Let’s kick some asses
Prenez votre machine à remonter le temps et revenez en 1996 pour assister à la réinvention du genre FPS, chose que l’on attendait depuis Wolfenstein sur Super Nintendo. Allez Duke, montre-nous tes talents !
Piece of cake
Vous ne connaissez pas Duke Nukem ? Je vais faire les présentations. Dans les 1 mètre 90, environ 85 kilos, cheveux blonds dressés sur le crâne, des muscles gonflés aux anabolisants à faire pâlir Van Damme, des lunettes de soleil vissées sur le nez, Duke a une fâcheuse tendance à appuyer sur la détente de flingues de toutes sortes : magnum, fusil à pompe, mitrailleuse, lance-roquettes, etc. Son credo ? Là où Duke Nukem passe, les aliens crèvent dans une longue agonie ou finissent en petits morceaux (ben oui, Duke ne fait ni dans les rimes, ni dans la dentelle).
Dans les opus précédents de Duke Nukem, Duke se la jouait plate-forme à la Mario Bros. pour dégommer des ennemis. Place au volume 3, renommé « 3D » pour l’occasion car l’environnement est modélisé en 3 dimensions (mais tous les éléments de texture dont les monstres sont en réalité des sprites, c’est-à-dire des sortes de panneaux affichés, sans aucun relief). Et ce passage à la 3D nous plonge complètement dans la peau de Duke puisque l’on voit par ses yeux.
Let’s rock
Le jeu propose 3 chapitres :
L.A. Meltdown ou quand les aliens débarquent sur Terre pour faire des choses pas jolies jolies… 6 niveaux en tout à explorer ;
Lunar Apocalypse : Duke joue les nettoyeurs sur la base lunaire des envahisseurs au cours d’une dizaine de missions ;
Shrapnel City, pour passer la couche de polish sur la Californie et éliminer les dernières poches de résistance dans une dizaine de missions.
À noter que la démo de Duke Nukem 3D comprend le premier chapitre dans son intégralité, sans aucun bridage, mais il faut quand même dire que c’est le chapitre le plus court, que seules les premières armes sont accessibles et même chose pour les monstres.
Les présentations d’ordre général faites, passons un peu à l’armurerie, le rayon préféré de Duke. Voici donc la liste des armes, avec entre parenthèses la touche pour appeler l’arme et le maximum de munitions :
Mighty Foot (1 et ²) : hé oui, si jamais vous êtes à court de munitions, de bons coups de pied bien placés vous sortiront du pétrin. Si vous n’avez pas l’add-on Plutonium Pak, le jeu de base est buggé et permet d’utiliser le pied en arme principale (touche 1) ainsi qu’en arme « secondaire » (touche ²), et de donner des double coups de pied à chaque fois (en plus Duke reste debout, trop fort… on croirait presque qu’il danse le sirtaki). Si jamais vous voulez donner un coup de pied sans pour autant changer d’arme, utilisez la touche ² ;
Pistol (2, 200) : l’arme la plus basique du jeu (j’exclus le pied, qui n’est pas une véritable arme…), assez faible mais plutôt précise et efficace, même à longue distance ;
Shotgun (3, 50) : de quoi faire plein de petits trous dans les aliens en un seul coup de feu, arme redoutable au contact mais peu efficace dès que l’ennemi s’éloigne ;
Ripper (4, 200) : la sulfateuse est l’arme qu’il vous faut pour maintenir les ennemis à distance respectable, mais on lui préférera d’autres armes lorsque celle-ci se réduira ;
RPG (5, 50) : le lance-roquettes, l’arme fétiche de Duke pour faire des gros trous dans tout et n’importe quoi : aliens, murs, immeubles, bagnoles… Évitez juste de l’utiliser sur une cible trop proche de vous, si vous voyez ce que je veux dire… ^^ ;
Pipebomb (6, 50) : des grenades déclenchables à distance par Duke. Balancez, prenez vos distances et faites-vous un feu d’artifice maison (encore plus joyeux s’il comporte quelques bouts d’aliens) ;
Shrinker (7, 50) : une des armes originales du jeu. Marre des gros bras qui se la pètent ? Utilisez le shrinker et réduisez vos ennemis, pour ensuite aller les piétiner et les incruster au parquet. Mais attention : il faut se dépêcher sinon les monstres reprennent leur taille normale ;
Devastator (8, 99) : un mini lance-missiles à chaque main et Duke fait place nette. À côté, Monsieur Propre est un vrai rigolo. Attention : comme pour le RPG, ce n’est pas une arme de corps à corps ;
Laser Tripbomb (9, 10) : prenez un mur, posez-y une de ces mines qui émettent un faisceau laser, et attendez qu’un alien arrive par là et coupe le faisceau (ou plutôt arrangez-vous pour que cela arrive) et KABOUM ! Prenez bien vos distances, la déflagration est puissante. Vous pouvez aussi vous en servir comme amplificateur en posant une pipebomb à proximité, et contrôler complètement le déclenchement de l’explosion ;
Freeze Thrower (0, 99) : voilà de quoi jouer les Mister Freeze : tirez, congelez, explosez (en allant au contact et en donnant un coup de pied bien placé, ou bien à distance avec un simple tir de pistolet). Mais ne perdez pas trop de temps, la glaciation n’est pas éternelle…
Duke peut bien évidemment porter toutes ces armes sur lui (il est très fort…), et pour les bidouilleurs en herbe, sachez que les maximums de munitions sont modifiables en tripatouillant dans le fichier Duke3D.grp. De la même façon, on peut même changer tous les textes du jeu (à une époque j’avais même fait une VF des textes du jeu).
Tout au long du jeu, vous pourrez trouver divers bonus pour vous aider : des médikits (pour vous soigner 10 ou 30 points de vie), des Atomic Health (pour redonner 50 points de vie et dépasser les 100 points de vie maximum), des armes donc, et des munitions.
En plus de tout cet arsenal, Duke dispose de plusieurs gadgets pour l’aider dans sa mission :
Holoduke : pas très utile contre l’ordinateur, cet hologramme peut en revanche faire des ravages en multijoueur en déstabilisant un adversaire quelques instants (qui peuvent lui être fatals, le temps qu’il comprenne ce qui lui arrive) ;
Steroids : pour courir le 100 mètres en moins de 5 secondes ou botter des fesses en accéléré ;
Scuba Gear : une tenue de plongée pour tenir un bon moment aussi bien dans les profondeurs de l’océan que dans les eaux putrides des égouts ;
Protective Boots : des bottes pour protéger vos petits petons de mares acides ou de substances hautement toxiques ;
Jet-pack : c’est un avion, un oiseau… non c’est Duke ! Ce réacteur dorsal vous sera d’une grande utilité dans plusieurs niveaux ;
Portable Medkit : le nom est assez explicite, c’est une trousse de secours portable pour se guérir en mouvement (jusqu’à 100 points de vie par trousse de secours) ;
Night Vision Goggles : Sam Fischer n’a rien inventé du tout. Avec ces lunettes de vision nocturne, Duke aussi peut se la péter dans le noir à dégommer tout ce qui bouge ;
Access Cards : de trois couleurs différentes (jaune, bleu et rouge), elles permettent de déverrouiller des zones dans les niveaux. Une fois utilisées, les cartes disparaissent de l’inventaire et il faut en retrouver d’autres au niveau suivant.
Come get some !
C’est bien beau tout ça, mais qu’est-ce qu’on dézingue ? C’est vrai quoi, on nous allèche avec de beaux joujoux pour faire beaucoup bobo, mais on ne sait pas à quoi vont ressembler ceux qui se retrouveront joyeusement avec une roquette entre les dents. Ça vient, ça vient… Voici donc la brochette des monstres que vous rencontrerez tout au long du jeu avec, entre parenthèses, le surnom ou nom francisé :
Assault Trooper (Soldat d’Assaut) : le monstre de base, vêtu d’une combinaison verte. Il a un pauvre petit pistolet (dont vous pourrez récupérer les munitions une fois qu’il sera tué) pour vous tirer dessus, et un jet-pack pour livrer quelques duels aériens si besoin est. Si jamais il meurt en secouant la tête, il y a énormément de chances qu’il se relève dans les 10 prochaines secondes, donc méfiez-vous ;
Assault Captain (Capitaine d’Assaut) : une version améliorée de l’Assault Trooper, reconnaissable à son armure rouge. Il est un peu plus résistant, mais surtout peut se téléporter à volonté, soyez vigilant ;
Pig Cop (Porcoflic) : un sanglier en uniforme, c’est pas banal… Armé d’un fusil à pompe, il se fera un malin plaisir à vous tirer dessus. Une fois qu’il sera mort, vous pourrez récupérer quelques munitions et parfois une armure ;
Recon Patrol Vehicle (Véhicule de Patrouille) : une espèce de voiture volante futuriste conduite par un Porcoflic, avec deux flingues sur les côtés. Descendez-le et affrontez ensuite le flic qui survit au crash de l’appareil ;
Turret (Tourelle) : une tourelle automatique qui s’amusera à vous canarder tant que vous ne l’aurez pas détruite ;
Octabrain (Poulpe) : prenez un poulpe, faites-le flotter dans les airs et balancer des décharges psioniques et vous obtenez un Octabrain. Si jamais vous êtes trop près, c’est à coup de mandibules qu’il s’en prendra à vous ;
Slime (Schbleurbz) : des œufs façon Alien et des choses visqueuses rampantes qui en sortent et qui essayent de se rapprocher de vous pour vous bouffer ; pas très réjouissant tout ça…
Sentry Drone (Drone Sentinelle) : l’espèce de sirène qui retentit quand un drone est près de vous n’est pas un bon présage… Un drone vole et n’a pas d’arme, mais cherche à se rapprocher de Duke pour purement et simplement lui exploser à la figure… Et inutile d’en viser au RPG ou au devastator : les drones esquivent les explosifs lancés contre eux ;
Enforcer (Sulfateur) : des aliens assez costauds armés de mitrailleuses rotatives, dont les munitions pourront être récupérées pour votre ripper. Il arrive aussi qu’ils vous balancent une sorte de virus avant de canarder de façon plus classique ;
Assault Commander (Supo) : imaginez-vous un gars assez enveloppé coincé dans une bouée, sans jambes, flottant dans les airs, et vous aurez une idée approximative du look des Supos. Pourquoi ce surnom de Supos ? Parce que ces monstres balancent des missiles par ce qui correspondrait chez un être humain au trou du *BÎP*. Si vous restez trop au contact pour éviter qu’ils tirent, ils feront des vrilles sur eux-mêmes pour vous blesser ;
Mini Battle Lord (Mini-Boss) : des modèles réduits du boss du premier chapitre (plus de détails juste en dessous). Moins coriaces que leur « modèle », ils n’en restent pas moins des ennemis de poids qu’il ne faut surtout pas sous-estimer.
Chacun des chapitres du jeu a naturellement un boss de fin, nettement plus coriace que ses sbires et dont le point commun est de faire 3 à 4 fois la taille de Duke…
Battle Lord (Boss du 1er chapitre) : un gros costaud avec une grosse armure et une grosse mitrailleuse, qui est aussi capable de balancer des grosses grenades pour au final faire de GROS bobos ;
Overlord (Boss du 2e chapitre) : une grande gueule avec de jolies dents pointues et un sac à dos lance-missiles sur les épaules ;
Cycloid Emperor (Boss du 3e chapitre) : un géant cyclope passionné de football américain avec des bras lance-missiles.
Damn I’m good
Le principe des niveaux dans Duke est simple : progresser jusqu’à trouver un logo nucléaire rouge marqué « Auto-Destruct » pour vaporiser le niveau. Pour y arriver bien sûr, des aliens, des conduits d’aérations, des égouts et autres réjouissances comme les secret places. Ces passages secrets sont bien souvent utiles pour trouver des munitions ou refaire le plein de vie. On les trouve souvent derrière des portes dérobées ou quand on explose les fissures d’un mur (dès que vous voyez quelque chose de fissuré, une roquette ou une pipe bomb et regardez à quoi ça mène).
Dernier point sur le principe du jeu : il arrive que ces passages secrets mènent à des Auto-Destruct verts. Quand vous vous en approchez, vous entendez un petit « Secret level ». Hé oui, un niveau caché… Si certains sont sympa, d’autres ne sont pas terribles terribles, mais c’est toujours plaisant à découvrir. Le premier acte en a un, les deux suivants 2 chacun.
Enfin, sachez que le jeu dispose aussi d’un éditeur de niveaux nommé « Build Editor », mais il est TRÈS complexe à utiliser (il fallait un bouquin d’instructions pour le maîtriser même un petit peu). Aujourd’hui, étant donné que le jeu n’est plus d’actualité, je pense que cela n’intéressera pas grand-monde, donc passons…
Duke Nukem 3D comporte aussi un mode multijoueur pour s’éclater en réseau dans tous les sens du terme. Je n’ai pas essayé par Internet mais en LAN, ça fonctionne très bien (méfiez-vous des Holodukes !).
Plutonium Pak
Si le jeu « de base » est sorti au début de l’année 1996, c’est en fin d’année que sort la première extension : Plutonium Pack. Une flopée d’autres extensions suivront, développées par d’autres boîtes que 3D Realms, mais leur qualité est très discutable et c’est bien pour ça que ce test ne les inclura pas. Si le cœur m’en dit, je ferai un test groupé et unique de toutes ces extensions une autre fois. Pour l’instant donc, intéressons-nous de plus près à ce Plutonium Pack.
Petite vidéo d’intro assez glauque, et nous voilà propulsé dans un nouveau chapitre : The Birth. Le jeu se voit rajouter quelques petites choses :
Pig Cop Tank (Blindé) : un tank avec un Porcoflic aux commandes, sulfateuses et grenades vous mènera la vie dure. Détruisez le tank et affrontez ensuite le pilote ;
Protector (Protecteur) : de très grands aliens qui disposent de 2 armes différentes : des griffes pour vous déchiqueter au corps à corps et un rayon rétrécisseur type shrinker pour les combats à distance (avant de venir vous piétiner joyeusement) ; un ennemi redoutable !
Expander (7, 50) : une arme alternative pour la touche 7 avec ses propres munitions. Pourquoi est-il sur la touche 7 ? Parce que son principe est l’inverse de celui du shrinker : il grossit les ennemis pour les faire exploser ; le bruitage est très fun…
Les niveaux de ce nouveau chapitre n’ont au début aucune vraie logique, mais ceux de la fin s’enchaînent de façon naturelle. Et qui dit nouveau chapitre dit nouveau boss : The Queen. Une alien géante capable de balancer des décharges électriques, et qui pond littéralement des Protecteurs ! Les nouveautés ne sont donc pas légion, mais suffisantes avec les nouveaux niveaux pour redonner de l’intérêt au jeu.
L’extension est bourrée de clins d’œil divers : le premier niveau est le centre de Mission Impossible, après on visite un Duke Burger où la viande est canine et où les frites sont en réalité des vers de terre. Le seul niveau caché de ce chapitre se déroule dans la Zone 51 et reproduit étonnamment bien plusieurs éléments du film Independance Day. On va sur le plateau du tournage du film pour adultes Sister Act IV (mais si vous savez bien, le jeu normal est blindé d’affiches pour le III), le navire que l’on aborde se nomme le Valdez, etc. Bref, humour et second degré sont de mise dans ce chapitre.
Cette extension est bien conçue, et on ne s’ennuie pas du tout dans des niveaux originaux et bien réalisés. Certains endroits sont un peu difficiles à passer (à 2-3 moments, vous pourriez même devoir cogiter sérieusement) mais Duke s’en sort avec son bourrinage légendaire.
Born to be wild
Au début de chacun des chapitres, vous pourrez choisir parmi l’un des 4 niveaux de difficulté proposés :
Piece of Cake (facile) : le minimum d’ennemis ;
Let’s Rock (moyen) : plus d’ennemis, un peu plus durs à tuer ;
Come Get Some (difficile) : encore plus d’ennemis encore plus durs à plomber ;
Damn I’m Good (argh) : comme Come Get Some mais avec en plus une subtilité : vos ennemis se relèveront après 10 à 20 secondes et ce, indéfiniment, tant que vous ne détruirez pas leur corps d’une manière ou d’une autre. Seules les armes jusqu’au ripper inclus laissent des cadavres, mais ce sont les armes les plus couramment utilisées…
Les 2 derniers niveaux de difficulté posent le problème des vies qu’il faut gérer au plus juste, mais aussi des munitions (surtout en « Damn I’m Good » où vous devez vous arranger pour constituer des tas de cadavres, pour les faire exploser simultanément et ne pas gâcher de munitions). Un challenge à la hauteur des joueurs confirmés.
Graphismes
Pour les critères graphiques actuels, le jeu a pris un bon coup de vieux, c’est certain (ça pixellise pas mal par moments…), mais reste très acceptable. Le fait que les monstres, notamment, soient des sprites pose parfois des problèmes (quand on vise de dessus ou d’en dessous notamment).
Animation
Pas de problèmes à ce niveau-là.
Jouabilité
Depuis l’époque de la sortie de Duke 3D, les « standards » en terme de déplacement dans les FPS ont beaucoup évolué, mais on retrouve vite ses marques et les roquettes fusent plus vite que l’éclair.
Musique
De bons morceaux, un pour chaque niveau, et certains mettent une vraie ambiance (notamment Alienz). Remarquez que le CD de Plutonium Pak disposait en plus du jeu d’une piste audio : Grabbag, le thème principal du jeu remixé, et le résultat est tout bonnement superbe (dommage que le morceau soit un peu trop court).
Durée de vie
3 chapitres dans le jeu normal plus 1 dernier rajouté par l’extension. Si le tout premier est assez court, les autres sont relativement plus consistants, surtout celui de l’extension. Même en connaissant les niveaux, faire la totalité du jeu nécessitera plusieurs heures, et même davantage si vous devez surveiller vos vies (en « Come Get Some ») et/ou les corps de vos ennemis (en « Damn I’m Good »).
Conclusion
Le genre FPS a tellement évolué ces dernières années que Duke en a presque pris des cheveux blancs, mais Duke Nukem 3D reste très plaisant à jouer. Faites-moi donc le ménage chez ces aliens en attendant l’hypothétique Duke Nukem 4 Ever (que je surnomme 4 Never puisqu’ils en parlent depuis 1997…).
Pour finir, une petite citation très intellectuelle de Duke : « Your face, your ass, where’s the difference ? »