En 1996, Blizzard lançait ce qui deviendrait une de ses séries cultes, à savoir Diablo.
Ce même Diablo a connu un add-on par la suite : Hellfire (je le testerai un jour, si je n’ai pas la flemme, en 2029).
En 2000 sortait le très attendu et très retardé Diablo II (testé ici par moi-même : http://www.emunova.net/veda/test/2998.htm).
Et un an plus tard sort le premier et seul add-on de Diablo II : Lord of Destruction.
Qui veut jouer à la Ba-ba’al ?
Bon, je vais ici spolier le scénario du jeu principal.
Diablo premier du nom raconte la résurrection de Diablo, le Seigneur de la Terreur. Il est l’un des 3 frères, 3 démons surpuissants régnant autrefois sur les enfers et bannis dans le monde des mortels par des démons mineurs. Ils semèrent chaos et désolation sur la Terre, mais finirent par être vaincus par un ordre de mages appelé Horadrim. Ne pouvant être tués, leurs âmes furent scellées dans des pierres d’âmes.
Malheureusement, toujours dans Diablo ‘I’, le bon roi Leoric subit l’influence de la pierre d’âme de Diablo, qui avait été enfouie au fin fond du monastère de Tristam. Le démon prit possession du roi et commença à rassembler ses forces. Heureusement, il fut vaincu. :)
Diablo II nous explique que Diablo a survécu, en prenant possession de l’âme et du corps du rôdeur (vous dans le premier épisode, quoi), et notre quête consiste à le suivre pour lui éviter de libérer ses 2 frères (on notera qu’on arrive toujours trop tard et qu’on doit donc réparer les dégâts).
Ainsi, Diablo II nous faisait combattre et gagner contre 2 des 3 frères : Méphisto le Seigneur de la Haine à la fin de l’acte 3, et Diablo le Seigneur de la Terreur à la fin de l’acte 4. A priori, leurs pierres d’âmes furent détruites et le mal enfin vaincu… quoique.
Ceux qui ont fini Diablo II sans son add-on savent que tout n’est pas terminé. Ba’al, Seigneur de la Destruction (d’où le titre du jeu), a récupéré la pierre d’âme le concernant et a tué le pauvre Marius. :( Et maintenant, ce vil veut se rendre au sommet du mont Areat, en terre Barbare, pour corrompre la pierre monde, et ainsi permettre à l’enfer de se déverser sur notre plan d’existence… pas cool, ça. :/
C’est donc là que commence Lord of Destruction, avec l’ajout d’un 5e acte dans le jeu, où vous devez réparer votre erreur et pulvériser Ba’al et son armée.
Quoi de 9 dans le nord ?
Ce 5e acte se déroule donc dans les terres du Nord, parmi les Barbares. Il est bien évident qu’avant d’accéder à ce 5e acte, vous devez avoir vaincu Diablo (donc, vous être farci les 4 premiers actes).
Il est assez semblable aux 3 premiers actes de Diablo II. À savoir une ville qui sert de base, avec des PNJ permettant d’acheter/vendre/parier tout type de matos, un coffre à notre usage personnel, une dizaine de portails de téléportation (contre seulement 3 pour l’acte 4) et 6 quêtes à remplir (comme les actes 1, 2 et 3 donc, là où l’acte 4 n’en avait que 3).
L’acte 5 est divisé en plusieurs zones, certaines avec des portails, d’autres sans.
Globalement, je dirais qu’il est assez réussi en lui-même. Les monstres sont intéressants (on note une espèce de Kamikaze, par exemple, qui se fera sauter à votre contact), la contrée également (le nord et des montagnes, donc des décors vraiment inédits pour le jeu originel). Les quêtes sont intéressantes aussi et le scénario, dans la continuité, est toujours aussi prenant.
Par contre, j’ai été clairement déçu par certaines choses. Je précise que je n’ai JAMAIS joué à LoD avant y’a 1 mois, mais qu’en revanche j’ai pas mal lu dessus. Je voyais des remarques comme « c’est dingue, on croirait se trouver au beau milieu d’une vraie guerre ». Bah non, je ne suis pas d’accord.
Certes, cet acte fait moins « quête solitaire pour sauver le monde » que les 4 précédents. On pourra ainsi croiser des Barbares qui se battent contre les troupes de Ba’al et que vous pouvez assister. En outre, la ville d’Harrogath subit le siège de l’armée de Ba’al (catapultes et tout)… que vous devrez donc briser pour avancer.
De même, les quêtes sont plus ancrées dans l’histoire principale. Par exemple, dans les actes 1 à 3 vous aviez la possibilité de louer les services d’un mercenaire (au choix parmi une douzaine) pour vous assister. Dans l’acte 5 ces mercenaires ont été faits prisonniers, et vous devrez tous les délivrer avant de pouvoir louer leurs services.
On notera aussi des quêtes moins… personelles. Alors qu’avant on avait le fort sentiment d’être seul contre les forces du mal, cette fois les Barbares d’Harrogath paraissent concernés. On notera même la présence d’un traître dans la ville (cela rend l’ensemble plus vivant, je trouve).
Cela dit, ça reste bien limité. La présence des Barbares est anecdotique, bien que sympathique, et le siège en question sera toujours présent dès que vous redémarrerez le jeu (quand bien même il ne vous reste plus que la 6e quête, tuer Ba’al, à accomplir).
Le 5e acte est très linéaire. Pour vous le représenter, vous avez la ville d’Harrogath puis, en allant toujours tout droit, vous traverserez toutes les zones dans l’ordre, avec Ba’al tout au bout. Comme certaines (pas toutes) disposent d’un portail permettant de directement s’y téléporter depuis la ville, au moins vous ne vous retaperez pas cette saloperie de siège.
Niveau difficulté, cet acte est un chouïa plus dur que l’acte 4, mais pas de beaucoup. Seule la quête 5 m’a posé quelques petits soucis en mode cauchemar (la flemme d’aller jusqu’au mode enfer), mais rien de grave. Ba’al n’est pas vraiment un souci par rapport à Diablo.
À ce propos… dans le Diablo II d’origine, finir l’acte 4 (le jeu, quoi) offrait la possibilité de recommencer la partie dans un mode de difficulté supérieur (normal, puis cauchemar, puis enfer), en gardant le niveau et l’équipement de notre personnage.
Ici c’est pareil, sauf que pour finir le jeu et recommencer dans le niveau supérieur, il vous faudra compléter l’acte 5 et tuer Ba’al.
Ainsi, un acte entier pour gagner quelques levels supplémentaires et acquérir de l’équipement cool, avant de pouvoir recommencer dès l’acte 1 dans le mode de difficulté supérieur. Je me demandais donc si la difficulté, dans les modes de difficulté supérieurs, avait été rehaussée pour pallier à ce surplus de puissance… j’en ai pas l’impression. Mais ce n’est pas vraiment un mal, vu l’énorme bond de difficulté que représentait le fait de recommencer le jeu avec son perso dans un niveau de difficulté supérieur.
De nouvelles tronches !
Au niveau des ajouts les plus évidents, on notera l’apparition de 2 nouvelles classes de personnages. Dans un souci de professionnalisme (et parce que ça fait longtemps que je n’avais pas testé un jeu), j’ai testé ces 2 classes.
D’abord le Druide. Comme les autres classes, il dispose de 20 sorts différents répartis en 3 catégories :
une basée sur la métamorphose animale (loup ou ours), ainsi que des sorts lui permettant d’améliorer ses aptitudes lorsqu’il est transformé ;
une permettant d’invoquer des animaux/plantes et de les booster ;
et une qui lui permettra de jouer à la Sorcière, en manipulant les forces élémentaires de la nature.
Globalement, pour ceux qui connaissent bien Diablo II mais pas l’add-on, ce perso est une sorte de compromis entre un Nécromancien et une Sorcière.
Ensuite l’Assassin. Il appartient à un ordre secret, qui avait pour but de faire la chasse aux mages maléfiques corrompus par le pouvoir des 3 frères. Il est intéressant de noter que ce personnage se bat très bien sans arme. Ses sorts sont, comme pour les autres, divisés en 3 catégories :
les arts martiaux (qui lui permettent d’ajouter un élément à ses coups, voire carrément d’augmenter leur puissance) ;
les pièges (de tout élément, 5 à la fois maximum) ;
les compétences de l’ombre (qui regroupent heu… un peu de tout en fait).
Ces 2 classes fonctionnent comme toutes les autres. À chaque niveau gagné, vous avez droit à UN point de compétence à attribuer à un de vos sorts, au choix (si vous disposez déjà de ce sort, y mettre un point supplémentaire augmentera son efficacité d’un niveau).
J’aimerais dire que ces 2 classes sont aussi équilibrées que les originales… D’ailleurs c’est ce qui est dit partout ou presque, donc j’en déduis que si j’ai trouvé l’Assassin si monstrueusement fort, c’est que je ne suis pas un pro à ce jeu (ce qui est vrai).
Et le reste ?
Là par contre, je suis très embêté.
Faut dire que la version de Diablo II que j’avais testée était très vieille (la 1.02 en fait). Ici, non seulement j’ai installé Lord of Destruction, mais également la version 1.13… Donc, difficile pour moi de différencier les ajouts propres à l’extension de ceux qui ont été apportés au fil des mises à jour de Blizzard.
Par exemple, j’ai été émerveillé de constater qu’il était désormais possible de remettre à 0 les sorts de son personnage, et donc de récupérer les points de compétence acquis depuis le début du jeu… Cool, une vraie possibilité de jouer différemment ! Manque de pot, c’est une nouveauté de la 1.13, pas de l’extension.
Globalement, je peux dire que l’extension apporte un gain énorme d’équipements, et que le cube Horadrim (ce joujou superbe qui permet de combiner divers objets pour en créer de nouveaux) est bien plus utile qu’avant, notamment grâce à de nouvelles formules et aux runes, permettant de créer soi-même certains équipements. On notera un gros équilibrage sur certains monstres ou personnages, ainsi que la modification de quelques sorts. J’ai également remarqué une modification de l’inventaire (le coffre est bien plus grand, on peut switcher deux sets d’armes/boucliers, et la limite de stockage d’or a explosé).
Du coup, j’ai jeté un coup d’œil aux changements qu’apporte l’extension… Ils sont très nombreux, je préfère mettre un lien plutôt que de tout recopier bêtement : http://diablo2.judgehype.com/index.php?page=extensionlod-neuf
Les changements sont dans les 8 liens sur cette page.
Sinon, l’un des changements les plus importants que j’ai constatés est la possibilité de changer la résolution du jeu. Alors qu’avant on était limité en 640 x 480, on peut maintenant monter en 800 x 600 ! (Ouais, quelle opulence !)
Bon, et finalement ?
Cet add-on est de qualité, ouais… Mais si on doit parler de l’add-on et non de l’ensemble « jeu + add-on », je ne peux pas m’empêcher d’être un peu déçu.
Déjà, l’acte 5 est cool, ouais… n’empêche que vu la fin de Diablo II, il est ÉVIDENT que cet acte était prévu pour être incorporé dans le jeu original. J’ai l’impression, en fait, que Diablo II + son add-on était un jeu complet à la base, qu’on a tronqué en deux, histoire de pouvoir faire un add-on de la seconde partie (ouaaais des sous en plus).
Ensuite, Diablo II accusait un bon retard technique lors de sa sortie. Avec la sortie de LoD un an plus tard, on frôle le ridicule, et ce malgré la possibilité d’augmenter un peu la résolution. Si le 5e acte est un poil plus beau que les autres (varié surtout), n’empêche que pour un jeu PC de 2001 c’est très vilain.
Bref… LoD augmente la qualité de Diablo II, c’est un fait. Il propose des centaines de nouveaux équipements, des ajouts en pagaille, un mode multijoueur toujours aussi addictif…
N’empêche que sur le fond, ça reste du Diablo II, un peu amélioré. Ceux qui adoraient ce jeu seront ravis, ceux qui n’aiment pas ne changeront pas d’avis.
Et pour ceux, comme moi, qui trouvaient Diablo II excellent, mais ne comprenaient pas pourquoi un jeu si répétitif continuait à fasciner les foules après 10 ans d’existence… cela leur permettra de se refaire du Diablo II pendant quelques semaines, mais ne changera pas vraiment leur vie non plus.
Perso, j’ai été un peu déçu, peut-être parce que j’en attendais trop, en fait. LoD est un bon add-on, mais sans plus. J’aurais aimé une refonte légère du moteur, davantage d’ajouts au niveau du scénario, plutôt que des milliers d’équipements dont on ne me fera pas croire qu’ils servent tous.
Mais sympathique quand même.