de diamant.

Le monde est rempli de créatures errantes (qui ne sont pas sous le contrôle d’un joueur). Quand vous les rencontrerez vous devrez les affronter. Dans des cas rares (si vous êtes surpuissant par rapport à elles par exemple), vous pourrez les faire fuir, les enrôler gratuitement dans votre armée ou les engager moyennant argent.

Dans Heroes III tout se joue en tour par tour. L’unité de temps la plus petite est le jour (chaque jour, les mines rapportent, vos héros peuvent se déplacer et vous pouvez construire un bâtiment dans chaque ville). Après viennent logiquement les semaines (là les populations se renouvellent, parfois même des semaines spéciales interviennent et augmentent encore davantage la population d’un type de créature en particulier sauf les semaines du fléau ou c’est le contraire : plus personne n’est enrôlable cette semaine là !). Ces semaines spéciales affectent tout le monde sur la carte (le joueur humain, les joueurs ordis et les créatures errantes). Après les mois n’offrent rien de spécial et si vous atteignez un an dans une partie, c’est que vous avez des gènes d’escargot et/ou de paresseux en vous…

Comme dit juste au-dessus, le premier jour de chaque semaine, les populations de vos villes, des créatures errantes et des demeures se renouvellent. Si vous n’avez pas formé dans votre ville, pas grave, ça s’empile et ça se cumule. Si c’est dans une demeure extérieure à vos villes, « l’ancienne » population (celle de la semaine passée) disparaît au profit de la nouvelle. Les groupes de créatures errantes grossissent eux aussi et sont donc plus difficiles à vaincre.

Rajoutez à tout ceci le fait que vous pourrez trouver des villes neutres sur la carte (qu’il faudra donc dans un premier temps mater puis ensuite développer). Mais l’ennemi peut en faire tout autant et même s’en prendre à vos villes, mines et héros…

En parlant de l’ordinateur, ses tours peuvent se voir juste après le votre. Si jamais il venait à se trouver dans votre champ de vision, l’écran se centrera automatiquement sur lui et vous montrera ses déplacements. Comme pour les créatures errantes, vous n’aurez que des fourchettes pour estimer la puissance de son armée (quelques, plusieurs, groupe, troupe etc…). Après à vous de voir si vous pensez être en mesure de le corriger… Mais tout comme vous, il aura la possibilité de fuir alors faites attention car dans 99% des cas, il jettera un bon gros sort d’attaque avant de se défiler (causant de gros dégâts contre lesquels on ne peut pas faire grand-chose… bien dégoûtant parfois mais ça fait partie du jeu…).

D’ailleurs, lorsqu’un combat s’engage, les deux camps se font face, l’un à gauche de l’écran (celui qui a déclenché le combat) et son adversaire à droite. Lors des sièges, en plus des éventuelles machines de guerre, vous verrez les remparts de la ville assiégée avec ses tourelles (qui peuvent faire très mal !) que vous pourrez attaquer avec votre catapulte. D’ailleurs mis à part le pont-levis qui n’est actionnable que par l’occupant de la ville, l’attaquant devra ouvrir une brèche pour aller attaquer les troupes à l’intérieur des murs ou alors lancer l’assaut avec des créatures volantes ou alors se contenter de ses sorts d’attaque et unités de tir (mais ces dernière ne causeront que la moitié de dégâts à cause des murs).

La carte est divisée en 3 ensembles : le domaine terrestre, le domaine maritime (besoin d’un bateau pour naviguer) et domaine souterrain (des portails glauques font la jonction entre surface et souterrains). Et la présence des souterrains va vous causer beaucoup de soucis (parce que même s’il reste peu d’espace avant d’atteindre le bord de la carte, un portail souterrain peut mettre des ennemis à votre porte sans que vous les voyiez arriver…). En parlant de vision, sachez que dans Heroes III, une fois une zone visitée vous verrez ce qui s’y passe jusqu’à la fin de la partie (il n’y a pas de système de brouillard de guerre) à moins qu’un voile des ténèbres ne soit dans le coin (une fois activé par un ennemi, une zone d’obscurité se crée tout autour dans un bon rayon, notez d’ailleurs que les nécropoles peuvent avoir ce bâtiment dans leurs murs et bénéficier de ses effets en permanence…).

It’s the final countdown !

Restoration of Erathia compte pas moins de 7 campagnes solo dont la dernière qui est cachée. Pour l’avoir, il faut enregistrer à la fin de la 6ème campagne quand on termine la mission. Passés la séquence finale et le tableaux des high scores, chargez votre partie et regardez l’écran de choix de campagnes, toutes sont checkées sauf une en bas à droite … Une campagne très courte où il est question du Graal…

Côté objectifs, il ne faudra pas toujours « exterminer les autres joueurs » (même s’il faut reconnaître que c’est le cas pour la majorité des missions). On pourra vous demander de vaincre une créature ou un héros particulier ou encore d’accumuler un certain montant de ressources ou recruter un certain nombre de créatures d’un type. Autres objectifs possibles : trouver un artefact, s’emparer d’une ville donnée ou encore survivre pendant une certaine période.

Après, il y a évidemment des conditions de défaite (par défaut, tout perdre c’est-à-dire ne plus avoir ni héros ni villes) : perdre un héros défini, perdre une certaine ville ou ne pas remporter la mission avant un temps limite.

Le jeu incluait bien entendu un mode multijoueur qui a grandement contribué à la renommée de la saga avec les modes classiques en LAN, par Internet mais surtout l’innovant mode Hot Seat (siège bouillant en VF ^^ ) qui consiste à jouer à tour de rôle sur le même écran et en s’y relayant. Heroes III permet aussi de jouer les cartes multi en solo avec des joueurs ordinateurs en face de nous et l’IA peut offrir un challenge intéressant même aux joueurs confirmés.

Comme dans tout jeu de stratégie qui se respecte, Heroes III était doté en série de 4 airbags, de l’ABS, de renforts latéraux et d’un éditeur de niveau (entourez la mention correcte). Avec, vous avez accès à toutes les options de jeu pour les inclure à vos propres cartes, issues de votre imagination. De quoi prolonger encore le plaisir de jeu, déjà omniprésent.

Graphismes

Sublimes ! On passe de Heroes II et sa 2D assez «cartoonesque» au III et ses graphismes fins et soignés

Animation

Les sorts et les créatures s’animent sans le moindre défaut

Jouabilité

On en redemande : c’est intuitif à souhait et on se demande comment on faisait avant

Musique

Les mélodies sont magnifiques et se fondent dans le décor

Durée de vie

Les campagnes solo ne sont pas extrêmement dures mais devraient vous permettre de passer au moins une cinquantaine d’heures de jeu sans problème pour vous familiariser avec le jeu. Après vous pourrez passer aux cartes solos, au mode multijoueur ou aux add-ons

Conclusion

Si vous aimez les jeux de stratégie, si vous avez aimé un épisode précédent de Heroes of Might and Magic, vous devez IMPERATIVEMENT jouer au III et admirer sa perfection. C’est bien simple même aujourd’hui après y avoir passé un nombre d’heures assez incalculable, je ne lui vois pas le moindre défaut. Même en ayant essayé de faire court, j’ai pondu un test « pavé » tellement le jeu est bien et complet et encore j’ai du zapper pas mal de choses (le moral, la chance, les routes, les environnements spéciaux, les capacités spéciales des créatures…). Si vous avez l’occasion de vous le procurer, n’hésitez pas une seule seconde, foncez ! Et regardez donc du côté des add-ons du jeu pour parfaire ce chef d’œuvre !

Heroes of Might and Magic III : The Restoration of Erathia