Fallout est un jeu vidéo PC publié par Interplayen 1997 .

  • 1997
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Fallout

4.5/5 — Exceptionnel ! par

UN GRAND MANQUE DANS LE PROJET VEDA…

Aujourd’hui, je vais traiter d’un jeu dont je suis étonné qu’il n’y en ait eu aucun test dans le projet Veda. C’est vrai après tout, sur environ 350 jeux testés sur PC quelqu’un aurait pu faire l’effort de s’y coller, car on compte quand même les tests de tous les grands hits sur ce support, en RPG (Baldur’s Gate et Planescape Torment) aussi bien qu’en FPS ou en point and click. Fort heureusement, le redresseur de torts que je suis débarque pile à temps pour combler ce vide, car le test de ce premier épisode de Fallout sera immédiatement suivi par celui du deuxième volet, puis du troisième, sans oublier l’épisode Tactics qui, lui, viendra en dernier.

Le jeu dont je traite aujourd’hui est développé par la division « Jeux de Rôle » d’Interplay, à savoir Black Isle, le studio derrière le jeu de dingues qu’est Planescape Torment. Sorti en 1997, Fallout est édité par Interplay, bien entendu, et met en place l’univers si particulier de la série.

« WAR NEVER CHANGES… »

Fallout inaugure un univers qui fait étalage à la fois d’un pessimisme rarement vu ainsi que d’une crédibilité rarement atteinte. Il se déroule dans un futur qui pourrait bien être le nôtre. Au début du 21e siècle, les nations commencèrent à se faire la guerre pour le contrôle du peu de ressources qu’il restait sur la planète. Les États-Unis annexèrent donc le Canada, et la Chine, l’Alaska. Mais cela ne suffit pas et, en 2077, 90% de la population mondiale périrent en moins de 20 minutes sous le coup du feu nucléaire, que les opposants possédaient en masse.

Cependant la populace ne disparut pas entièrement, certaines personnes ayant pu se cacher dans de gigantesques refuges souterrains appelés « abris ». Votre famille en faisait partie, et vous avez vécu dans l’abri 13 durant toute votre vie. Mais en 2161, celui-ci connaît un problème de taille : votre puce d’eau est morte, et vous ne pouvez donc plus recycler l’eau, ce qui ne va laisser aux habitants de votre abri que peu de temps avant de mourir. Il faut donc s’aventurer dans le désert à la recherche d’une nouvelle puce d’eau, et devinez qui va s’y coller : c’est Bibi !

Vous parcourez donc la côte ouest des États-Unis dans l’espoir de sauver votre abri, et ferez un bon paquet de rencontres intéressantes. Mais je ne vais pas vous gâcher le plaisir de jeu, qui est par ailleurs entièrement en français.

LA CRÉATION DE VOTRE AVATAR…

Fallout vous laisse deux possibilités quant au choix de ce que sera votre personnage : soit vous en sélectionnez un déjà fait à l’avance (quatre différents, je crois), soit vous vous en créez un personnalisé, dont vous déciderez vous-même des caractéristiques ainsi que des compétences.

Votre personnage possède 7 caractéristiques différentes :

  • Force. Détermine les dommages qu’il va causer ainsi que la quantité de matériel qu’il pourra transporter.

  • Endurance. Détermine son nombre de points d’impact ainsi que sa capacité à encaisser les coups. Contrairement aux points d’action, les points d’impact ne sont pas renouvelés à chaque tour car il s’agit de ses points de vie.

  • Perception. Influe sur sa capacité à viser juste.

  • Intelligence. Influe sur sa capacité à comprendre plus facilement les choses qui l’entourent. Certaines capacités, comme « Discours », sont dépendantes de cette caractéristique.

  • Agilité. Détermine le nombre de points d’action dont il disposera, sachant qu’à chaque tour ceux-ci sont renouvelés.

  • Charisme. Influe sur la façon dont les gens le considèrent, ainsi que sur les choix de dialogue.

  • Chance. Souvent sous-estimée dans d’autres jeux de rôle, la chance est un élément crucial dans Fallout pour qui veut trouver certaines objets, comme le blaster alien par exemple. En outre, plus cette caractéristique est élevée et plus vous aurez de chance d’éviter les coups.

À côté de ça, le jeu permet d’augmenter les pourcentages d’une trentaine de compétences diverses et variées, comme celle des armes (légères, blanches, lourdes, à énergie) et bien d’autres : voleur, passe-partout (pour crocheter les serrures), médecin (pour soigner des parties du corps estropiées), discours, troc, réparation ou encore science.

Vous pouvez également choisir le sexe de votre personnage, son âge ainsi que son nom, mais aussi augmenter ses compétences en montant de niveau.

La montée de niveau vous gratifie de quinze points, qui vous permettront d’augmenter vos compétences mais aussi de choisir, tous les trois niveaux environ, un nouveau titre, qui boostera une compétence en particulier, par exemple « Bonus dégâts corps à corps » ou encore « Ami des animaux ».

Il est à noter que les caractéristiques de votre personnage (force, chance etc.) ne grossissent pas en augmentant de niveau.

LE SYSTÈME DE COMBAT

Le système de combat de Fallout est suffisamment simple à appréhender pour permettre à tout le monde de s’y retrouver, selon notre façon de jouer. C’est du tour par tour : on n’est ni dans du temps réel comme dans un Diablo, ni en semi-temps réel comme dans un Baldur’s Gate, et c’est entièrement jouable à la souris. On dispose, à chaque tour, de plusieurs points d’action, dont un certain nombre est nécessaire à la réalisation de chaque action à effectuer. Par exemple, tirer avec une arme demande 5 PA en général, mais certaines armes dérogent à cette règle. Recharger requiert 2 PA, utiliser un Stimpak (un médikit quoi…) également. À noter que le maximum de PA utilisable par tour est de 10, ce qui peut être atteint en utilisant certaines drogues comme le buffout, qui vous booste l’agilité (laquelle détermine les PA, je le rappelle).

Mais là où le jeu innove pour l’époque, c’est que l’on peut attaquer certaines zones précises du corps des antagonistes pour leur occasionner encore plus de dégâts. Vous voulez qu’un ennemi lâche son arme ? Tirez-lui dans le bras droit. Vous voulez qu’il ne puisse plus vous atteindre ? Tirez-lui dans les yeux. Enfin bon, vous avez saisi le concept.

De plus il me faut signaler que, même si vous avez des compagnons avec vous, vous dirigez votre personnage et uniquement lui lors des combats, vos alliés étant gérés par l’IA ; cette dernière faisant correctement son boulot, sans plus. Vous pouvez utiliser sur eux des stimpaks et des drogues, mais c’est tout.

Fallout possède donc un très bon système de combat, qui en plus permet d’équiper deux armes et de permuter entre elles en pleine bataille, sans dépenser de points d’action ni passer par l’inventaire.

QUÊTES ET AUTRES TRUCS

Le jeu propose pas mal de quêtes en plus de la principale, à savoir la recherche de la fameuse puce d’eau. Certaines sont carrément mémorables, comme celle où vous devez voler un collier alors que son propriétaire dort à côté, ou bien encore devoir buter tous les griffemorts du coin (les créatures les plus dures à occire de tout le jeu).

De plus, bien que vous voyagiez seul de base, il vous sera loisible par la suite de recruter des compagnons selon votre alignement, car le jeu possède également un système de karma. Les personnages que vous pourrez embaucher sont assez variés au niveau de l’armement, mais ils ne peuvent pas augmenter de niveau, que ce soit leurs compétences ou leurs caractéristiques ; toutefois vous pouvez les équiper de meilleures armes, de stimpaks ainsi que de munitions. Il vous est aussi possible de leur donner des ordres simples, genre « Attends ici » ou encore « Rapproche-toi » pendant les combats. Ce système sera même grandement approfondi dans le deuxième épisode, mais j’y reviendrai lors du test du jeu en question.

Pour ce qui est de la carte, vous avez une vue aérienne de l’état de Californie, à partir de laquelle vous cliquez sur la destination souhaitée. Vous avez accès à un « panneau » des destinations que vous avez découvertes à droite de l’écran, qui vous permet de vous rendre automatiquement à l’endroit voulu sans avoir besoin de cliquer sur la carte. Mais il vous est également possible de visiter chaque parcelle de la carte, et donc de gérer vous-même le trajet.

Des combats peuvent vous tomber dessus en chemin, ainsi que des rencontres spéciales si vous avez une caractéristique « chance » assez élevée. Ces dernières sont rares mais vous permettent de trouver des objets assez précieux, comme le pistolet alien ou le camion de Nuka-cola renversé, contenant 10 000 caps (la monnaie du jeu est constituée de capsules de bouteilles de Nuka-cola).

GRAPHISMES

Le jeu est en 3D isométrique, avec des sprites en 2D, et est affiché en 256 couleurs. Et le résultat est loin de ce que je craignais en le relançant, plus de dix ans après l’avoir fini une première fois ; les lieux sont tout de même assez variés, comme l’ancien abri 15 ou bien Le Rayon, une ancienne base militaire de recherches. Fallout n’a pas trop vieilli, un peu comme le premier Diablo, et les graphismes restent agréables à l’œil. De plus les différents effets gores, comme votre ennemi s’éparpillant en plusieurs morceaux au moment du coup de grâce, restent vraiment sympa.

En clair, le jeu a vieilli mais reste plaisant à regarder.

MUSIQUE ET BRUITAGES

C’est là le seul point faible, il n’y a pas ou peu de musique. C’est sûrement fait pour renforcer l’ambiance, mais ça m’attriste un peu de constater ça. Enfin bon, je vais pas chipoter non plus car les bruitages, comme les voix, sont exemplaires, telles que celles du lieutenant et du maître. Les bruits des armes, ainsi que celui d’un ennemi qui vole en morceaux, sont carrément excellents. En clair, peu de musique mais le reste compense plutôt bien.

MANIABILITÉ

Le jeu se dirige entièrement à la souris, comme précisé plus haut. Un clic gauche permet de diriger le personnage, en cliquant sur la zone où vous souhaitez vous rendre, et un clic droit permet de changer le curseur en ‘observer’ ou ‘utiliser’, selon l’objet sur lequel vous le placez.

INTÉRÊT ET DURÉE DE VIE

Fallout possède un intérêt suffisant pour contenter un fan de jeu de rôle, c’est certain. Pour ceux qui ont découvert la série avec le troisième volet et souhaitent en découvrir la base, je ne peux que les encourager, car ce premier opus est excellent et mérite vraiment le détour. Mais attention : c’est une drogue dure, et les sessions de jeu passent de minutes en heures et vous font oublier le temps qui s’écoule.

La durée de vie, quant à elle, se situe aux alentours des trente heures, voire quarante si vous souhaitez tout découvrir. C’est déjà pas si mal pour un jeu qui se verra plus que largement dépassé sur ce plan-là par son successeur.

QUELQUES DÉFAUTS

Fallout possède quelques défauts qui sont assez énervants pour être signalés.

En premier lieu, il est impossible de revêtir une armure ou de forcer un de vos compagnons à se servir d’une arme donnée, ces derniers étant tellement bêtes qu’ils arrivent à peine à se soigner eux-mêmes.

En deuxième lieu, il faut subir le principe de « un objet = une utilisation ». Je m’explique : en combat, vous allez la plupart du temps attribuer les stimpaks à votre deuxième emplacement disponible. Seulement, une fois un stimpak utilisé, il vous faudra retourner dans l’inventaire pour en réattribuer un, ce qui devient vite lourdingue et augmente la difficulté des combats pour rien.

En troisième lieu, et je crois bien que c’est le défaut le plus énervant, il est impossible de faire courir le personnage dans les villes ou dans les donjons. Cela rend vite les choses lentes et plutôt agaçantes.

Voilà, je crois que c’est tout.

« DRINK NUKA-COLA !!! »

Je pense que tout a été dit. Fallout possède un excellent système de combat, un univers vraiment passionnant ainsi qu’une durée de vie correcte, sans plus. Mais là où il se révèle être un incontournable, c’est plus ou moins dans le travail que feront ses suites, chacune approfondissant le concept.

Partant d’une idée toute simple (« À quoi ressemblera l’humanité après l’holocauste nucléaire ? »), les mecs de chez Black Isle ont créé un univers à part entière, bien plus intéressant que celui de Baldur’s Gate car il a au moins pour lui le fait d’être original et de ne pas avoir été inspiré d’un jeu de rôle papier.

Un hit incontournable et trouvable facilement sur GoodOldGames ou bien encore Steam, donc faites-vous plaisir et téléchargez (légalement, bien sûr) un monument de l’histoire vidéoludique.

Fallout