Un jeu un peu trop injustement descendu et critiqué, il comporte certes un certain nombre de défauts: un moteur 3D aux performances scandaleuses (pire que le premier deus ex, qui tournait pourtant deja assez mal sur les machines de l’époque), une interface à cheval entre le pc et la console et un gameplay simplifié par rapport au premier épisode. Mais malgré tout le jeu reste très bon, le problème des performances disparait avec les configs actuelles, quant au gameplay pourtant moins riche que dans Deus Ex il parvient tout de même à proposer presque autant de possibilités: on peut toujours hacker, se cacher, crocheter, décoder, privilégier le combat bourrin, bref les grandes recettes du premier épisode. On lui a aussi beaucoup reproché ses petites zones, personnellement ce n’est pas la petitesse des zones qui m’a dérangé c’est plutôt le morcellement de l’ensemble qui abouti à des chargements intempestifs.

On lui a également reproché de délaisser le (petit) coté rpg, ce qui est vrai mais parallèlement le coté aventure a été nettement renforcé, on parle beaucoup plus, il y a beaucoup plus de quetes secondaires, on passe beaucoup moins de temps sur des maps hostiles. On passe plus de temps à enquêter et faire des petits boulots en ville qu’à infiltrer des bases énormes remplies de gardes comme il en existait dans le premier épisode. Et c’est là que la critique de la taille des maps s’envole un peu, le but n’étant plus de proposer des infiltrations au proportions épiques, la taille étendue des cartes n’a plus une importance aussi capitale. Invisible war est vraiment différent de Deus Ex dans son déroulement, et ça n’est pas forcément un mauvais point comme tant ont pu l’affirmer, on a pas affaire à une version restreinte de la précédente, c’est autre chose tout simplement. Ce coté aventure très développé permet vraiment d’entrainer le joueur dans l’univers si particulier du jeu. S’ajoute à cela un scénario en béton armé, un discours politico/philosophique intelligent, tout aussi pertinent que dans le premier, qui impose constamment la prise de décisions qui mettent à rude épreuve l’éthique du joueur. Le contenu du jeu est réellement riche, et on a tout à gagner à visiter un peu partout et parler avec tout le monde.

Pour apprécier cet épisode il faut arrêter de vouloir retrouver un clone de Deus Ex, Invisible war empreinte une voie différente. Un jeu certes moins homogène et moins bien fini que son grand frère, mais qui mérite quand même plus qu’un petit détour et dont les qualités valent largement que l’on compose avec ses quelques défauts. DX2 n’est pas un jeu raté, loin de là c’est même un très bon titre. Il ne doit pas être noté par rapport au monument qui l’a précédé mais plutôt aux jeux dont le principe est voisin, et là on se rend compte qu’il enfonce la majorité d’entre eux.