Black & White 2 est un jeu vidéo PC publié par Electronic Artsen 2005 .

  • 2005
  • Stratégie

Test du jeu vidéo Black & White 2

3/5 — Très bien par

Introduction

Quatre ans après le carton du premier volet de Black & White, Lionhead nous remet ça à la puissance 10. Mais après un tel succès, il plane toujours une ombre de crainte où l’on entrevoit la déception d’un opus bâclé. Reste donc à savoir si le résultat est 10 fois mieux, ou 10 fois pire !

Si j’avais su j’serai pas viendu

Autrefois, un Dieu bienveillant et adoré de tous les peuples régnait avec force et sagesse. En apportant bonheur et prospérité sur toute la terre d’Eden, il acquit très rapidement une puissance considérable.

VOUS étiez ce Dieu, il y a fort longtemps…

Mais il y avait Némésis, un ancien dieu avide de pouvoir et sans aucun doute le plus puissant de tous. Si puissant qu’il pouvait se passer des prières de ses adorateurs, grâce à l’immense pouvoir des trois « crédaux », d’étranges artefacts qui renfermaient sa propre créature. La bataille fut inévitable, prenant les paisibles habitants d’Eden entre deux feux. Cependant les traîtrises répétées de Némésis ne vous empêchèrent pas de détruire ses lieutenants et de vous emparer de ces précieux « crédaux ». Mais le prix à payer en était toujours plus élevé. Némésis tua lui même sa propre créature pour vous avoir aidé et maudit votre territoire faisant vivre l’enfer à vos adorateurs. A mesure que Némésis reculait, votre âme se noircissait d’autant. Arriva enfin le jour où Némésis fut acculé derrière son dernier village. Vous aviez le choix, vous aviez le temps, mais votre conscience la plus obscure vous dicta d’en finir au plus vite. Une pluie de flammes et de rayons dévastateurs eut tôt fait d’anéantir toute la population Aztec qui vénérait encore Némésis. Ce dernier acte marqua la fin de Némésis, et la fin de votre innocence. Rempli d’amertume, vous décidez alors de retourner dans le néant pour un long sommeil, un sommeil qui annihilera tous vos pouvoirs. Une occasion pour tous les peuples de la Terre de se prendre enfin en main, une occasion pour vous de prendre dans le futur un nouveau départ.

Des millénaires plus tard, les peuples ont évolué, et la terre d’Eden s’est transformée en celle que nous connaissons. Mais générations après générations, les Aztecs rescapés perpétuèrent une tradition tenace à l’ancien culte de Némésis. Devenus de redoutables guerriers et aidés de puissants sorciers ayant appris à maîtriser des pouvoirs divins, les Aztecs écrasèrent tous les autres peuples en les soumettant à leur domination. Comme à votre première naissance, il aura suffit d’une seule prière désespérée pour vous réveiller de votre torpeur. Désormais, vous devrez maintenant payer pour vos erreurs. Un monde parfait n’aurait pas besoin de dieux.

Et c’est reparti pour un tour

Les gars de Lionhead semblent avoir appris de leur premier opus, puisque enfin on a le bonheur de revoir le bon vieux menu traditionnel. Plus besoin donc de lancer votre dernière partie pour en charger une. Comme d’habitude, nous retrouvons nos deux petits génies qui représentent notre conscience, le sage et le démon. La première mission en forme de tutorial permet de se re-familiariser avec le monde de Black & White. Et voila une première déception ! Oui, pourquoi avoir changé une jouabilité qui était parfaite ? Il suffisait de faire un copier-coller. Maintenant l’utilisation du clavier est pratiquement obligatoire alors que la souris suffisait largement pour le premier Black & White. Ce n’est certes pas important, mais je trouve ça plutôt irritant.

Heureusement l’interface reste toujours très discrète malgré de nombreuses fonctions nouvelles dues à la richesse du jeu. Car c’est terminé les tours de passe-passe avec la main, maintenant il faut gérer une vraie civilisation !

La nouvelle Eden

Si il y a une chose qui marque quand on lance ce jeu, c’est bien le bruit que fait le ventilo de la carte graphique. Vous êtes prévenus, c’est un jeu extrêmement gourmand en ressources, et cela n’est pas étonnant vu les niveaux de détail du jeu. C’est vraiment le jour et la nuit pour ainsi dire, désormais on peut caresser l’herbe haute de la prairie, la fourrure de la créature n’a jamais été aussi touffue. L’environnement graphique à été retravaillé de manière vraiment remarquable. Je parlais de jours et de nuits ? Justement, le cycle journalier est maintenant parfaitement intégré. Bref c’est du poids lourd, mais du bon.

L’environnement sonore se limite toujours aux bruitages, mais s’est considérablement enrichi. Vous voulez retrouver un coin de paradis près de la mer ? Aucun problème, Lionhead vous a pondu ça. Il n’y a plus qu’à se laisser bercer…

Colonisation !

Black & White 2 renoue avec des RTS plus classiques : se développer et écraser son voisin. Cette fois plus besoin de sortir miracles sur miracles, votre peuple a bien évolué durant votre absence et a développé les bases de l’industrie. Les champs vont devenir bien plus productifs grâce aux moulins, des scieries exploiteront mieux le bois des arbres et enfin des fonderies raffineront le métal pour fabriquer des armes, et donc équiper des soldats. Oui, vous n’avez même plus besoin de vous salir les mains, rien de tel qu’une bonne légion pour maintenir l’ordre sur votre territoire.

La construction est également simplifiée et il n’y a plus besoin de 10 tonnes de bois pour la moindre cahutte, ça aide ! Les routes se dessinent harmonieusement dans le paysage, et planter des rangées de maisons est un régal, d’autant que l’on possèdes des statistiques bien pratiques concernant les sans-abris. Par ailleurs, le palais disparait au profit d’un modeste bâtiment faisant office de place du village. C’est le centre de votre pouvoir, il contient de plus un système ingénieux d’infos-bulles concernant toute les caractéristiques du village : le nombre de population, le nombre de sans-abris, la satisfaction du peuple, votre orientation maléfique / bénéfique, etc. La créature à également son propre bâtiment et un troisième bâtiment permet à vos adorateurs de vous adresser leurs prières, et donc d’augmenter vos pouvoirs. De plus d’autres bâtiments civils font leur apparition, comme le bar, la maison de retraite, l’université… des améliorations de ville qui renforcent votre puissance. Mais libre à vous d’opter pour des pales sanglants, des prisons, des fosses démoniaques !

Petit changement aussi concernant la population. Désormais vous ne dirigerez plus que les Grecs. L’astuce c’est que les immigrants d’autres races conservent leurs caractéristiques, vous pouvez donc concevoir une ville très cosmopolite. Ou alors brûler les immigrants au pied des remparts, et s’en servir de cibles d’entraînement pour les archers. En tout cas ce ne sont plus les peuples qui apportent la diversité de vos pouvoirs, vous avez donc le choix de les intégrer ou non.

Mais tout ceci met énormément en retrait ce qui faisait l’originalité de Black & White, un jeu où l’on incarne un Dieu rappelons-le. Le nombre et la variété des miracles a été réduit à peau de chagrin, et le système d’apprentissage à été remplacé par un système d’achat de compétences, comme dans n’importe quel RPG.

D’un autre côté, la gestion de la créature est enfin plus aisée. Il est possible de passer en revue toutes les dernières actions de la bête afin de la récompenser ou la punir, ce qui simplifie beaucoup son éducation.

Qui veut des cookies ?

Ce qui fait également le grand intérêt de Black & White, ce sont les multiples sous-quêtes et casse-têtes qui sont parsemés sur le territoire. Personnellement, j’avais beaucoup apprécié la recherche des pierres musicales, les disposer à un endroit précis de manière à produire une musique. Il y avait toujours une belle récompense à la clé qui aidait beaucoup la quête principale. Alors comme moi, les adorateurs du premier Black & White se diront alors que peut-être, ce n’est pas la même équipe qui à développé le nouveau jeu.

C’est incroyable, Lionhead nous a refilé des fonds de tiroirs dignes du légendaire volet de Commander Blood : Big Bug Bang (ou Big Bide pour les intimes ! lol ). En apéritif, il vous faudra commencer par répertorier une cinquantaine de petites pancartes disséminées dans une immense carte. Oubliez-en une et dites adieu au bonus. Ensuite, tel un adorateur du dieu Medef, vous devez alterner le jour et la nuit à une vitesse folle rien que pour faire chanter un coq, histoire de punir le propriétaire de son poil disproportionné au creux de la main. Je vous ferai grâce des autres quêtes annexes qui sont toutes aussi brillantes. Dans tous les cas, seuls quelques points bonus sont en jeu, aucun joujou ou de distributeurs de miracles en perspectives… Quant à la quête principale, hé bien il y en a pas vraiment. Vous êtes juste là pour remettre les choses sur les rails, donc on arrive, on envahit et on passe a l’île suivante. Heureusement, un minimum de mise en scène orchestre un peu le scénario !

Enfin, apprenez que le scénario de base ne prévoit pas de confrontation avec un autre dieu, il faut pour cela acheter le pack d’extension (ce jeu ne vaux certainement pas une deuxième fois 50 euros). Pour peu que l’on n’ait pas le courage de s’accrocher aux quêtes secondaires, la durée de vie du jeu est très réduite. D’autant que les pauvres bougres qui tentent de vous barrer la route ne font guerre le poids contre votre créature.

Conclusion

Black & White 2 montre un potentiel spectaculaire, extrêmement riche et varié. Je ne mâcherai pas mes mots donc, c’est un monstrueux gâchis que de ne pas l’avoir exploité. Au mieux, on peut le considérer comme une bonne approche pour un nouvel opus de The Settlers, mais au pire c’est sans aucun doute le jeu le plus frustrant qui m’a été donné de jouer.

De plus le fait d’avoir amputé le jeu du traditionnel multijoueur ou des parties libres (même dans sa mise à jour) n’arrange rien au tableau. Bref, cette version restera comme une des plus grosses déceptions du moment.

Black & White 2