Fahrenheit est un jeu vidéo PC publié par Quantic Dreamsen 2005 .

  • 2005
  • Action
  • Aventure

Test du jeu vidéo Fahrenheit

3/5 — Très bien par

Pour être honnête, je n’ai connu Fahrenheit que grâce à Heavy Rain, un jeu qui a fait parler de lui pour son gameplay novateur et sa réalisation léchée.Quand le jeu d’un éditeur fonctionne aussi bien, on entend toujours parler, après coup, des autres jeux qu’il a publié avant. Je connaissais The Nomad Soul (jeu novateur à l’époque également) mais n’avais jamais entendu parler de Fahrenheit. Gog.com le proposant pour la modique somme de 2,99 $, j’ai sauté sur l’occasion !

Une enquête policière

Fahrenheit démarre de manière assez abrupte par le meurtre d’un homme dans les WC d’un diner. Autant dire que le décor est posé puisque le tueur n’est autre que vous, le personnage principal ! S’en suit alors une enquête policière, dirigée par deux flics que vous incarnez également.Libre à vous de choisir le personnage avec lequel vous souhaitez interagir en appuyant sur la touche Entrée.Le choix est cependant plutôt restreint car vous ne pouvez évidemment pas choisir un personnage pendant plusieurs heures tant que les deux autres personnages n’ont pas fait avancer l’aventure. Le tueur, Lucas Kane, doit par exemple laisser des indices un peu partout avant que Carla et Tyler (les enquêteurs) puissent le poursuivre. Ca paraît logique.

Des commandes mal conçues

Je ne sais pas ce qu’il en est de la version consoles, mais la version PC est incroyablement mal conçue. Jouer sur un PC portable relève du calvaire tant il est parfois difficile de diriger son personnage. (Les sous-sols du commissariat de police étant un exemple parfait) Vous risquez de vous arracher les cheveux à tenter de diriger votre personnage tout en appuyant frénétiquement sur les touches gauche et droite du pavé directionnel.Le pavé directionnel parlons-en. Afin de réaliser des QTE (Quick Time Event), vous devez utiliser les deux pavés directionnels de votre clavier afin de réaliser des combinaisons de couleurs qui apparaissent à l’écran. Les QTE sont si durs et si nombreux qu’il est quasiment impossible de les passer sans baisser le niveau de difficulté à facile ! Un comble. Et sur un PC portable où les touches sont très rapprochées, vous allez vous planter sans même vous en rendre compte.Les combinaisons de couleurs sont également terriblement mal pensées et se fondent dans le décor ! Si bien qu’il est parfois difficile de suivre l’ordre des couleurs à reproduire. Il est évidemment impossible de suivre la scène en même temps puisque se tromper plus de 3 fois à un QTE résulte en un Game Over qui fait recommencer la scène en entier. Certains QTE étaient incroyablement longs. (Mention spéciale à celui de l’appartement, une horreur)

Des décors très pauvres

Niveau graphisme, Fahrenheit est à la traine. J’ai trouvé le jeu incroyablement laid en y jouant la première fois mais ai mis ça sur le compte de son âge. 2005, c’est vieux. Sauf que Shenmue faisait mieux en 2000 !J’ai eu l’impression de me retrouver face à un croisement entre Men In Black (une purge sur Psx), Alone in the Dark et Shenmue. Malheureusement, à l’inverse de Shenmue où les décors contenaient énormément de détails, dans Fahrenheit, les pièces sont très pauvres en mobilier par exemple. Le personnage n’interagit qu’avec très peu de choses et les décors sont de toute façon terriblement sombres. La modélisation des personnages au niveau des visages est plutôt de bonne facture mais c’est bien là la seule bonne chose liée aux graphismes.Le jeu perd un peu en intérêt à cause de cette partie qui a visiblement été mal gérée. Problème de budget ?

Un doublage excellent

Il y a fort à parier que le budget a été mis dans les doublages. Quantic Dreams, l’éditeur, étant connu pour délivrer de doublages de très bonne qualité.La version française est excellente avec des voix connues. Lucas Kane étant doublé par l’acteur doublant Keenu Reeves. Ce qui contribue à intensifier le fait que Fahrenheit semble être une pâle copie de Matrix par moment.

Un scénario un peu n’importe nawak

Si Fahrenheit est un jeu très prenant dans sa première partie, le côté mystique de la seconde le pousse vers une série B voire Z. David Cage (CEO de Quantic Dreams) semble avoir voulu insérer de très (trop) nombreuses références à des films d’action/science fiction. On citera évidemment Matrix (plus du tout gage de qualité par ailleurs si c’est hors Matrix) et l’échelle de Jacob dans une moindre mesure.

Fahrenheit, malgré ses lourds défauts entachant allègrement l’aventure, est un jeu prenant d’un nouveau genre. Le système de jeu est plutôt bien pensé et sera très largement amélioré dans Heavy Rain (2010). Les doublages de très bonne facture en font un film interactif agréable à suivre malgré des graphismes à la ramasse et un système de QTE éprouvant pour les nerfs.Vu le petit prix qu’il coûte en 2013, vous pouvez y aller les yeux fermés. Au pire, vous n’aurez pas perdu grand chose ! L’aventure se terminant en 6 h et encore sans trop se presser !

Fahrenheit