Ce petit personnage rondouillard, bien connu des joueurs Amstrad, Atari, Commodore et Amiga à travers toute une série de jeux durant la seconde moitié des années 80, dut attendre le septième épisode de ses aventures pour connaître une certaine renommée en dehors de son biotope d’origine. La série tomba en désuétude avant l’arrivée des cartes 3D, bien que quelques trailers aient présenté l’apparence que prendrait un hypothétique Dizzy texturé. Principal signe distinctif de la série : son personnage principal pour le moins original puisque Fantastic Dizzy va vous proposer d’incarner un héros d’un nouveau genre, à savoir un œuf ! Un œuf avec de gros yeux, des petits bras et des petites jambes mais un œuf quand même ! Et un œuf fou amoureux de son oeuffette Daisy qui plus est, qui vit paisiblement parmi son peuple ovoïde, les Yolkfolks. Inutile de vous dire que quand le sorcier Zaks kidnappe femelle et famille, Dizzy pique une crise et quitte immédiatement son village natal pour aller s’expliquer avec le thaumaturge les yeux dans les œufs… euh… yeux.
Avec son univers féerique et son personnage amusant, Fantastic Dizzy semble donc regrouper toutes les caractéristiques du jeu de plates-formes micro à l’ancienne. Sauf que Dizzy n’a rien d’un athlète accompli (la physiologie des œufs ne les prédispose en effet pas aux acrobaties et aux prouesses viriles) et qu’il ne dispose d’aucun moyen d’attaque ou de défense vis-à-vis des bestioles qui peuplent son pays. Si les rats ou les serpents se contentent de l’assommer pour quelques secondes (ce qui l’obligera à trouver des fruits pour se recharger en énergie), tout contact avec des créatures plus imposantes transformera Dizzy en omelette. En réalité, malgré ses quelques séquences de plates-formes, Dizzy se rapprocherait plutôt d’un jeu d’aventure très simpliste, dans lequel il faudra récolter les nombreux objets disséminés dans l’univers du jeu. Dizzy ne peut transporter que trois de ces objets simultanément, ce qui l’obligera parfois à se livrer à des allez-retours entre les différentes régions de son pays pour récupérer un objet qu’il n’avait pas pu emporter la première fois. Si toute la partie se déroule selon un scrolling horizontal, il est possible de revenir comme on le souhaite à n’importe quel lieu déjà visité (tous sont en effet interconnectés entre eux). Une fois les objets en la possession de Dizzy, il devra encore découvrir leur utilité et s’en servir au moment crucial. Par exemple, il faudra jeter un morceau de viande au dinosaure qui rôde dans la campagne autour du village de Dizzy pour le faire partir, ou offrir un sac d’or au troll qui bloque l’accès à la ville de Keldor. L’objectif ultime de Dizzy est de récolter tous les bonus-étoiles présents dans le jeu, ce qui débloquera l’accès à la tour du magicien Zaks. La plupart de ces étoiles sont disséminées dans la nature, mais certaines ne seront accessible qu’en jouant avec succès à quelques mini-jeux inclus dans l’aventure. Il faudra par exemple, après avoir été jeté à la mer par un pirate, remonter à la surface en sautant de bulles en bulles avant que l’oxygène ne soit épuisé. On découvrira aussi une séquence de tir à l’arc sur des soldats postés sur les remparts d’un château-fort ou un jeu de taquet où il faudra reconstituer une image.
Réalisation graphique :
Mignon et coloré, Dizzy offre une réalisation graphique sans prétention mais tout à fait correcte. Le trait rondouillard des personnages et des décors génère une sympathie instinctive envers ce soft.
Jouabilité / difficulté
Dizzy comporte tout de même un certain nombre de passages de plates-formes et de ce côté-là malheureusement, ce n’est pas la joie. Le petit personnage est lourd à manoeuvrer, ses sauts sont insignifiants et sa manie de rouler sur lui-même dès qu’il retombe sur une surface non plate rendent les séquences de précision assez fastidieuses à gérer.
Son
De facture très classique pour un petit budget micro du début des années 90. Bruitages inexistants et mélodies un peu prise de tête.
En bref : 15/20
Avec son principe plutôt original et son univers mignon tout plein, Fantastic Adventures of Dizzy parvient à dépasser le stade de simple jeu de plates-formes micro de 1993 (et donc fatalement moins bon que ce qu’on trouvait sur console) et à se poser comme un classique. Manquant parfois de rythme et de précision dans les commandes, Dizzy offre néanmoins suffisamment de séquences originales pour que l’on prenne la peine de s’y adonner jusqu’au bout. Un chouette petit jeu, plus adapté au monde micro que console, où ses divers portages sont passés un peu inaperçu.