Gods est un jeu vidéo PC publié par Renegadeen 1991 .

  • 1991
  • Action

Test du jeu vidéo Gods

3.5/5 — Très bien par

Que dire qui n’ait été dit sur les Bitmap Brothers ? Une simple liste de leurs œuvres (Xenon, Speedball, Cadaver, Magic Pockets, The Chaos Engine) devrait suffire à vous remettre en mémoire l’un des studios anglais ayant le plus efficacement œuvré sur les micro-ordinateurs de l’époque. Parmi leurs titres les plus marquants se trouve Gods. Oui, je confirme, c’est de l’anglais, sinon il y aurait un E à la fin. Ceci dit, vous allez voir que ça reste bien viril quand même.

J’M’APPELLE HERCULE, ET SI J’T’ATTRAPPE…

Vous incarnez le demi-dieu Hercule qui revient d’une petite virée sur Terre pour constater, à sa grande horreur, que quatre terribles démons ont pris d’assaut et colonisé la Citadelle des Dieux au sommet du Mont Olympe. S’il parvient à vaincre les entités maudites, les Dieux lui ont promis l’immortalité. Alors, coiffé de son casque qui semble signifier à autrui que son propriétaire n’aime pas être emmerdé, et armé d’une méchante hache qui en confirme la sinistre impression, le colosse part à la chasse au streum.

SI J’AVANCE, TU RECULES, COMMENT VEUX-TU QUE…

Gods est basiquement un jeu de plates-formes/action, mais pas un jeu de bourrin pour autant, malgré son musculeux héros. À vrai dire, si vous comptez avancer dans l’aventure et venir à bout des quatre stages (la ville, le temple, le labyrinthe et le monde souterrain) qui la composent, vous aurez tout intérêt à avancer prudemment et à réfléchir aux conséquences de vos actions.

En outre, il n’est pas rare que vous vous retrouviez bloqué par une énigme, la plupart étant basées sur la manipulation de leviers et autres mécanismes, voire par une simple porte fermée à clef. Et dont vous n’avez pas la clef parce que vous l’avez laissée à l’autre bout du niveau, parce que vous n’aviez plus de place pour la trimballer vu que votre PUTAIN D’INVENTAIRE N’A QUE TROIS PLACES, BORDEL ! Ça m’énerve, ça (à lire en imitant Jean-Pierre Bacri). Tout l’intérêt du jeu provient de ces limitations d’espace qui vous contraindront à bien réfléchir à ce que vous emporterez, sous peine de vous re-peler tout le niveau en sens inverse pour une simple clef oubliée.

En dehors de cet aspect plus réfléchi qu’un jeu de plates-formes classique, Gods se montre malgré tout bien costaud, reprenant certains codes du shoot ‘em up : par exemple, il est possible d’augmenter petit à petit la puissance de ses tirs (genre avec des boules de feu, ou des lances qui partent par botte de trois, ou des haches rebondissantes, etc.), soit en ramassant l’objet idoine, soit en vous le payant dans les magasins de début de stage avec l’argent que vous aurez glané au fil des niveaux. Vous pourrez même vous faire accompagner d’un « module », un aigle qui vous file un coup de main (ou en l’occurrence de serre) mais qui peut décéder à force de se faire toucher par l’adversaire.

LORSQUE LA DIFFICULTÉ M’ACCULE…

L’aspect rondouillard des personnages, les décors principalement constitués de moellons, la palette de couleurs utilisée… Les Bitmap Brothers se sont constitué une identité graphique que l’on reconnaît immédiatement. Gods est un jeu une fois de plus irréprochable, visuellement parlant, quand bien même la réalisation a pris un petit coup de vieux à l’heure actuelle. Et puis cette version est la moins colorée des itérations micro, les versions Amiga et ST se parant de dégradés en fonds d’écran ici absents. Comme souvent à l’époque il n’y a pas de musique en cours de jeu, uniquement le thème martial de l’écran-titre, et des bruitages corrects le reste du temps.

La jouabilité est très particulière : Gods nous met dans la peau d’un grobill disposant d’une puissance de feu affolante, mais dans un même temps incapable de sauter correctement et se déplaçant plutôt mollement. De fait, on ne peut pas se permettre de la jouer Rambo, et cela frustre un peu vu la carrure du héros. Et puis il faut bien reconnaître que le jeu est ardu. Les ennemis arrivent souvent pile là où il ne faut pas, ils se placent souvent sur des positions difficiles à atteindre (ils se contentent rarement de vous foncer dessus), et même certaines énigmes sont complexes et participent de la difficulté générale du jeu. Ce qui compense grandement la durée de vie, puisque même s’ils sont très vastes, les niveaux ne sont que quatre.

Alors voilà, nous nous retrouvons un peu le cul entre deux chaises devant un jeu que l’on ne sait pas trop juger. Il s’adresse avant tout aux fans de l’époque (c’est pour ça que vous en trouvez le test sur Emunova et pas sur jevomis.com) et se montrera sans doute trop frustrant pour la majorité des joueurs actuels habitués à plus de laxisme.

P.S. : si vous vous posez la question, oui, les trois inter-titres finissent par la même proposition. Je vous aide : elle fait mal au cul.

Gods