Gotcha! est un jeu vidéo PC publié par Take Twoen 2005 .

  • 2005
  • First Person Shooter (FPS)

Test du jeu vidéo Gotcha!

4.5/5 — Exceptionnel ! par

À l’heure où Quake et Counter Strike s’imposent comme les références FPS online dans leur genre, un petit outsider pointe le bout de son nez, et espère bien semer son petit grain de sel et grignoter quelques parts de ce marché impitoyable qu’est le FPS en réseau. Mais au lieu de nous offrir un énième jeu de guerre classique, Gotcha! joue la carte de l’originalité en nous proposant un gameplay façon paintball, avec tous les avantages et inconvénients que cela représente. Attention toutefois, ceci n’est pas une simulation ; les puristes (dont je fais partie) n’y trouveront pas leur compte. Ce jeu exploite donc le côté arcade du genre, et il convient de reconnaître que le choix est judicieux, car la concurrence en face est intraitable ; il vaut donc mieux jouer dans la même cour qu’eux.

Attention, GPS recommandé…

Lorsque l’on parle de paintball, ce qui nous vient tout de suite à l’esprit ce sont les billes de peinture, mais pas seulement. Au paintball on associe aussi la diversité et l’immensité des environnements de jeu. Et c’est précisément la carte de visite de Gotcha!, puisqu’il nous offre des maps très diversifiées dont quelques-unes vraiment gigantesques. Si cette profondeur d’affichage se fait un peu au détriment de la qualité des graphismes et de la fluidité de l’animation, le jeu s’en sort pourtant vraiment très bien sur ces points-là. Les détails sont nombreux, les textures et animations réalistes et le jeu reste fluide (il faut bien évidement tempérer mes propos en fonction de votre configuration matérielle), même avec 12 joueurs à l’écran. Si l’on est loin de la beauté, de la rapidité et de l’action intense de ses concurrents, il faut relativiser et remettre les choses à leur place. Il est normal pour un jeu d’être plus rapide et plus beau lorsque les maps sont 5 fois plus petites… D’ailleurs, ces vastes zones induisent un côté « cache-cache » donnant au titre de très agréables sensations de liberté et de découverte, mêlées au suspense et à la surprise de rencontrer un adversaire.

Arcade ? Du paintball version arcade… ?

Difficile de trouver un autre mot pour décrire le gameplay de Gotcha!. Du paintball, le titre n’emprunte que ses billes de peinture, ses grands espaces de jeu et sa balistique en matière de gestion des impacts et des trajectoires de tir. En effet, tirer sur un adversaire dans votre angle de tir ne signifiera pas toujours que vous allez le toucher, vos billes ayant une trajectoire légèrement incurvée. Fini donc les headshots que l’on claque de l’autre bout de la carte. Ici le facteur « chance » a même une place importante, puisque qu’importe la partie du corps que vous touchiez, le but n’est pas de tuer votre adversaire mais de le marquer. Pour autant, vos billes ne subissant pas les effets de la gravité, la portée et la précision globale des armes sont purement et simplement inconcevables, surtout si l’on prend en compte le type de votre lanceur. Personne ne s’attendrait à pouvoir toucher un adversaire depuis l’autre bout de la map avec un ridicule petit pistolet ; il faut reconnaître que cela surprend au début. Dans le même registre, bien que s’en inspirant pour certains, les lanceurs ne ressemblent à rien de ce qui se fait dans la réalité. Les protagonistes ne portent aucune protection et sont habillés de manière tout à fait banale ; il y en a même qui ne portent pas de masque mais de simples lunettes. Ils ne ressentent pas la douleur, c’est certain, surtout en tenant compte de la puissance des armes du jeu… De plus, vous pouvez sauter et tomber de très haut sans problème. Bref, vous avez certainement compris ce que j’entends par un gameplay typé arcade. La maniabilité est classique et commune à tous les FPS : précise et paramétrable. On se lance d’emblée dans le feu de l’action pour aller tagger les murs.

Une ambiance sonore au top !

Que dire de plus ? Déjà, si vous aimez le rock, vous allez être aux anges. Les musiques dépotent vraiment et collent parfaitement à l’esprit du jeu, elles sont entraînantes et ne lassent pas. Les bruitages sont tout simplement bluffants de réalisme ; les bruits de vos lanceurs ressemblent à s’y méprendre aux vrais, les billes fusent tout autour de vous, les impacts et éclaboussures nous pousseraient presque à vérifier que l’on n’en a pas reçu sur le clavier. Sur ce point, c’est vraiment du tout bon.

Seul, c’est bien, à plusieurs, c’est mieux

Tous les modes de jeu classiques sont présents (CTF, Deathmatch, Last Man, etc.), et jouables en solo ou en réseau. Si le jeu prend tout son sens online, il est important de préciser qu’en solo les bots sont loin d’être stupides, et qu’ils offrent déjà un challenge respectable. Coriaces mais parfois prévisibles, ils n’équivalent logiquement pas à un opposant humain mais permettent d’excellents entraînements. Dommage par contre que l’on ne puisse pas créer son propre avatar ; certains protagonistes manquant un peu de charisme, on se lasse de voir toujours les mêmes têtes à affronter.

Peut-être un peu trop aseptisé ?

Gotcha! s’est-il montré trop tendre dans un milieu si hostile ? Car malgré de sérieuses qualités, le jeu n’a pas eu le succès escompté. Il ne fait aucun doute que le public l’a boudé pour son manque de violence plutôt qu’à cause de ses quelques défauts (ombres cubiques des personnages, ligue en solo trop courte). Dommage, mais cela ne l’empêche pas d’être un excellent jeu, qui ravira les amateurs de grandes maps et de « chasse » virtuelle. Plaisant à jouer et très fun, il s’impose comme la référence dans son genre.

Gotcha!