Dungeon Keeper II est un jeu vidéo PC publié par Electronic Artsen 1999 .

  • 1999
  • Stratégie

Test du jeu vidéo Dungeon Keeper II

4.5/5 — Exceptionnel ! par

So good…

Dungeon Keeper II est la suite du jeu à succès sorti en 1997. C’est bien connu, on ne change pas une recette qui gagne, et vu le succès du premier du nom, une suite était envisageable et fortement attendue à l’époque.

…to be bad. DK2 reprend le même principe que son aîné : un jeu de stratégie mettant en scène un gardien (nous), voué au mal, gérant son donjon dans un but de domination face à de nombreux adversaires, qu’ils sont du coté du bien (chevaliers, fées, magiciens) ou d’autres gardiens rivaux.

Pour cela, vous commencez le plus souvent avec une seule salle (le coeur du donjon) et quelques lutins, qui vous serviront à creuser les murs, pour cela, cliquez avec la main sur les blocs de terre que vous souhaitez voir disparaitre, et agencez les a votre envie, pour former vos futures salles.

Sur le terrain creusé puis possedé par vos créatures, vous pourrez alors construire différents types de salle ayant chacune une utilité. L’Antre servira de dortoir à vos larbins, le couvoir à les nourrir, la salle d’entrainement les entrainera, l’atelier servira à construire portes et pièges…

Beaucoup de créatures sont attirées par des salles bien spécifiques (Le temple pour l’Ange Noir, la Salle des Tortures pour la maitresse Noire etc…).

Autre point important de votre donjon : le portail, qui servira à faire venir aléatoirement plusieurs types de créatures, selon les salles dont vous disposez. Votre premier portail vous permettra d’attirer 15 créatures (+5 par nouveau portail). Si vous perdez des créatures, vous pourrez en attirer d’autres (15 maintenues dans le donjon). Les vampires, squelettes n’arrivent pas par le portail et ne sont pas concernés, ainsi que les créatures ennemies que vous pouvez convertir grace à la salle de torture.

Les salles se construisent grace à l’or que vous ramassez. Y’en a un peu partout ma foi, ça dépend des cartes. Vos chers larbins consommeront également de l’or, sous la forme d’un salaire régulier (sauf les squelettes) prelevés sur vos économies. Chaque créature a son propre salaire en fonction de son propre niveau.

Ceux ci disposent également de trois niveaux d’humeurs (good, bad, angry), si les créatures heureuses font de leurs mieux pour vous, ce n’est pas le cas des autres, et les créatures en colère peuvent même se rebeller ou quitter votre donjon.

Cette jauge d’humeur dépendra de la satisfaction de leurs besoins vitaux (nourriture, dortoir), du paiement de leur salaire, de la sympathie qu’ils témoignent aux créatures qui les entourent… si certains tandems s’entendent bien (démon bilieux/squelette), vos créatures propres et les créatures que vous auriez converti a votre cause grace à la salle des tortures cohabiteront parfois plus difficilement (mieux vaudra les séparer de votre donjon).

Vos créatures peuvent prendre du niveau, de diverses manières. Les créatures arrivent du portal au niveau 1, peuvent monter jusqu’au niveau 4 en s’entrainant, puis au niveau 8 dans l’arène. Au dela seul le combat leur donnera de l’expérience, jusqu’au niveau 10.

Plus votre créature sera de haut niveau, plus elle aura de capacités (en général 4 attaques/sorts, une s’apprenant au niveau 4, une au niveau 8 et une au niveau 10), plus elle sera puissante et résistante, plus elle bouffera en poulet et en or.

Bref, si le principe ne change pas d’un pouce, voyons les changements par rapport à Dungeon Keeper premier du nom.

Une vraie suite qui se moque pas du monde

Premièrement, les cinématiques. Chaque mission est accompagnée au début d’une cinématique en 3D utilisant le moteur du jeu, et d’une cinématique en images de synthèse à la fin. Elles sont tout bonnement magnifiques et pleines d’humour.

Secundo : graphiquement, c’est la claque. Tout est en vraie 3D. Tout est magnifique, que ce soit les créatures, les couloirs, les salles. Les effets de lumière et de sang sont superbes. Bref, une très grande amélioration par rapport à Dungeon Keeper. Le jeu se joue toujours de la même manière, et on peut toujours également posséder ses créatures, pour un rendu digne des très bon quake-like de l’époque, j’y reviens tout à l’heure. Je n’ai pas trouvé de patch permettant de pousser la résolution au dela de 800 x 600 sous Seven, et c’est bien dommage.

On notera aussi une grande amélioration de l’IA des créatures (et une suppression des assistants par la même occasion). En bref, les créatures disposent utilement de leurs temps, et peuvent aller d’elles-mêmes s’entraîner, bricoler ou étudier, le tout gerer relativement bien efficacement par l’IA, bien que cela reste capricieux quand le donjon devient trop complexe. Autre grosse innovation : l’apparition du compteur de mana.

Le mana sert à trois choses : alimenter les lutins (qui consomment du mana en fonction de leur nombre et niveau), alimenter les pièges (construits dans l’atelier) et alimenter les sorts.

Ces sorts sont au nombre de 10 dans la campagne (+ la Galinamorphose en escarmouche, qui transforme l’adversaire visé par la main en poulet :p). On distinguera la création de lutins (obligatoire) de sorts totalement offensifs (foudre ou boule de feu), de sorts plus stratégiques (oeil de taupe qui revele la zone ciblée, ou ralliement, qui poste un drapeau que vos créatures s’empressent d’aller rejoindre). Ralliement est également le seul moyen de controler la quasi totalité de ses troupes d’un coup (si on se contente de les lacher sur l’ennemi avec la main, alors ils se disperseront sitôt l’ennemi vaincu).

Le sort de création d’or vous sauvera la mise parfois, le sort de conversion (qui convertit temporairement à votre cause un ennemi) vous permettra de réduire la taille de quelques patrouilles…

Mais le summum, l’un des plus utiles et le plus fun : le sort Possession.

Il permet de prendre possession d’une de vos créatures (n’importe laquelle) et d’intéragir avec, comme dans un Doom-Like, en pouvant utiliser ses aptitudes, donc en général 4 par créatures. Vous pouvez si ça vous chante distribuer des soins sur le champ de bataille via le sorcier, ou utiliser un elfe noir comme sniper, ou carrement taper dans le tas avec moult autres bestioles, creuser vos galeries vous même comme dans un Minecraft, et vous pouvez aussi selectionner 7 créatures (simplement en cliquant dessus) qui vous suivront aussi longtemps que vous utiliserez le sort possession (quoi de plus jouissif que d’aller semer le chaos avec seulement quelques Anges et Chevaliers Noirs dans le donjon ennemi).

La Possession coute du mana et en consomme durant l’utilisation, trop pour la maintenir indefiniment, a moins de disposer de Depots de mana sous son territoire (mais tout les niveaux n’en disposent pas).

Le mana augmente tout seul. VOila comment ça marche : vous gagnez 1 de mana par seconde par carré de terrain que vous posseder (maximum 500 mana + depots de mana éventuels).

De nouvelles salles font leur apparition, tels que les temples, les casinos, les arènes ou d’autres. Avec elles apparaissent de nouvelles créatures, et en disparaissent d’autres. Les insectes ont été écartés au profit des gobelins, des anges noirs, chevaliers noirs etc. etc. Toutes ces créatures bénéficient d’un design superbe et je vous assure qu’on n’y perd pas au change. Petit bonus : Horny, le grand cornu du premier jeu, est invoquable à volonté dès la moitié du jeu, au prix de pas mal de mana. Ce jeu dispose bien sûr d’un mode multijoueur en ligne, qui rallonge encore la durée de vie.

Pas exempt de défauts malgré tout

Très franchement… je pourrais crier mon amour pour ce jeu a tue-tête pendant des années sans discontinuer, vu que c’est LE jeu sur lequel j’ai passé le plus de temps depuis 2000, y revenant en moyenne tout les 6 mois pour le finir en 4-5 jours. J’avais adoré le premier opus, mis à mes yeux il se fait totalement ridiculisé par son petit frère, beaucoup plus fun, beau, prenant… beaucoup plus tout ! Pourquoi j’ai pas mit 10 alors ?

Bah… Parce que le jeu possède malgré tout de lourds défauts, que je vais énumerer, et qui en toute objectivité m’empechent de mettre la note ultime (bien que j’en ait très envie). En premier lieu : trop facile, vraiment trop facile. Même en y jouant pour la première fois, le jeu se finit vite. Sur la vingtaine de missions du mode solo, il y en a (en chipotant) une ou deux moins facile, ou vous perdrez une fois mais pas deux. En cause dans la campagne : des ennemis pas assez forts, un Horny surpuissant (franchement, dans les dernières missions je l’invoque jamais, il ferait le boulot tout seul), peu de missions à timing limité (dommage), et une IA ennemie perfectible (ils prendront toujours le chemin le plus court, qui a traverser tout un champ de pièges). En mode escarmouche, on peut choisir 5 ia pour l’ennemi, et franchement, la plus difficile reste un challenge bien peu savoureux contre le CPU, voir se faisant vaincre par quelques « neutres hostiles » trainant dans les parages quand le niveau de difficulté est trop bas.

D’autant que sur certaines cartes énormes et à ressources illimitées, l’on peut atteindre des puissances totalement démentielles eut égard à celle de nos adversaires. La prison sert à stocker les ennemis, mais rien de vous empeche d’y mettre vos créatures faiblardes ou d’un type que vous jugez inutile, vous en gagnerez un squelette et peut etre une créature plus puissante par le portail. Si vous utilisez la salle des tortures, son cadavre pourra etre amener au Cimetière pour peut etre donner naissance à un vampire. Je me suis fait des cartes ou en plus de ma trentaine de larbins surentrainés, je pouvais y rajouter une division d’une bonne vingtaine de vampire et plus d’une centaine de squelettes. Rajoutons parfois à cela parfois un donjon annexe dédiés aux créatures « converties », sur la même carte, renfermant encore une autre armée potentielle. Et en face de vous, une dizaine d’ennemis que vos larbins pourraient defaire en duel. C’est parfois très frustrant.

Seul le mode « mon ptit donjon » permet de parametrer des arrivées de vagues ennemies plus ou moins puissantes (level 1 à 10) mais la encore, au bout d’une grosse heure de jeu, quelqu’un connaissant le jeu aura des créatures suffisament puissantes et un donjon assez bien protegé pour que, même si vous selectionnez l’option « invasion continue », vous puissiez aller cuisiner, manger, et faire la vaisselle sans que votre donjon en souffre (et si vous avez une prison titanesque, vous aurez plein de squelettes).

Autre défaut : l’IA des créatures. Si elle s’est bien amélioré, elle reste perfectible par moment. Dans les deriers niveaux, ou l’on trouve des mines de gemmes apportant de l’or de manière illimitée, il m’est arrivé de construire des salles grosses comme 5 écrans de jeu, et que pourtant mon beau démon bilieux soit furieux de ne pas avoir été payé (alors qu’il a 500 000 or autour de lui), ou que mon sorcier soit malheureux de pas avoir à mangé alors que 10 mètres à coté il y a assez de couvoirs pour nourrir un pays d’afrique. De nombreuses fois également vous devrez baffer vos créatures pour qu’elles vous obéissent (notament dans l’atelier). Vos lutins s’embrouilleront parfois avec l’or récolté aussi (si vous avez plusieurs salles du trésor, ils peuvent l’oublier et ne considerer que la plus proche).

Je citerais aussi un gros déséquilibre niveau puissance entre nos créatures. Certes, elles ont tous beaucoup de charismes, des utilités diverses (attaques au corps à corps, ou à distance, physiques ou magiques) qui peuvent etre magiques (brulant ou ralentissant les ennemis, les empoisonnant, les terrifiant), ne sont même pas forcement combattives (le soin des sorciers).

Il n’empeche qu’il y a des grosses inégalités. Un chevalier Noir level 1 peut se farcir une demi-douzaine de sorciers level 5 et leurs 10 tours de boules de feu sans soucis. Les Elfes Noires sont également très faibles, et peu résistantes. L’ange Noir, le Vampire et le chevalier Noir sont des créatures extremment puissantes à haut niveau (ou deux anges Noirs level 10 peuvent mettre en déroute une petite armée plus faible), le démon bilieux est lent mais encaisse incroyablement bien (en premier ligne il fera des ravages), on évitera le gobelin et le troll pour leurs faiblesses et leur aptitude à la retraite anticipée. On tolerera parfois une luciole pour explorer par ses yeux, rarement deux. On se prendra a louer l’utilité de la maitresse noir au dela du level 4, quand elle apprend à lancer des éclairs assomant temporairement l’ennemi (qui en général se fait achever promptement). Et on produira du squelette autant qu’on pourra, bien qu’il soit très peu utile d’en balancer trop sur le champ de bataille, ceux ci finissant par se gener (dans la théorie, une dizaine en compagnie de vos créatures me semblent une formation idéale).

La crapule comble sa faiblesse par des capacités efficaces (détection des pièges invisibles, et invisible lui même) voir fun (par le sort possession, vous pourrez voler de l’or dans le donjon adverse), mais il manque de discipline, de force, et aura tendance à se servir souvent dans votre or :/

Cela contribuera a jouer un peu toujours de la même façon, tenter d’avoir les créatures seulement du type qui vous interessent (garder 2 sorciers pour le soin, voir pas du tout une fois les recherches de sortilèges terminées, ainsi que quelques démons bilieux, de l’Ange Noir, du Chevalier Noir, du Vampire et le reste en squelette). Et une crapule pour le fun :p

Pour le fun, certaines créatures spéciales peuvent etre attirées, une pour chaque type de créatures (une salamandre rayée, une maitresse noire… noire, un sorcier habillé en rouge, et Zacchariat le fameux Ange Noir aux Ailes Noires), il faudra pour cela construire vos salles dans un agencement en général tarabiscoté pour en attirer une. Elles ont une apparence legerement différente des autres créatures et sont un poil plus fortes et résistantes (le sorcier rouge reste un gros naze, au moins gagne t’il contre ses homologues dans l’arène).

Bref :

Graphismes : 9/10. Vraiment fabuleux pour l’époque. Effectivement rien ne résiste aux outrages du temps.

Jouabilité : 10/10. Hyper intuitif, parfait.

Durée de vie : 8/10. Comme je l’ai dit, un poil facile et répétitif. Mais le mode multijoueur arrange ce défaut. Et même en solo la rejouabilité est ENORME !

Bande sonore : 10/10. Grandiose. Les répliques du gardien sont excellentes, les musiques prenantes, on se prend totalement au jeu, et on en vient vite à construire des casinos partout juste pour entendre le fameux thème du « jackpot ».

En bref, Dungeon Keeper II est un hit véritable, un petit bijou qui à mes yeux éclipse totalement son grand frère déjà extraordinaire.

Dommage qu’il ne présente pas un défi un peu plus important.

Dungeon Keeper II