Call of Duty II est un jeu vidéo PC publié par Activisionen 2006 .

  • 2006
  • First Person Shooter (FPS)

Test du jeu vidéo Call of Duty II

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Référence du FPS historico-hollywoodien à (très) grand spectacle, la série des Call of Duty reste encore aujourd’hui l’expérience la plus époustouflante pour se plonger dans la violence et la barbarie de la seconde guerre mondiale. Après un premier jeu unanimement acclamé par la critique comme par les joueurs, voici une nouvelle fournée de ces mythiques engagements militaires qui ensanglantèrent le continent européen voici plus de 60 ans. A l’instar du premier Call of Duty, on incarnera successivement un fantassin de l’Armée rouge (Vassili Koslov), un ranger américain (Bill Taylor) et un membre des commandos britanniques (John Davies). Après un tutorial et une courte mission dans les faubourgs de Moscou, les missions du côté soviétique se dérouleront durant la bataille de Stalingrad et consisteront principalement en de farouches combats de rues dans les ruines de la métropole de la Volga. Pour les Britanniques et les Américains, les zones de combats se dérouleront dans les deux cas en Afrique du nord (Egypte, Lybie et Tunisie), durant le débarquement en Normandie et sur le front du Rhin. La mise en scène des missions n’a pas fondamentalement changé non plus. Le soldat que vous incarnez fait partie d’une unité qui progresse en même temps que lui, le précède ou le suit à quelques mètres. La plupart du temps cependant, c’est vous qui donnerez le signal de la progression en entraînant vos camarades à votre suite dès que vous avancerez sauf dans le cas où votre officier vous attribue une mission précise à accomplir. En cas de halte, les autres soldats agiront comme de bons petits soldats qu’ils sont en patrouillant dans le périmètre immédiat, en se positionnant défensivement ou en tentant de repérer d’éventuels tireurs embusqués. Cohérence et réalisme ont toujours été le maître-mot de la série des Call of Duty. Si les théâtres d’opérations ne sont pas très nombreux ni variés, ils parviennent à représenter fidèlement ce que devait être une mission en temps de guerre, avec tout ce qu’elle pouvait comporter d’imprévus, de changements de programme, de retraites ou de retranchements en position défensive.

Un parfait exemple de ce parti-pris ludique se trouve dans les quelques missions qui constituent le début de la campagne américaine. Le premier engagement vous fera débarquer sur Omaha Beach, escalader la falaise et nettoyer cette section du mur de l’Atlantique de tous les défenseurs allemands. La mission suivante vous demandera de vous emparer des quelques fermes situées directement derrière les fortifications côtières et ensuite, des champs et des routes qui mènent vers l’intérieur du pays. Une puissante contre-attaque allemande sera alors lancée et les trois missions suivantes se dérouleront sur un mode défensif : tout d’abord tenir les Allemands à distance du barrage routier établi sur la route principale ; ensuite se replier dans la ferme et tenir la position jusqu’à ce qu’une offensive de panzer vous oblige à vous replier ; enfin vous retrancher dans les tranchées du mur de l’Atlantique et subir durant cinq minutes d’éprouvantes vagues d’assaut jusqu’à l’arrivée des renforts aériens.

En accord avec la volonté de réalisme historique de la série, on retrouve un large éventail d’armes (identique à celui proposé dans le premier épisode et tout aussi fidèlement reproduit), reprenant des pistolets, fusils, mitraillettes, fusils à lunette, grenades et panzerfausts allemands, alliés et soviets. Quelques changements au niveau du gameplay sont cependant à signaler. Tout d’abord, on ne trouve plus de trousses de premier secours disséminées à travers les niveaux. Suivant une tendance de plus en plus fréquente dans les FPS, le soldat n’a pas de compteur d’énergie à proprement parler. Une fois plusieurs blessures reçues, une voile rouge apparaîtra dans son champ de vision et ses mouvements seront plus lents et imprécis, indiquant qu’il est en danger de mort. La moindre blessure supplémentaire et sa famille en sera quitte pour recevoir une médaille dans une petite boîte noire. La seule issue est alors de se mettre à l’abri durant quelques secondes afin de laisser la barre d’énergie virtuelle revenir à un niveau acceptable et l’état mental et physique du soldat se stabiliser. L’autre ajout concerne la possibilité de faire usage de fumigènes : malgré leur côté gadget en apparence, les fumigènes s’avèrent bien pratiques pour dissimuler au maximum la progression de votre unité dans les zones où elle est extrêmement vulnérable aux tirs ennemis, par exemple quand vous devez monter à l’assaut d’une colline défendue par des mitrailleurs allemands planqués dans des bunkers.

Réalisation graphique :

Evolution des techniques oblige, Call of Duty II s’avère plus réussi que son grand frère, plus vieux de deux ans. La physionomie des soldats, leurs expressions faciales et leurs mouvements sont beaucoup plus détaillés, les décors sont plus fournis en détails et en éléments décoratifs et l’impression de réalité offerte par les différents champs de bataille est totale. Plus que par l’évolution du modèle physique (déjà extrêmement réussi dans l’épisode précédent), c’est surtout par les détails que Call of Duty II surclasse son prédécesseur. Les effets secondaires ont été nettement améliorés : fines chutes de neige, projections de débris dans toutes les directions, fumée plus ou moins translucide des fumigènes et des explosions, poussière de sable soulevée dans le sillage de la progression des blindés, ombres des personnages, … autant d’éléments qui soulignent encore le réalisme et la grandeur de l’action. Cerise sur le gâteau, vu sa grande réussite visuelle et la masse de trucs qui remuent à l’écran, Call of Duty II n’est pas trop gourmand en ressources.

Jouabilité / difficulté

Qu’elles se déroulent sur le front de l’est, en France ou dans le désert africain, les nombreuses missions de Call of Duty II présentent beaucoup de similitudes, puisqu’en majorité, elles consistent en la prise de contrôle d’une zone urbaine ou d’un point stratégique suivie de la défense de ce dernier face à la contre-offensive adverse. Comme ces missions se déroulent souvent dans le même type de décors (ruines urbaines, villages et fermettes normandes, ville arabe, …), on pourrait regretter la variété visuelle du premier épisode qui proposait quand même l’abordage d’un croiseur allemand, un coup de force dans un manoir autrichien et plusieurs courses-poursuites en camion ou en voiture. Ce serait oublier que la principale qualité de Call of Duty II repose sur le déroulement même de ces missions et sur la très grande liberté offerte au joueur. Dans le premier épisode, on suivait généralement un chemin prédéfini avec peu d’opportunités de s’écarter de l’itinéraire principal et les missions se présentaient au gré de l’avancée de l’escouade. Au contraire, Call of Duty II précise souvent l’entièreté des objectifs à atteindre dès le départ, laissant le joueur libre de les accomplir dans l’ordre souhaité. Par exemple, dans une des missions normandes, il faut s’emparer de la mairie, du bureau de poste, de l’église et d’une ferme dans un village. Le joueur est libre d’atteindre ces objectifs dans l’ordre qu’il préfère et peut se déplacer à volonté dans le village, prendre des raccourcis ou choisir plusieurs itinéraires possibles pour tenter de contourner les défenses adverses. Cette optique renforce considérablement la crédibilité et le réalisme des combats urbains que nous propose Call of Duty II. Du côté de l’Intelligence Artificielle, on ne note pratiquement aucun faux-pas. Certes, on rencontrera toujours bien un soldat allemand déficient mentalement qui se plantera devant vous sans tirer mais dans l’ensemble, les troupes allemandes sont efficaces, très agressives, fuient en cas de sous-effectif et se relaient à la mitrailleuse lourde dès que le tireur principal a été abattu. Vos camarades de front ne font pas davantage les pitres, et leurs comportements sont parfaitement cohérents dans l’ensemble. Vous n’aurez donc pas besoin de venir perpétuellement à leur secours. Ils vous aident, vous avertissent des mouvements ennemis, refluent, lancent des grenades, trouvent les meilleures positions défensives pour tirer, … on a réellement l’impression d’être plongé au coeur d’un affrontement de la seconde guerre mondiale, tant le souci du détail a été le maître-mot de l’équipe de développement. La maîtrise du soldat est tout aussi efficace que dans le premier épisode, avec très peu de problèmes de collisions à signaler et des lancers de grenades plus pratiques qu’auparavant. Une fois de plus, le mode solo est malheureusement assez court. Bien que les missions soient en nombre important et que l’opposition ennemie soit nettement plus acharnée que dans le premier épisode, on termine relativement vite les trois campagnes du mode solo. Le mode multijoueur, efficace, bien foutu et haletant mais sans originalité particulière, est là pour y remédier.

Son

La perfection une fois encore : explosions, rafales sporadiques dans le lointain, ordres, contre-ordres et hurlements en allemand fusent en tous sens. La touche ultime à même de couper le joueur de son environnement réel et de le plonger presque physiquement sur un champ de bataille des années 40.

En bref : 17/20

Certes, il est trop court et trop facile. Sa durée de vie (entre 8 et 10 heures) reste quand même dans la moyenne des FPS actuels. On regrettera aussi le manque de variété des théâtres d’opération. Mais ce sont bien les seuls reproches que l’on pourrait faire à ce FPS d’exception qui vous propulsera au coeur de la seconde guerre mondiale comme aucun jeu n’a réussi à le faire avant lui. Graphismes, son, atmosphère… tous les éléments s’agencent pour offrir une sensation d’immersion incomparable au plus profond de ce conflit brutal. La progression reste scriptée mais le travail a été soigné au point que vous n’y ferez aucune attention. Quand vous vous jetterez à plat ventre dans une tranchée en espérant survivre au tir de barrage que les Allemands déclenchent en représailles, je vous fiche mon billet que votre coeur battra aussi fort que celui d’un véritable soldat ! Faute de concurrents, Call of Duty II est le FPS ultime sur la seconde guerre mondiale. Enfin… je n’ai pas encore essayé Call of Duty III, je l’avoue… !

Call of Duty II