Introduction
Attention mesdames et messieurs, attachez votre ceinture cette fois c’est du lourd ! Jeu pilote de Lionhead Studios, Black & White marque incontestablement une étape supplémentaire dans l’histoire du jeu vidéo. Les nouvelles technologies liées aux talents de cette nouvelle équipe de développeurs ont permis de réaliser un des meilleurs jeux de stratégie qui suivit l’an 2000.
Digne successeur de la mythique série des Populous, Black & White nous propose d’incarner une divinité et de guider votre peuple vers sa destinée, oui rien que ça !
Eden, le paradis perdu
« Un monde parfait n’aurait pas besoin de dieux. » Mais sur cette terre impitoyable, la vie est loin d’être parfaite. Les gens souffrent, meurent de famines, et de maladies. Leurs enfants sont dévorés par des bêtes féroces, bref la vie sur Eden n’est plus ce qu’elle était ! Mais l’être humain rêve toujours d’aspirer a une vie meilleure. Et quelques fois, il suffit d’une prière pour qu’un dieu apparaisse !
Peu à peu, toutes sortes de divinités virent le jour pour aider les pauvres mortels que nous sommes. Mais ils prirent goût au pouvoir, et bientôt la convoitise et la jalousie poussa certains d’entre eux à conquérir leurs voisins ! Bientôt, au prix de terribles dommages collatéraux, un dieu s’imposa parmi les autres : Nemesis.
Ciel, je vole !
Au septième ciel, oh que oui ! lol
Black & White à été particulièrement soigné à tous les niveaux, que cela soit la jouabilité, les graphismes, l’ambiance sonore, le scénario, même le concept à été largement dépoussiéré depuis Populous ! Si vous n’êtes pas encore convaincu, regardez donc l’intro, elle nous plonge dans l’ambiance sans détours ! Bon, une chose après l’autre tout de même, ne mélangeons pas tout ! lol
+ Le concept :
Le point de vue « divin » du jeu est loin d’être quelque chose de nouveau. Bien des STR proposent une vue globale pour un confort de jeu optimal. Un confort que l’on retrouve sans peine dans B&W, que cela soit pour visualiser l’étendue de la zone contrôlée, pour avoir un aperçu sur l’état de la population, ou encore le suivi des quêtes. Pas de surprises donc, tout est là. ;)
La nouveauté est sans aucun doute la symbolisation de votre conscience, matérialisée par deux petits personnages, le démon et le sage, le bien et le mal, Black & White donc ! Ces derniers ajoutent également un brin d’humour au scénario, ils ne manquent jamais l’occasion de commenter votre situation…
Ce n’est pas tout ! Une créature est de plus à la disposition de chaque dieu, il faudra l’éduquer pour qu’elle vous vienne en aide dans les moments difficiles. C’est en tout cas un élément qui donne a B&W son incroyable richesse.
On notera aussi la possibilité de s’écarter du mode « quêtes » pour démarrer un jeu alternatif, le mode « escarmouche ». Et bien évidement, le mode multijoueur n’a pas été oublié. ;)
+ Le scénario
Le scénario est également une grande réussite du jeu ! L’entrée en matière est loin d’être brutale, et surtout dans la plupart des cas nous ne sommes pas soumis à un timing d’enfer ! On à largement le temps de faire les choses, et de les faire bien. En plus de la trame principale, on peut s’acquitter de tout un tas de mini-quêtes finement pensées pour éviter au jeu d’être trop répétitif. Cela permet d’obtenir des récompenses, en tout cas il n’y a rien d’indispensable à l’achèvement du jeu.
+ Les graphismes
Les détails restitués par le moteur graphique donnent tout bonnement le vertige. Rien n’a été laissé au hasard, depuis la topographie de l’ile, les vallées, les cascades, jusqu’aux fourmis qui se baladent dans l’herbe !!!
Tout est bien fait, c’est dire ! Le cycle jour / nuit, le rendu des pouvoirs divins, tout ! Vraiment, cela mérite un coup de chapeau aux développeurs !
+ La bande son
Les musiques sont très discrètes, et laissent davantage de place aux bruitages. Ces derniers complètent le tableau avec brio, la mer, les animaux et enfin votre population restitue une sonorité proche d’un quelconque milieu naturel. Pour couronner le tout, vous entendez le vent souffler dans vos oreilles durant vos déplacements, oui oui à ce point là ! Bref là non plus il n’y a pas une anicroche, encore une fois chapeau !
Hum ! Un petit rien insignifiant tout de même : les voies françaises sont pour ainsi dire… bâclées ! Si bien que le support technique propose un patch pour re-localiser en Anglais n’importe quelle version de B&W. Ouf !
+ La jouabilité
Un temps d’apprentissage est prévu dans le scénario afin de maîtriser les bases des interactions possibles dans le monde d’Eden. Personnellement, je trouve que le système est très intuitif, se déplacer, zoomer, dézoomer, prendre, poser ou jeter etc. Je trouve également génial de pouvoir activer des pouvoirs en faisant des passes avec la main, même si cela n’est pas toujours facile ! lol Heureusement, les gars de Lionhead ont pensé à tout, et plusieurs possibilités sont proposées.
Du coté de l’interface, il n’y a pas grand chose à dire… parce qu’il n’y a pas d’interface ! Toutes les interactions se réalisent directement sur le terrain. En fait, seules les statistiques sont visualisées depuis un menu qui apparaît en activant la touche ECHAP.
Petit bémol toutefois concernant le système de sauvegarde. En fait, par défaut le jeu se sauvegarde périodiquement, ou lorsque l’on quitte le jeu. Par contre l’accès aux sauvegardes ne se fait que depuis le palais, donc pour charger un jeu il faut attendre que le jeu se lance, puis charger la sauvegarde qui relance le jeu une deuxième fois…
Sinon, évoluer dans un environnement complètement tridimensionnel est un jeu d’enfant !
+ La durée de vie
Avec un tel jeu, croyez moi vous avez de quoi vous occuper un bon moment !!! Réaliser les objectifs n’est pas une mince affaire, et votre créature n’est pas de trop pour vous donner un coup de patte. Gagner du terrain nécessite beaucoup d’efforts, et surtout beaucoup de patience, bref il faut beaucoup de temps, et ça tombe bien car B&W vous en donne autant qu’il faut. ;)
Le caprice des dieux
Bon, c’est bien joli tout ce déballage de compliments, mais concrètement ça donne quoi ?
B&W peut être perçu comme un jeu d’aventure, comme un STR, comme un wargame, ou encore tout ce que l’on veux, mais c’est avant tout un moment de détente. Comme je disais plus haut, et j’insiste dessus, on a le temps ! Tant que l’on n’a pas activé de quêtes secondaires, on est libre de vaquer tranquillement à ses occupations. Il faut dire qu’il y a de quoi faire, éduquer sa bestiole, donner le gîte et le couvert à son peuple, étendre son territoire, sans oublier de conserver un peu d’intérêt à Dame Nature. Et oui c’est important aussi !
+ Surveiller son temple
Le temple n’est pas uniquement le moyen peu pratique de sauvegarder les parties, ou de visualiser des rapports. C’est aussi le centre de votre pouvoir, l’endroit où les adorateurs se rassemblent pour vous donner la puissance de votre nature. Si votre temple est détruit alors vous mourrez !!! Si le temple subit des dégâts, il va alors « vampiriser » d’autres bâtiments pour s’auto-réparer.
Le temple représente également votre alignement et votre grandeur. Plus vous serez puissant, et plus le temple sera haut; plus vous servez le bien, plus il sera majestueux.
Enfin le temple peut accueillir six races différentes, et chacune d’elles construiront une extension avec leurs totems.
+ Eduquer sa créature
L’éducation de la créature est sans doute la tâche la plus ardue. Ce toutou n’en fait qu’a sa tête, et il ne faut pas hésiter à lui mettre quelques baffes si il lui prend l’envie de grignoter quelques personnes. A moins que vous ne l’encouragiez à cela, après tout c’est votre problème !
Lui faire apprendre des miracles est aussi capital, puisqu’il tire son énergie de sa force et non des prières des adorateurs. Grâce à une laisse spéciale, on peut attirer son attention sur quelque chose pour qu’il puisse apprendre des nouvelles choses.
+ Agrandir sa population
Prendre soin de sa population prend aussi la majeure partie de son temps. Il faut veiller à se que le taux de natalité soit correct, mais il faut aussi penser à donner un toit aux jeunes couples ! Ainsi agrandir le village de manière conséquente et l’équiper de bâtiments municipaux, comme une garderie, un champ ou encore un cimetière devient primordial. Tous ces bâtiments utilisent de l’espace, et quelques fois ça se joue au pixel pour les plus grosses bâtisses !
Au fil de vos aventures, vous aurez jusqu’à six peuples différents à gérer, avec leurs caractéristiques et leurs miracles propres.
+ Etendre son influence
Plus votre population est grande, plus votre zone d’influence est conséquente. Pour accroître plus rapidement cet espace, vous pouvez essayer d’impressionner les villages voisin pour qu’ils croient en vous. Pour ce faire il n’y a pas de méthode meilleurs qu’une autre. Entre faire la démonstration de votre puissance, donner des cadeaux, ou raser entièrement le village, au final le village sera à vous. Reste à savoir dans quel état ! ;)
Convertir des villages soumis a un dieu concurrent sera bien plus difficile, heureusement il existe des stratagèmes dont seuls les dieux ont le secret ! ;)
+ Protéger son environnement
A la base de tous les pouvoirs, il y a une matière première. Construire votre civilisation va demander des besoin en bois gigantesques (depuis la construction des échafaudages jusqu’aux besoins de chauffage), si bien que toutes les forêts bordant vos villages risquent d’y passer en un rien de temps ! Le bois est sans aucun doute la ressource la plus critique de B&W. Maîtriser la consommation de bois c’est voir l’avenir sereinement.
Pour maîtriser cet aspect écologique, il y a là aussi bien des manières de procéder. Votre peuple ne connaît pas la sylviculture, mais rien ne vous empêche de créer une foret artificielle en sélectionnant les arbres les plus productifs. Vous pouvez aussi utiliser le miracle du bois, et apprendre a votre créature ce miracle. Bref, à vous de trouver la solution la meilleure.
La vérité est au bout du chemin
Voici encore quelques informations supplémentaires concernant le support technique du jeu. Toutes ces données sont librement accessibles à ce lien : http://www.lionhead.com/bw/downloads.html
+ Les patchs
Il y a tout d’abord le patch de re-localisation en VO, dont j’ai parlé plus haut. Oui, les voies françaises sont horribles à ce point !
Le patch officiel 1.1 permet de résoudre tous les petits bugs persistants, je conseille vivement son installation.
Sous la version 1.1, il est possible d’installer un petit patch sympa qui permet la construction des terrains de foot. Si vous avez quelques stères de bois en trop, vous pourrez voir les petits lemmings jouer à la babale. ;)
Enfin, il existe un patch 1.3. Il est non-officiel mais tout de même proposé sur le support de Lionhead. Je ne l’ai pas testé, mais il aurait pour but d’améliorer le gameplay pour ceux qui ont un peu de mal avec la souris.
+ Les Add-on
Un disque d’extension existe, « Creature Isle ». Cependant, cela n’ajoute pas grand chose au jeu d’origine, ce disque est surtout proposé pour le multijoueur en ajoutant des nouvelles maps et des nouvelles créatures.
+ La configuration
Black & White nécessite un bon PC pour tourner avec des détails au maximum et une résolution à 1024x768. Voici la configuration de test qui fait tourner le jeu sans problèmes :
_CPU : Intel PIV 2Ghz
RAM : 2x512Mo
GFX : ATI RADEON X800 Pro 256 Mo_
Conclusion
Black & White est un des rares jeux qui m’a littéralement scotché du matin jusqu’au soir. Ce jeu est doté d’une qualité de réalisation remarquable, donne la sensation d’une liberté complète, complété d’une richesse et une profondeur sans précédent et enfin il n’y à pas de méthode meilleure qu’une autre pour parvenir à ses fins.
Battre Nemesis à son propre jeu est particulièrement jouissif, ce n’est ni rapide ni facile mais avec un minimum de créativité tout le monde peut en venir a bout sans trop de difficulté.
Un must dans le genre, un coup de coeur pour moi. ;)