Alors qu’on attendait toujours le troisième chapitre de la saga tibérium, Electronic Arts utilise une nouvelle fois la franchise Command & Conquer pour une nouvelle série à part en 2003. Alors, quoi de neuf avec ce Command & Conquer Generals ???
Pro-américain
Command & Conquer Generals n’a pas de scénario général ; à la place, chaque camp dispose de son scénario. Ces camps sont : les « gentils » américains, les « communistes » chinois et les « terroristes » arabes du GLA. Ces images véhiculées par le jeu sont accentuées par les scénarios : les Américains doivent sauver le monde d’un réseau terroriste, les Chinois doivent matter une révolte dans le sang tandis que les terroristes sèment le chaos au Moyen Orient tout en s’équipant d’armes chimiques (qui a dit Irak ???). Bref, Command & Conquer Generals joue clairement la carte du pro américanisme (remarquez, vu que EA est américain…).
Un peu classique et…
Mais nous n’allons pas bouder le jeu pour autant et nous insérons la vénérable galette. A première vue, le jeu se révèle d’un terrible classicisme dans son système de jeu : on retrouve tous les repères des précédents Command & Conquer avec les unités qui se débloquent en fonction des bâtiments construits et des (quelques) recherches effectuées. On retrouve également le besoin vital d’énergie qui coupera votre radar et vos défenses si jamais vous en êtes en manque. On conserve également l’expérience des unités (introduite par Soleil de Tibérium) qui les rend plus efficaces lorsqu’elles montent en grade ainsi que la possibilité de revendre les structures pour se faire de l’argent en cas d’urgence.
Mais cela a tout de même évolué !!! Tout d’abord, pour l’énergie, vous n’êtes plus obligé de construire vos bâtiments dans un certain périmètre. La ressource également : fini les champs ; maintenant, vous avez des dépôts sur la carte, vos collecteurs allant y chercher l’argent et ramenant cela à votre base. On notera que vous avez quelques alternatives à ces ressources comme des pirates informatiques (Chine), des points de parachutage (USA) ou même des gains lors de la destruction d’unités adverses (GLA). Une fois que l’on se penche sur les camps, on trouve encore de nouvelles possibilités propres à chacun :
Américain : Comme d’habitude, ils disposent de l’équipement le plus moderne (mais pas forcément le plus puissant). On retiendra en particulier le canon à ions, les Apaches qui peuvent rester sur place ainsi que les drones de vos chars.
Chinois : Les Chinois adorent le nationalisme et le nucléaire. En groupe, les fantassins deviennent plus forts. Quant à l’armement, le nucléaire offre aux Chinois la plus puissante force de frappe (bombe atomique et char empereur, descendant spirituel du tank mammouth).
GLA : Les terroristes du GLA disposent de plusieurs particularités qui les distinguent radicalement des autres. Tout d’abord, leurs structures cachent des abris qui les rendent plus dures à détruire. Ensuite, les véhicules du GLA se personnalisent en récupérant les éléments des véhicules ennemis détruits. Enfin, le GLA mise beaucoup sur les armes chimiques, ce qui le rend très efficace contre l’infanterie en particulier.
La grosse nouveauté
Command & Conquer Generals dispose d’une grosse nouveauté : l’expérience du général. Vous disposez en effet d’une barre d’expérience sur le côté de l’écran ; à chaque fois que vous gagnez un niveau, vous pouvez acquérir une nouvelle capacité. Ces capacités changent l’aspect du jeu car elles peuvent, en plus de vous débloquer de nouvelles unités, vous offrir des ressources ou des troupes supplémentaires, des bombardements ou même une bombe électro-magnétique. Véritable copier/coller d’Advance Wars, ce système n’est malheureusement pas exploité à fond puisqu’il n’y a qu’un général par camp. On regrette donc que l’on n’ait pas le choix entre plusieurs généraux avec leurs propres spécificités (il faudra l’add-on Heure H pour ça).
Joyeuseté esthétique
Techniquement le jeu assure avec un moteur 3D performant (quoique gourmand en RAM). Les décors et unités sont bien modélisés et faciles à reconnaître, le moteur connaît cependant certaines limites puisque la vue est coincée en 3D isométrique. Les effets de transparence et d’explosion sont également réussis, mais n’ont par contre rien d’exceptionnels. Terminons par les bruitages assez sympas mais qui auraient mérité un peu plus d’attention.
Pour terminer
Pourtant, Command & Conquer connaît bien des limites. Tout d’abord, l’IA qui est loin d’être exceptionnelle (le jeu se révèle assez facile en normal) et il est inutile d’élaborer des stratégies complexes puisque la force brute suffit dans quasiment tous les cas. Comme nous l’avons vu précédemment, on regrette également qu’EA n’ait pas exploité le concept de général à fond.
Passons aux derniers détails. Les 3 campagnes solo s’avèrent plutôt courtes malgré les 27 missions et ne demandent que peu de stratégie. Le mode multijoueur tout d’abord : plutôt bien conçu et assez équilibré (entre la domination aérienne des USA, la puissance nucléaire des Chinois et les possibilités originales du GLA), il reste encore une fois d’un classicisme flagrant. Enfin, terminons par l’éditeur de cartes, complet et d’une prise en main pratique. Pour résumer, nous avons un jeu classique, mais qui reste pourtant redoutablement efficace.
Jouabilité
On ne change pas une recette qui marche, les fans des Command & Conquer ne seront pas dépaysés alors que les autres prendront facilement le jeu en main.
Graphismes
Un moteur 3D beau et efficace mais n’offrant pas pour autant des folies graphiques alors qu’il se révèle gourmand en RAM (surtout pour l’époque).
Son
Les musiques et bruitages ont beau aider à s’immerger dans le jeu, ils ne sont pas pour autant exceptionnels.
Durée de vie
En solo assez courte à cause d’une IA un peu faiblarde (n’hésitez pas à l’augmenter), mais l’éditeur de carte et le multi ainsi que le gameplay efficace font qu’on s’y accroche.