Tout le monde se souvient de la Roll’s des consoles, à savoir la Neogeo, connue pour ses jeux de baston. En revanche, derrière cette carapace de gros jeux de compétition se cachaient aussi des petits soft sympas, comme League Bowling, ou bien encore Windjammers. C’est ce dernier qui nous intéresse ici, puisque Crazy Power Disc est, en gros, un Windjammers 2. De ce genre de jeu qui ne paye pas de mine mais qui sont des trésors de bonheur une fois une deuxième manette branchée. Voyons voir ce que les petits gars de Donguri nous ont concocté.
Giga exciting
Pour ceux qui ne connaîtraient pas Windjammers, je me vois dans l’obligation de vous décrire le but du jeu, et pour les autres aussi d’ailleurs, ça ne ferait pas sérieux si je n’expliquais pas comment on joue à Crazy Power Disc. Mettez deux sportifs sur un terrain, tendez un filet au milieu, et donnez leur un disc ! Lorsqu’ils ont le disc dans les mains, ils n’ont pas le droit de se déplacer. Le but est d’envoyer le disc dans les buts de l’adversaire, ou qu’il atterrisse dans son terrain. Simple non ? On pourrait presque en faire en vrai ! Sauf qu’en jeu vidéo, on est en 2D vue de dessus, ce qui fait qu’il n’y a pas vraiment de gestion de la hauteur. Du coup, ne vous préoccupez pas trop du filet. Rajoutez à cela une inertie du disc assez improbable, car il peut rebondir plusieurs fois sur un mur sans tomber. Et puisqu’on est dans un jeu vidéo, on va en profiter pour faire des choses invraisemblables, comme des coups spéciaux par exemple. Jugez plutôt : en faisant des quarts de cercles, vous pouvez donner un effet à votre disc ! Heu non, ça on peut le faire en vrai. Parlons plutôt des kaméhaméha, des dédoublements du disc, des tornades, des modifications de vitesse… Et lorsqu’on est vraiment énervé, on peut envoyer toute la sauce, avec mise en scène japonaise et effets spéciaux surpuissants ! Appelons ça le special move, comme dans les jeux de baston. Pour gagner dans Crazy Power Disc, il faut obtenir deux manches, qui s’achèvent une fois qu’un des joueurs a atteint quinze points ! Voilà, vous connaissez les règles du jeu désormais.
Neuf personnages sont disponibles, chacun ayant ses capacités, équilibré selon sa vitesse ou sa puissance, mais aussi avec des coups spéciaux propres à chacun. Plusieurs arènes aussi, avec quelques petites variantes parfois, comme dans Windjammers. Par exemple, les deux poteaux au niveau du filet dans l’arène de l’Inde, qui revient au même que l’arène « concrete » de Windjammers. Les arènes se différencient aussi au niveau de la valeur des points des buts ou des zones du terrain. Par exemple, les buts du milieu ne valent pas autant de points que les buts du haut et du bas.
Windjammers 1.5 ?
En fait, depuis le début, je vous montre à quel point ce jeu peut être fidèle à l’excellent Windjammers, mais quitte à faire un nouveau jeu, autant apporter de nouveaux trucs, non ? On pourra reprocher à Crazy Power Disc de n’être efficacement qu’un bête Windjammers 1.5, avec des graphismes remis au goût du jour. Oubliez le design passe-frontière des années 90 de Windjammers, et faites place au design de djeun’z du Japon. Personnage prêt pour être « cosplayifié », dessin typé japonais, effets spéciaux à foison, et apparition en gros plan des personnages lorsqu’ils sortent leurs coups spéciaux de la mort ! Un choc des époques (Hou ben dix ans, mon vieux, dans un jeu vidéo, ça se compte en années de chien ces choses là !). De la belle 2D, même si elle n’est pas d’une très bonne finesse. La communauté des internautes aigris appellera ça une « kikoololification ». Laissons-les maugréer, car derrière cette apparence de belle 2D remise au goût du jour, de bruitages dynamiques et de musiques midi qu’on dirait sorties d’un Sonic (donc des musiques très sympa), se cachent aussi quelques retouches au niveau du jeu, même si je dois admettre qu’elles sont moins évidentes que la mise à jour graphique.
Tout d’abord, la vitesse a été augmentée dans Crazy Power Disc, pour le disc comme pour les personnages. Le but est clairement de faire un Windjammers plus nerveux. La maniabilité est aussi efficace que dans le Windjammers originel, avec un bouton en plus à utiliser. C’est efficace et très simple d’accès (lancer, pouvoir, glissade). Vous allez abuser et re-abuser des glissades pour chopper le disc avant qu’il atteigne le but, les coups de vos adversaires seront tellement puissants qu’ils vous feront reculer de quelques pas (gare à ne pas aller dans le but avec), les coups spéciaux s’enchaîneront grâce à la barre d’excitation qui augmente toute seule, vous sauterez pour attraper le disc en plein vol, vous ferez des lobs, on a aussi la possibilité de se déplacer lors des services… L’action est plus frénétique dans ce Crazy Power Disc, tout comme un Guilty Gear XX l’est comparé à Street Fighter 2, tout comme un manic shooter l’est comparé à un shoot old school. Si vous faites partie de ceux qui vont dire « c’était mieux avant », vous allez vous contenter de Windjammers. Mais si vous suivez la tendance de plein pied, alors jetez-vous sur Crazy Power Disc.
Gameset
Crazy Power Disc n’est pas un jeu doujin très créatif vu qu’il reprend toutes les bases de Windjammers, mais il a le mérite de le proposer à sa sauce, ce qui est déjà bien. Au final, on se retrouve face à un jeu très sympa, même si on aurait préféré un peu plus de contenu tout de même, histoire de vraiment supplanter Windjammers. On aurait pu avoir tant de choses en plus grâce au support choisi, comme plus de modes de jeu, un mode en ligne, un jeu par équipe… bref, un peu plus d’audace, là où ce ne sont pas les possibilités qui manquaient !
Site officiel du jeu avec démo disponible :
http://www.geocities.jp/retsuzangames/content/special_cpd/site_cpd_sys.html