G-Police est un jeu vidéo PC publié par Psygnosisen 1997 .

  • 1997
  • Shoot Them Up

Test du jeu vidéo G-Police

4/5 — Exceptionnel ! par

Au milieu du XXIème siècle, la plupart des ressources naturelles de la Terre ont été épuisées, entraînant les principales puissances du globe dans des conflits larvés. Ces pénuries entraînent une croissance rapide de la technologie spatiale, chacun souhaitant s’emparer le premier des ressources disponibles sur les autres planètes du système solaire et au-delà. Durant la seconde moitié du siècle, une terrible guerre spatiale s’engage entre les Grandes puissances, laissant ces dernières au bord de l’asphyxie économique. De grandes corporations en profitent pour s’unir et s’imposer comme les seules entités capables de faire régner l’ordre. Les états sont soumis et démilitarisés tandis que les corporations étendent leur emprise sur l’espace. Elles autorisent néanmoins le nouveau gouvernement terrien à se doter d’une force de maintien de l’ordre indépendante, la G-Police (Government Police). Indépendance de pure forme car la G-Police ne peut entraver les actions des corporations, qu’elles soient légales ou pas.

Slater, le personnage principal du jeu, est un ex-soldat du dernier conflit, désabusé et cynique. Sa sœur Elaine, membre idéaliste de la G-Police, vient de mourir dans des circonstances mystérieuses sur la planète Callisto, où elle avait été affectée. Déterminé à faire toute la lumière sur cette affaire, Slater s’engage à son tour dans l’armée gouvernementale sous une fausse identité. Muté lui aussi sur Callisto, Slater va devoir vivre le quotidien d’un flic du futur aux commandes de son hélicoptère d’attaque AG-60 Havoc, quotidien fait de surveillance, de filatures, de duels aériens et d’exécutions sommaires, en espérant obtenir des indices sur le tragique destin de sa sœur.

G-Police comporte 35 missions, chacune composée de plusieurs objectifs à remplir, parfois dans un laps de temps déterminé. Au début de chaque mission, l’hélicoptère décolle de sa base et se retrouve dans un environnement urbain futuriste d’une superficie assez restreinte. Le radar de l’hélicoptère indique en permanence la localisation géographique, ainsi que l’altitude éventuelle à laquelle se trouve la prochaine cible. La plupart des objectifs se résument en effet à un classique « Seek & Destroy ». L’objectif de chaque nouvelle intervention apparaît à l’écran et dans la majorité des cas, il s’agira d’éliminer la cible indiquée, avec votre canon lourd (munitions illimitées) ou avec l’une des armes, parmi les 14 disponibles (tirs laser, canon à plasma, bombes à fragmentation, missiles et missiles radioguidés, etc.), dont vous vous serez équipé avant de partir en mission. Tous ces objectifs sont brièvement replacés dans un certain contexte, afin que l’on sache quand même sur quoi on tire et pourquoi. Après tout, l’objectif étant de «mener une enquête », il aurait été dommage de ne pas avoir l’illusion d’être plongé dans les magouilles et larcins quotidiens de Callisto. Les adhérents au futur tableau de chasse de Slater sont variés : tireurs isolés, véhicules particuliers, drones de surveillance, blindés, voire même d’autres aéronefs lourdement armés. Contrairement à ses victimes, l’hélicoptère Havoc dispose heureusement d’un bouclier de défense qui se recharge automatiquement à condition de ne pas encourir d’impacts supplémentaires.

Hormis ces missions de tir sur cible, il vous sera demandé – mais plus rarement – de participer à des opérations plus délicates : prendre un suspect en filature sans se faire repérer, escorter un allié et le protéger d’éventuels agresseurs, etc. Au fur et à mesure qu’il plongera dans les opérations pas toujours très légales que lui confiera la G-Police, Slater finira peut-être par découvrir la piste qui le mènera aux responsables du décès d’Elaine.

Réalisation graphique :

Si les textures restent relativement sommaires et si les environnements ne sont guère variés - tout se déroule dans la ville principale de Callisto -, le sentiment de claustrophobie insufflé par ces constructions monumentales, cette architecture froide et fonctionnelle et ces voies rapides encombrées de véhicules est plus que réussi. L’atmosphère nocturne, le design particulier des unités militaires et civiles, l’esthétique mégalomane et décadente de la ville,… tout rappelle fortement Blade Runner et on se plonge rapidement dans son rôle de flic solitaire d’une mégalopole corrompue. Le scrolling est évidemment impeccable et, en dépit du manque de vitesse de l’hélicoptère, on appréciera de pouvoir décoller verticalement le plus haut possible avant de descendre en piqué à toute vitesse et de slalomer au milieu des constructions. Néanmoins, j’ai un très gros reproche au niveau des limites de l’espace de jeu. Dans la plupart des softs de ce genre, on se heurte à une sorte de « mur invisible » si on tente de sortir de l’espace de jeu. Pas top mais ça a au moins le mérite de rester discret. En revanche, les périmètres géographiques des différentes missions de G-police sont délimitées par une sorte d’épais grillage bleu fluo. Un choix désastreux car, quand on tombe nez à nez avec cette horreur, toute l’ambiance, toutes les sensations de guérilla urbaine, toute l’impression de liberté fout le camp et on se rappelle tristement qu’on n’est « que » dans un jeu vidéo, limité aux contraintes techniques de son époque.

Jouabilité/difficulté

Pas de problème particulier pour piloter l’hélicoptère après un petit temps d’adaptation. Evidemment, on râle parfois que ce satané engin ne soit pas plus vif et qu’on soit obligé de tenir compte de certains paramètres spécifiques aux machines à hélices mais à part ça, on fait rapidement accomplir ce qu’on veut à son hélicoptère et la traque du véhicule suspect à travers les rues surpeuplées suivi d’un jugement expéditif à base de missiles à tête chercheuse dans la quartier des usines, ça reste un plaisir bêtement primaire. Malgré l’apparente répétitivité de l’action, on ne s’ennuie que très peu, l’atmosphère urbaine malsaine, le scénario assez solide et la présentation travaillée des objectifs y étant pour beaucoup.

Son

Des musiques parfaitement adaptées au contexte futuriste, des bruitages de grande qualité, des briefings continuels du Q.G. pour indiquer la marche à suivre. Rien qui puisse être critiqué.

En bref : 17/20

Bien qu’il ne soit qu’un spécimen parmi des dizaines d’autres dans le domaine du shoot them up 3D, G-Police tire son épingle du jeu grâce à son atmosphère soignée, sa réalisation inspirée à défaut d’être d’une qualité renversante et ses nombreuses missions scriptées très efficacement. Même si le scénario aurait pu être encore davantage développé, G-Police est un jeu passionnant même s’il est bien évidemment tombé en désuétude en cette époque où le principe des missions scriptées est devenu la norme.

G-Police