4 ans après le cuisant échec commercial de Ground Control (malgré toutes ses qualités), les Suédois de Massive Entertainment persistent et nous sortent finalement Ground Control 2.
L’humanité en guerre… dans l’espace
Il y a quelques centaines d’années, l’humanité a quitté la Terre pour coloniser l’espace. Cette colonisation rencontra pourtant un obstacle de taille : la barrière d’Heinrich. Cette barrière empêchait en effet toute communication de passer et elle obligea l’installation de stations de communication spécifiques pour communiquer des 2 côtés. Ainsi, on distingua 2 groupes de colonies : la « sphère interne » et la « sphère externe ». Après plusieurs guerres qui virent la naissance de nouvelles forces dont la plus importante est l’Empire Draconis, la communication entre les 2 sphères fut interrompue. L’Empire Draconis, devenu l’Empire Terran, commença alors sa domination de la sphère interne, alors que la sphère externe commença à se regrouper dans l’AEN (Alliance de l’Etoile du Nord). Mais les troupes impériales sont passées à l’assaut, menées par la sublime et implacable impératrice Vlaana. Cela fait maintenant 42 ans que cette guerre dure…
Tactica 1 : gestion et terrain
Le principal trait caractéristique de Ground Control 2, c’est son aspect tactique très poussé. C’est pas compliqué, il écrase quasiment tous les autres RTS de ce point de vue !!! Ici, vous ne construisez aucune base, vous prenez juste le contrôle de certaines zones qui vous génèrent alors des points d’achats. Vous pouvez ensuite dépenser ces points d’achats pour acquérir des renforts, ces derniers étant acheminés par une barge sur une zone de largage. Petit détail qui a de l’importance, le coût d’entretien de vos unités : plus vous avez d’unités sur le champ de bataille, moins vos points de contrôle génèrent de points d’achats… Mais il y a également un gros problème, c’est que si vous perdez le contrôle de votre zone de largage, votre barge ne pourra pas venir… pire encore, si votre barge se fait descendre, vous n’en aurez pas d’autre pour la remplacer (adieu les renforts) !!! Mais c’est loin d’être fini… le jeu exploite en effet diablement bien le décor : bois, bâtiments, bunkers vous serviront de couverture car oui, vous pouvez pénétrer dans des bâtiments pour vous protéger (enfin, que pour l’infanterie, pas pour les véhicules) tandis que les hauteurs vous fourniront un avantage aussi bien en ligne de vue qu’en puissance de feu et résistance ; et je ne vous parle même pas de la météo qui influence également le jeu (surtout au niveau de votre ligne de vue et de la précision des tirs) !!! Je vois déjà les bourrins qui commencent à avoir peur… ils ont raison.
Tactica 2 : unités
Continuons donc notre petit tour avec les unités. Elles sont peu nombreuses et difficiles à remplacer (la barge a une capacité limitée et il lui faut du temps pour venir et repartir du champ de bataille) et donc très précieuses. Vos unités disposent toutes d’un mode secondaire, jongler entre ces 2 modes de fonctionnement devient vite vital : pour vous donner un exemple, l’infanterie AEN de base se bat avec une mitrailleuse (mode principal) ce qui est efficace contre l’infanterie adverse, mais pas pratique contre les véhicules ennemis. Pour remédier à cela, elle dispose de lance-roquettes (mode secondaire), mais ne peut alors se déplacer. Bien évidemment, vous pouvez passer d’un mode à l’autre à n’importe quel moment. A cela s’ajoutent les différentes formations de combat que vos unités peuvent prendre (formation compacte, éparpillée, en ligne, en colonne…). Cela n’a l’air de rien, mais sachez également que la résistance de vos unités est différente suivant qu’elle se fait attaquer par devant, derrière, de flanc ou de dessus !!! Enfin, vos unités gagnent de l’expérience au fur et à mesure des ennemis qu’elles abattent ; grâce à cette expérience, elles infligeront plus de dégâts que normalement (une fois qu’elles seront devenues des vétérans), une raison de plus pour ne pas gâcher vos troupes.
Terminons sur les unités en présentant brièvement les forces en présence. D’un côté nous avons l’AEN, force humaine assez normale ayant une certaine préférence pour les blindés. Ce camp ne vous réservera aucune surprise mais il a l’avantage de disposer de quelques armes de soutien bien pratiques et d’une bonne puissance de feu. De l’autre côté, nous avons les Virons, vils extra-terrestres dont la hiérarchie repose principalement sur la force. Leurs unités disposent d’un système de fusion sympa et original : vous pouvez fusionner 2 unités pour en obtenir une plus forte (vous pouvez également diviser en 2 une grosse unité pour en avoir 2 plus faibles). Les Virons sont plus axés sur le corps à corps et disposent d’une meilleure force aérienne que l’AEN. Et l’Empire Terran me direz vous ??? Et bien, c’est là le premier défaut de Ground Control 2 : ce troisième camp n’est présent que durant la campagne et reste votre ennemi (et donc n’est pas jouable… même en multijoueurs ou escarmouche !!!).
Tactica 3 : caméra mobile libre
Comme nous venons de le voir, le décor et la formation de vos unités ont une importance capitale sur leur efficacité. Afin d’optimiser cela, la caméra du jeu est totalement libre et vous permet d’admirer la carte sous tous les angles et de voir où l’ennemi peut vous tendre une embuscade (et réciproquement). L’analyse des cartes vous permet également d’optimiser vos stratégies de manoeuvres, d’attaque et de défense. Mais la caméra libre vous permet également d’admirer le superbe moteur 3D du jeu, véritable réussite. Les décors sont superbes et détaillés et vous permettent d’identifier facilement s’ils vous apporteront un quelconque avantage (ou désavantage) tactique.
Tactica 4 : le reste
Terminons l’aspect technique par le côté sonore. Les musiques, sans avoir une originalité particulière ni de morceaux dantesques, s’avèrent d’une efficacité indéniable et transmet bien l’ambiance guerrière. Les bruitages sont très bons de par leur qualité, néanmoins on aurait aimé un peu plus de variété dans les paroles des unités (qui n’ont ni l’originalité ni l’humour d’un Warcraft). Mais ce que l’on retiendra c’est le doublage qui s’avère d’excellente qualité et la VF n’a rien à se reprocher par rapport à la VO, ce qui est rare dans ce genre de jeu.
Ground Control 2 dispose de 3 campagnes pour un total de 24 missions. Cela est plus que correct car certaines risquent de véritablement vous faire vous arracher les cheveux. Mais le plus intéressant, c’est la possibilité de faire ces campagnes en coopératif à plusieurs (LAN ou Internet), ce qui est loin d’être courant dans un RTS. Massive a également eu la très bonne idée d’inclure l’éditeur de cartes avec le jeu. Malheureusement, tout cela ne rattrape pas les gros défauts du jeu…
Le premier reproche concerne bien évidemment la troisième race, l’Empire Terran, qui n’est pas jouable aussi bien en campagne qu’en escarmouche. Le second reproche, c’est le nombre de cartes mutlijoueurs disponibles : seulement 10, ce qui est un peu léger. Il y a beau avoir l’éditeur de carte fourni, tout le monde n’est pas un expert dans ce domaine. Deux petits défauts certes, mais qui empêchent Ground Control II d’être un hit… ce qui ne l’empêche pas pour autant d’être un bon jeu.
Jouabilité
Le jeu se prend facilement en main et le contrôle de la caméra est simple.
Graphismes
Techniquement, Ground Control 2 impressionne avec ses superbes décors et la caméra totalement libre.
Son
Une bande son moyenne et des bruitages qui n’ont rien d’exceptionnel.
Durée de vie
Les campagnes solo vous retiendront, les tacticiens seront aux anges tandis que les bourrins risquent de se casser les dents sur plus d’une mission. Le faible nombre de cartes limite l’intérêt du multijoueur.