Duke Nukem II est un jeu vidéo PC publié par Apogeeen 1993 .

  • 1993
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Duke Nukem II

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Vous n’aviez jamais remarqué ? Epic Megagames, Id Software, 3d Realms, aujourd’hui reconnus pour leurs fps qui auront marqué l’histoire du jeu vidéo, faisaient avant cela des jeux de plates-formes, moins connus aujourd’hui. Duke Nukem moins important que Duke Nukem 3D ? Jazz Jackrabbit moins important qu’Unreal ? Jamais de la vie pour ceux qui connaissent bien ces jeux. Des jeux de plates-formes à l’américaine, aussi appelés Jump ‘n’ run, ça vous change d’un Mario trop conventionnel ! Et c’est un peu grâce à ça que Duke Nukem II s’impose comme l’un des meilleurs jeux de plates-formes qu’il m’ait été donné de faire. Duke Nukem II, c’est le programme codé au fin fond du garage à coté de la bonne vieille Ford de 1986 et de la radio passant du rock californien. Duke Nukem II sent bon l’Amérique des années 80-90, avec ses films de science-fiction, ses comic books à la con, ses extraterrestres envahisseurs, et ses super héros beaux gosses. Duke Nukem va sauver la planète en bottant le cul aux Rigelatins.

Why I’m so great ?

Duke Nukem était tranquillement en train de se faire interviewer à la télé suite à sa victoire face au Docteur Proton, qu’il se fait aspirer par une force inconnue. Des extraterrestres sont sur le point de conquérir la planète, mais tout d’abord, ils capturent Duke Nukem pour copier son cerveau avec le super mega encéphalosuceur pour le mettre dans le X5G pensomatique ordinateur de guerre. Notre héros est emmené dans une cellule en attendant que tout soit prêt. Cependant, les aliens n’ont pas retiré sa molaire nucléaire. De plus, ils ont laissé un flingue juste à côté de sa porte. Duke Nukem détruit la porte, prend l’arme, et va leur péter la gueule ! C’est avec ce pitch que commence notre aventure. Un bouton pour sauter, un autre pour tirer, il n’en faut pas plus pour s’amuser. Pourtant, on est très vite pris de court. Par exemple, ces caisses rouges peuvent contenir une canette de Coca Cola (appelée plus simplement canette de soda dans le jeu), mais elles peuvent contenir aussi une bombe ! De même, si on peut prendre les ennemis par surprise, alors qu’ils étaient concentrés sur leurs ordinateurs, c’est nous aussi qui pouvons être pris par surprise par les autres prisonniers qui nous attrapent avec leurs grosses mains vertes ! Le jeu peut avoir ses airs bourrins, il n’empêche qu’il faut avancer prudemment si on ne veut pas se prendre tous les pièges dans la poire ! Le jeu regorge de petites astuces pour nous aider ou pour nous mettre des bâtons dans les roues. Les caisses rouges peuvent contenir un bonus de santé ou une bombe, mais il ne faudra pas tirer bêtement dans le tas, car s’il s’agit d’une canette de soda et que vous tirez dedans, elle va alors décoller comme une fusée (Coca Cola doit être content) et vous n’aurez rien du tout. Les caisses bleues contiennent des bonus divers sous forme de produits dérivés de Duke Nukem tels que T-Shirt, K7, CD, lunettes, ordinateur 486, etc. Ca ne sert qu’à donner des points. Les caisses vertes, quant à elles, donnent des armes : un lance-roquettes, une arme laser, ou bien un lance-flamme. Ce dernier vous permet même d’ailleurs de vous élever, en vous en servant comme d’un réacteur de fusée ! Ces trois armes vous donnent de toute façon une plus grande puissance de tir, suffisante pour détruire ces satanées tourelles. Attention cependant, les munitions sont limitées avec celles-ci ! D’autres bonus peuvent encore se récupérer, comme le tir automatique, limité dans le temps mais qui marche avec toutes les armes et vous permet une cadence de tir infernale. Mais l’arme de base est déjà très bien, sauf pour les tourelles, où elle se contente de leurs faire tourner la tête, vous permettant de passer à leur portée en toute sécurité pendant trois secondes.

Et notre duc nucléaire en aura bien des soucis et des surprises. Les astuces pour récupérer des bonus sont nombreuses, et parfois même un peu curieuses. Par exemple, la simple gestion de la caméra permet de modifier bien des situations. En effet, dans Duke Nukem II, tout ce qui n’est pas affiché à l’écran « n’existe pas ». Une grosse ventouse suceuse de tête est au plafond ? Vous pouvez passer dessous du moment que vous ne la voyez pas. Et c’est lorsqu’on comprend ça et que l’on remarque que la caméra ne se remet pas en position toute seule qu’on comprend que Duke Nukem II est un jeu qu’on avisera d’une manière différente des autres jeux de plates-formes connus. Il s’agit bien là de quelque chose avec lequel on va jouer car de la même manière, des bonus sont assez souvent placés un peu haut, de façon à ce que si vous ne pensez pas à lever la tête, ils ne s’afficheront pas à l’écran et ne tomberont alors pas au sol. Ca peut paraître un peu farfelu comme ça, mais on comprend bien vite ce mécanisme ô combien particulier de Duke Nukem II. Tout aussi étrange, la caméra est assez rapprochée du héros, si bien qu’on a un champ de vision assez étroit. Ce ne sera pas gênant car notre héros n’a aucune inertie (!). Généralement, les personnages de jeux de plates-formes ont une inertie qui font qu’ils accélèrent, qu’ils freinent, qu’ils glissent même parfois… mais Duke non. On a une maîtrise totale du personnage, et il faut reconnaître que c’est assez jouissif, surtout au vu de la nervosité du jeu. Mais le plus phénoménal est sans doute l’architecture des niveaux. C’est bien simple, la grande règle qui veut que le début du niveau soit à gauche et la fin à droite n’a plus aucun sens dans Duke Nukem II. On a là un jeu de plates-formes où l’exploration se marie avec l’action. De nombreux étages parsèment les niveaux, des échelles, des ascenseurs, des téléporteurs, des colonnes à exploser, des cordes à grimper, etc. Si vous vous demandiez comment fait Duke pour avoir de si beaux muscles, vous le saurez avec ce jeu. Et toute cette savante architecture prend d’autant plus d’ampleur lorsque les niveaux consistent, la plupart du temps, à retrouver la carte d’accès ou la clé qui ouvre telle porte. D’autres niveaux vous imposent de la même façon de détruire des radars disséminés un peu partout dans le niveau. On a là un jeu où la touche droite ne sera pas plus sollicitée que les autres, ou en d’autres termes, on a là de la vraie plate-forme, celle qui nous fait comprendre la logique du niveau en visitant tout ses moindres recoins. Les ennemis ne sont pas en reste, comme ces soldats qui vous tirent dessus tout en cherchant à vous éviter, ou bien encore les fameux blobs verts, bien connus de la série, et qui peuvent glisser au plafond pour mieux vous retomber dessus, ou bien encore ces maudites araignées mécaniques qui vous obligent à vous secouer comme un forcené lorsqu’elles s’accrochent à vous, sans parler des ptérodactyles verts et bien d’autres encore. Les ennemis du jeu sont très différents dans leurs attaques.

Pour faire plus simple, Duke Nukem II ne lasse jamais. Tout ça était pourtant déjà génial, mais Apogee a décidé d’en faire encore plus, comme ces phases où on prend les commandes d’un vaisseau, mais plus intéressant pour les plus persévérants, tout un système de score. De nombreux bonus parsèment le jeu, mais leur valeur peut encore changer. Par exemple, ces globes de verre avec une petite flamme à l’intérieur : ils ont bien plus de valeur intacts que cassés ! De même, cette cannette de Coca, elle vous donne de la vie en temps normal, mais tirez dessus et rattrapez-la en plein vol : le bonus de santé se transforme en bonus de points ! Idem pour les poulets. Tirez dessus, et vous les transformez en poulets rôtis revigorants ; attrapez-les vivants, et c’est des points en plus ! Récupérez toutes les lettres du mot NUKEM cachées quelque part dans le niveau, et c’est un gros bonus de points qui vous attend. Ramenez un globe bleu dans son interface, et c’est une astuce et des bonus de points qui vous attendent ! Et tout ça ne sera pas vain car le jeu garde les 10 meilleurs scores par épisode ! La difficulté choisie pourra aussi influencer le score vu qu’elle influe sur le nombre d’ennemis. D’ailleurs, parlons-en de la difficulté du jeu. Elle est d’un bon niveau. Il n’y a pas de système de vies dans le jeu : lorsque vous mourez, vous recommencez le niveau du début. Il n’y pas de game over, qui serait plus une lourdeur qu’autre chose dans un jeu où on peut sauvegarder. Attention, les sauvegardes ne gardent pas votre position, vous réapparaîtrez à chaque fois au début du niveau ! Certains niveaux seront assez durs pour ça, mais vu que le jeu fait la part belle à l’exploration, vous connaîtrez assez vite le chemin adéquat à prendre pour finir le niveau avec le moins d’embûches possible. Par contre, il arrive que dans certains niveaux, il y ait une borne de sauvegarde. Une fois activée, vous réapparaîtrez au pied de celle-ci, dans le même état de santé et avec la même arme, en cas de mort. Une différence par contre : lorsque vous réapparaissez à cette borne, tout ce que vous avez détruit est détruit pour de bon, ennemis compris ! Comprenez par là qu’une fois cette borne activée, vous pouvez avancer petit à petit dans le niveau, chaque ennemi détruit sera un ennemi en moins pour la prochaine fois ! Seule l’exploration du niveau est alors problématique. Voilà bien un coup de pouce peut-être trop efficace !

I’ve got balls of steel !

Le jeu est découpé en 4 épisodes contenant 7 niveaux chacun. C’est assez long comme ça, mais aucun pack de niveaux façon « secret files » n’existe afin de faire gonfler tout ça ! Dommage ! On peut regretter aussi le recyclage de décors dans les épisodes 3 et 4, mais ce serait un peu chercher la petite bête. La première fois que j’ai lancé le jeu, les graphismes m’ont paru très cheap. Pourtant, le niveau de détail n’a pas tellement à rougir face à la concurrence de l’époque, mais c’est surtout le design, qui se veut plus délirant que passe-partout, qui va choquer, ainsi que l’animation globale du jeu. La caméra est assez proche du héros, comme je l’ai déjà dit, mais aussi elle se laisse complètement guider par notre personnage. C’est ces deux points qui m’ont beaucoup surpris par rapport aux autres jeux de plate-forme. L’animation de Duke est assez cheap elle aussi, elle doit bien comprendre deux images en tout. Inutile de se mentir, ça se remarque tout de suite vu la taille du héros à l’écran. Les couleurs sont assez pauvres elles aussi mais là, ça se voit surtout lorsque le niveau se passe en extérieur. Mais je ne tire pas plus à boulet rouge sur les aspects techniques du jeu, les programmeurs ayant beaucoup moins de moyens que les grosse boîtes de développement de l’époque. Ce qui compte, c’est réussir à avoir un univers bien à soi, et le jeu y arrive très bien. Il le renforce d’autant plus, cet univers, grâce à ses musiques typées rock californien. Lorsque je disais que ça sentait bon le jeu programmé dans le vieux garage avec la petite radio pour l’ambiance, ce n’était pas des blagues !

Vous craignez maintenant que ce vieux jeu DOS vous pose des soucis avec votre puissant ordinateur tout windowsé ? N’ayez crainte, il ne vous posera point de soucis, ou très peu. Si vous n’avez pas de son sur le jeu, le programme VDMSound vous permettra d’émuler les vielles cartes sons. Ma manette USB a été parfaitement reconnue. Le jeu marche très bien aussi avec DOSbox, veillez seulement alors à pousser un peu le cycle (mettez-le au max) dans la configuration du processeur ; à 3000, le jeu ne tourne pas à sa vraie vitesse.

L’apogée

Duke Nukem II est vraiment l’un des meilleurs jeux de plates-formes à mon goût. Un level design d’une excellente qualité alliée avec un gameplay bien nerveux, il n’en fallait pas plus pour le distinguer de la plupart des jeux de plates-formes. Bref, Apogee nous a concocté là deux disquettes de pur bonheur.

Vidéo du jeu :

http://www.youtube.com/watch?v=coECMMf2SlQ

http://www.dailymotion.com/leo03emu/video/x61roo_duke-nukem-ii_videogames

Duke Nukem II