Captain Claw est un jeu vidéo PC publié par Monolithen 1997 .

  • 1997
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Captain Claw

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Monolith est surtout connu pour ses FPS, mais ils ont aussi sorti quelques jeux très différents de ce genre : Gruntz, Get Medieval, les Rage of Mage… Parmi ceux-là se trouve Captain Claw, aussi appelé Claw chez nous. Ce jeu est un peu le jeu-type que chaque joueur rêve de découvrir : la petite perle peu connue qui se hisse parmi les meilleurs du genre. Si les FPS de Monolith sont reconnus pour leurs qualités, Captain Claw est quant à lui carrément l’un des meilleurs du genre plate-forme 2D, statut qu’approuvent la plupart de ceux qui ont mis la main dessus. D’où vient son manque de notoriété ? Certainement du fait qu’il soit sorti au mauvais moment, en pleine explosion de la 3D dans les jeux vidéo, laissant sa 2D « désuète » sur le carreau. Mais réveillons notre âme de joueur et faisons fi de ces considérations techniques : Captain Claw est à connaître absolument.

It’s too claw

Le capitaine Claw, une panthère, est un personnage bien connu du royaume d’Animalian. Malheureusement pour sa fourrure, le roi vient de mettre sa tête à prix pour un million de pièces d’or. Beaucoup tentent de lui mettre la patte dessus, mais personne n’y arrive. Personne ? Le Capitaine Le Rauxe lui livre une de ses plus belles batailles, dans laquelle Claw se fait capturer, et son navire est envoyé rejoindre le fond de la mer. Jeté dans la prison de la Roca, Claw découvre dans sa cellule une lettre d’un ancien prisonnier, Edward Tobin. Elle affirme l’existence de l’Amulette des Neuf Vies, qui donnerait la quasi-immortalité à celui qui la porte. Après avoir réussi à crocheter ses chaînes, Claw s’évade de la prison en quête des pierres qui formeront l’amulette.

Tout ceci nous est raconté à travers des cinématiques en dessin animé. Ce n’est certes pas du Walt Disney, mais ça reste joli. Lançons-nous alors dans l’aventure : Captain Claw est un jeu de plate-forme 2D différent de ceux que l’on connaît. Tout d’abord, notre personnage n’accélère pas pour se déplacer, ou très peu au bout de deux seconde de course. De même, il ne subit aucune inertie. Claw n’est vraiment pas dur à manier, vous pouvez d’ores et déjà oublier les sauts loupés à cause de l’inertie hasardeuse du personnage. En revanche, observez bien les graphismes : il y a un petit effet de perspective, appelé aussi 2.5D pour les plus techniques. Je vous rassure, le jeu se déroule bien sur un plan uniquement ; mais lors des sauts les plus dangereux, il faudra faire un peu plus attention aux rebords.

Plus intéressant, les combats ! On ne saute pas sur nos adversaires, mais on les occit à l’épée, au poing, à la dynamite… Claw est plein de ressources pour battre ses adversaires. Il peut par exemple soulever un baril d’explosifs et le jeter sur ses ennemis. Il peut même soulever les ennemis eux-mêmes ! Il a beau être costaud, à les porter à bout de bras comme ça, mais ça le ralentit sévèrement. Heureusement, on peut doser la force avec laquelle on jette ce qu’on porte. Une technique amusante peut découler de cette action : le bruit que fera l’ennemi en tombant pourra nous révéler si ce qu’il y a en dessous de nous est sûr ou non (précipice sans fond, ou bien encore le sol est jonché de pics…). Pour soulever un objet ou quelqu’un, il suffit de faire haut+attaque. Mais bien sûr, les ennemis ne se laisseront pas faire, et les lames s’entrechoqueront. Sans atteindre la technicité d’un Prince of Persia, les combats à l’épée dans Captain Claw nécessitent un peu de maîtrise, car nos adversaires sont assez intelligents : ils peuvent se baisser et se protéger. De plus, plus on avance dans le jeu et plus ils sont retors. Sans être forcement plus résistants, ils sauront de mieux en mieux parer vos attaques, et leurs ripostes seront de plus en plus dures à éviter. Les diverses astuces de combat seront alors très utiles pour s’en débarrasser.

Les niveaux dans Captain Claw regorgent de bonus en tous genres : des pièces, des sceptres, des colliers, des couronnes, des crânes d’or… Tous ces beaux bijoux font gonfler votre score, ce qui peut se révéler utile pour gagner une nouvelle vie. Mais cette quête aux bijoux se révèle d’autant plus passionnante pour les chasseurs de high score grâce à un level design particulièrement réussi. Passages secrets, portails de téléportation, chemins multiples… on nage en plein bonheur. Certains bonus de points seront même atteignables uniquement si on a un bonus de saut ! Ces stimulants sous forme de poupées à l’effigie de souris sont limités dans le temps. Aussi, certains coins ne seront atteignables que si on applique certaines méthodes pour gagner du temps, comme par exemple : attendre que l’ascenseur qui permet de revenir en dessous soit revenu pour prendre le bonus ! Autant ceux qui recherchent de l’exploration que les férus de score seront ravis par l’architecture des niveaux, tout simplement bourrés de malice en tous genres. Les niveaux sont d’ailleurs assez longs. Heureusement, plusieurs checkpoints sont présents, dont deux par niveau qui permettent de sauvegarder et où l’on reprend la partie en cas de game over. À peu près un niveau sur deux se termine par un combat contre un boss, eux aussi de plus en plus retors.

Captain Claw peut aussi se jouer à plusieurs (jusqu’à 64), mais uniquement via lan ou internet. Je n’ai malheureusement pas pu essayer ce mode de jeu. À noter qu’un patch 1.30 non-officiel permet le jeu via TCP/IP.

Sapé comme un prince !

Ce jeu affiche une très belle 2D en 640x480. Le résultat est très fin à l’écran, avec pas mal d’animation. Le tout est très vivant. Si je devais comparer, je dirais que Captain Claw est, graphiquement parlant, au-dessus d’un Chaotix. Je dirais plus simplement que c’est le plus beau jeu de plate-forme 2D de son époque. Il en va de même pour l’ambiance sonore : des musiques très banales, mais beaucoup de petits sons pour égayer l’environnement. Peut-être trop, d’ailleurs ; les ennemis sont assez bavards, avec des répliques assez redondantes. Mention spéciales aux « hrmpf, hum yes well hum ! » des hommes-sirènes. Les contrôles sont bons, eux aussi, mais je recommande l’utilisation d’une manette. Pas de problème pour lancer le jeu sur un ordinateur récent. Pensez juste à activer la synchronisation verticale (wait for verticale refresh) dans vos pilotes vidéo si ce n’est pas déjà fait. Sinon, le nombre d’images par seconde ne sera pas bloqué et produira des désagréments, comme une vitesse de jeu bien plus élevée que la normale. Ca vaut aussi pour d’autres vieux jeux, d’ailleurs, qui ont tendance à utiliser toute la puissance de votre carte vidéo, même si celle-ci est 20 fois plus puissante que ce qui se faisait à l’époque. Le jeu contient 14 niveaux. Ca peut paraître assez peu, mais les niveaux sont assez longs, et de plus en plus durs. Au final, le jeu a dû me prendre un peu plus de temps à finir que Super Mario World, à titre d’exemple. Captain Claw est peut-être le jeu de plate-forme le plus difficile que j’ai fait. Un éditeur de niveaux est inclus dans le jeu, ainsi que quelques niveaux bonus fait par Monolith. Malheureusement, ces niveaux bonus sont plutôt mauvais. Je vous recommande de regarder plutôt sur ces sites-là :

http://www.kapitanpazur.piasta.pl/en/clevels.html

http://www.geocities.com/captainclawslair/

Captain Claw n’a pas connu de suite… ou presque ! En effet Techland, une boîte polonaise, a plus ou moins repris la suite. Originellement appelée Kapitan Pazur 2 lors de son développement, elle a finalement été renommée « Nikita : Tajemnica Skarbu Piratów », et est sortie en mai 2008, exclusivement en Pologne. Le personnage a changé en cours de route d’ailleurs : à l’origine c’était un chat, et désormais c’est une tigresse sexy (avec un air très niais). Évidemment, vu que le jeu a été fait par une autre équipe, on peut douter du réel lien de parenté entre Captain Claw et ce jeu…

Conclusion

Fabuleux, palpitant, éprouvant, exigeant le Captain Claw. Une panthère a rejoint le cercle très fermé des meilleurs jeux de plate-forme 2D. On me dit que Monolith affirme que Claw est un chat, et non une panthère, mais je suis désolé, un chat avec une telle carrure, ça ne peut être qu’une panthère ! Un gros matou quoi. Mais on s’en fout, car Captain Claw réussit à atteindre l’excellence, tout en étant très différent des autres, et c’est là qu’on tire son chapeau. Tout amateur de jeu de plate-forme doit connaître Captain Claw, car il s’agit d’une référence. Tout simplement.

Captain Claw