Eets est un jeu vidéo PC publié par Ghost Publishingen 2006 .

  • 2006
  • Réflexion

Test du jeu vidéo Eets

4/5 — Exceptionnel ! par

« Manger ! » dit l’affamée ! Lorsque le but du jeu est de manger, on peut se retrouver propulsé au rang de hit, tel un Pacman. Et puis c’est agréable de manger, enfin, de manger de bonnes choses, comme de la guimauve ! D’ailleurs, je ne le retrouve pas au rayon où il y a de la nourriture, mais au rayon des jeux. Une belle boîte, pleine de couleurs, qui contient donc Eets, un jeu indépendant, fait par Jamie Cheng, programmé durant son temps libre, et son pote Kevin Niemi pour l’y aider. Tout cela l’a amené à concrétiser son projet avec d’autres amis en travaillant vraiment sur Eets. Et ça en valait la peine !

Big fast

Eets ressemble en fait à un Incredible Machine acidulé, avec une pointe de Lemmings pour l’assaisonnement. Cette gouleyante description nous vient à point ! Eets est un pur jeu de réflexion bien saucissonné. D’abord, présentez sur votre écran un tableau du jeu, sans scrolling. En effet, il faut que tout le niveau soit visible. Ensuite, répartissez astucieusement quelques éléments du jeu, comme des cochons bien roses et tout dodus, des guimauves, des friandises, des choco-nuages, etc… Ensuite, placez-y Eets, une petite créature mignonne, mais surtout gourmande. Vous pouvez alors commencer à faire chauffer votre ciboulot sur la partie. Notre goulu bipède avance bêtement devant lui, tel un lemming. Mais il peut manger quelques guimauves afin de changer d’humeur. Notre lunatique personnage va donc devenir peureux, ce qui se traduit par une démarche timorée où il fera demi-tour lorsqu’il arrivera à un précipice. Au contraire, lorsqu’il est heureux, il saute une fois arrivé à un précipice, et lorsqu’il est en colère, il saute encore plus loin, en plus de pouvoir manger des guimauves encore plus grosses. Pour changer d’humeur, c’est bien simple : il faut lui en faire manger. Par exemple, une guimauve jaune le rend heureux, alors qu’une rouge le mécontente. Mais il y aussi d’autres solutions. Par exemple, notre animal a peur du noir : s’il y reste trop longtemps, il passe en mode froussard. En revanche, si on lui balance plein de trucs dans la tronche, il s’énervera. Pour ne pas faire tourner le lait, il faut que ça bouillonne. Le but du jeu ? Faire atteindre à Eets une pièce de puzzle placée sur le tableau. Si au début, on vous expliquera le b-a-ba, au fur et à mesure de la cuisson, le niveau gonflera, et il sera de plus en plus dur de parvenir à notre fin. En effet, il n’est pas forcément aisé de réussir notre plat car on n’a que les ingrédients qu’on a bien voulu nous donner. Mais en plaçant bien nos ingrédients, on peut y arriver, et il y a plusieurs solutions ! Sachez enfin que même pendant que c’est lancé, on peut encore agir, en cliquant par exemple sur une baleine farceuse pour qu’elle avale, ou sur un chariot explosif pour le faire exploser ! Il sera donc question de bien synchroniser ses manipulations.

Ce n’est donc pas un bête réchauffé d’Incredible Machine sans saveur. Eets est bien un nouveau jeu de réflexion. En fait, chaque nouveau monde apporte son lot de nouveaux éléments à connaître, et les niveaux de début servent à nous apprendre à bien les utiliser. Du coup, on a un peu l’impression de régulièrement réapprendre comment jouer, et que le jeu cherche plus à complexifier la partie avec des tas d’éléments à connaître, plutôt que de faire comme un Lemmings, où on a tous les éléments facile à comprendre au début. Et c’est un peu vrai ! Eets possède une grande phase d’apprentissage où on va apprendre les petits délires du jeu et apprendre à s’en servir. Ce ne sera que lorsqu’on a vraiment tous les éléments en jeu qu’on peut vraiment s’y mettre. Pour avoir les mêmes sensations que dans un Lemmings, il faudra laisser le temps au jeu de bien s’installer. Mais une fois fait, c’est un régal aux petits oignons. Arg, mais c’est tout le problème de la saucisse ! On la cuit, on la goûte, on la recuit… Et une fois qu’elle est bien cuite, il n’en reste plus ! Enfin, j’exagère, dans le cas d’Eets, il en reste encore pas mal, mais clairement pas assez comparé à un Lemmings ou un Incredible Machine. Pour pallier à ce problème, il reste une solution : l’éditeur de niveau. Eh oui, Eets en possède un ! Très complet, bien que la création des plateformes ne se fasse qu’avec des blocs prédéfinis, ce qui n’est pas toujours très pratique. En revanche, on peut facilement s’en échanger (de 4 à 16 ko les niveaux), et en télécharger de nouveaux sur le net. Chic alors ! On a donc bien le moyen de s’en mettre plein derrière la cravate, et pour pas cher. Et pas de panique, si vous bloquez sur un niveau, vous pouvez passer à un autre : le « but » étant de réussir un certain nombre de niveaux de chaque monde, pour passer au monde suivant. Chaque niveau est donc directement accessible une fois le monde concerné débloqué et les niveaux d’explications faits.

Flash food

Eets n’en met pas plein la vue, mais je crois qu’on s’en doutait un peu. De loin, on dirait un jeu flash, mais en réalité… oui ! Si ce n’est quelques effets de 3D et de lumière (vite fait). Cependant, le design est vraiment sympa, et le jeu peut sans problème se jouer en mode fenêtre, ce qui est idéal dans ce genre de jeu. Et puis comme ça, on est sûr qu’il puisse tourner sur des petites bécanes : 500mhz et carte vidéo de 32 mo sont demandés. Et encore : il peut toujours se lancer sur une carte vidéo de 4 mo, mais les textes sont alors illisibles et le jeu plus lent. Bruitages un peu nazes par contre, mention spéciale au cri du Eets, fait à la bouche (!). Musiques sympatoches… oui, sympatoches. Bon, il est tellement simple de les couper et de mettre les siennes, qu’on ne s’en privera pas. Dans sa version CD, le jeu dispose d’une protection Starforce (aucun souci sur mes deux pc). Un peu dommage d’avoir à mettre le cd à chaque fois pour un petit jeu de ce genre, mais bon.

Bonbonclusion

Conconclusion ça l’aurait moins fait, hein ? En attendant, c’est Eets qui le fait ! C’est le jeu de réflexion du moment ! Et avec la communauté qu’il y a derrière, on peut partager ses productions, et prolonger son plaisir. Forcément, le site français est moins peuplé que son camarade américain, et donc moins fourni en niveaux téléchargeables. D’ailleurs, tant que j’y suis, sur ce dernier, il est vendu à 7.69 € ! Une affaire en or, vous dis-je ! Eets sera votre nouveau Lemmings, votre petit chouchou, le jeu qu’on lancera de temps en temps, mais sur lequel on prend son pied ! 120 niveaux de plaisir, ça ne se refuse pas. Allez donc m’essayer ça, ne serait-ce que la démo !

Site français : http://www.eets.fr/

Site américain : http://www.eetsgame.com/news/index.php

Eets