Welcome to Rapture
Genèse
A l’origine fut une série de jeux PC qui, en des temps anciens, furent de véritables révolutions et sonnent toujours dans la mémoire des joueurs comme une référence inattaquable, qui possédaient le doux nom de system shock.
Ce furent des mélanges de FPS et de jeux de rôle. En effet, si ces jeux se jouaient à la vue à la 1ère personne, ils intégraient, fait nouveau, des éléments de jeux de rôle tels que l’ajout de capacités nouvelles au personnage. Les grandes licences ne meurent jamais sur PC. Après un temps de gestation conséquent suite à la majesté des ancêtres, voilà enfin la relève… Son petit nom est Bioshock. Il déboule sur nos unités centrales en ce beau mois de septembre 2007.
Synopsis
Bioshock reste donc un FPS. Donc un jeu dans lequel vous voyez à travers les yeux du héros, et ses yeux vont contempler l’un des FPS avec l’univers le plus typé, le plus soigné, le plus travaillé des ces dernières années.
L’histoire se déroule à l’aube des années 60 (vraisemblablement 1960.) Vous partez en avion rejoindre votre famille quand tout a coup, l’avion s’écrase en mer.
Sans aucune transition, alors que l’on se croit encore en train de contempler une vidéo, votre main effleure la souris et vous vous apercevez que… c’est le jeu, ce n’est plus une vidéo.
Dés la première seconde, l’immersion (euphémisme…) est totale. Vous vous battez contre le courant marin, cerné par des flammes infernales, la pluie cingle votre visage ; à quelques encablures de là, la queue de votre avion s’enfonce vers un sommeil éternel tel un monstre agonisant… et une telle mise en scène force déjà le respect. On partage réellement la panique, on se met à se battre pour sa survie.
Après quelques brasses, un phare aux allures inquiétantes se trouve sur votre chemin. Au centre de celui-ci, un bathyscaphe (sorte d’ascenseur étanche) (Note d’Angus : Un bathyscaphe est un engin de plongée pour les grandes profondeurs.) vous attend. Il n’y a rien d’autre dans ce phare. L’entrée dans ce phare étale déjà le fruit du travail de design d’Irrationnal Games : la documentation pour reproduire une esthétique des années 60 a dû être démentielle. Tout est absolument parfait pour vous plonger dans ces années glorieuses, une esthétique qui rappelle fortement un des ces films à gros budget américains se déroulant dans ces eaux-là, comme par exemple ‘Attrape-moi si tu peux’ ou le très décevant ‘Aviator’ ou encore, l’une de ces maisons où vit une vieille personne de notre connaissance et où le temps semble s’être figé depuis ces années…
Boutons en porcelaine ou en cuivre, dorures des portes, police d’écriture… Un pur voyage dans le temps que ne renierait pas un Marty McFly.
Le bathyscaphe vous plonge à des centaines de mètres sous l’eau pour y découvrir une ville. Immense. Gigantesque.
Hélas, ce paradis révèle vite sa nature… Rapture a été conçue pour être une ville débarrassée de l’éthique humaine, où toutes les améliorations et expériences scientifiques, en particulier sur les êtres humains, sont permises. la modification des habitants est chose banale. Des produits existent pour donner tous types de pouvoirs : télékinésie, arcs électriques, pyrotechnie… Le produit qui donne ces capacités s’appelle l’ADAM. C’est bien sûr la « denrée » la plus convoitée de Rapture. Pour alimenter ces pouvoirs, vous aurez besoin de seringues d’EVE. Hélas, comme pour tout apprenti sorcier, les modifications génétiques ont tourné au drame… La ville est saccagée, habitée par des créatures, autrefois humaines, complètement folles et qui s’entretuent.
Votre premier contact avec un humain se fera par radio. Et vous n’avez pas le choix, ce contact se sert de vous pour aller récupérer sa femme et sa fille. Coincé ailleurs dans Rapture, il vous indique le chemin semé d’embûches.
Ambiance
Bioshock mérite tous les superlatifs. Je ne peux m’empêcher de revenir sur la sidérante plastique de la ville ravagée que la mer commence à engloutir à cause de fissures dans les murs… Combien de fois se surprend-on à lever sa souris vers le haut pour contempler les kilomètres qui nous séparent de la surface et éprouver un réel sentiment d’angoisse, d’incertitude… Ces panneaux publicitaires morbides, façon pub coca cola des années 50 détournées en réclames pour modifications génétiques.
Comble de bonheur, vos capacités et cet extraordinaire environnement sont mis à profit pour vous offrir des possibilités d’éradication des ennemis dont seule votre imagination sera la barrière.
Parmi quelques exemples, on peut avec le sort de pyrotechnie immoler une bande de chrosomes (ennemis) enragés si un bidon d’essence a été renversé pas loin. Le sort de télékinésie permet également quelques folies qui, même si elles ne sont pas inédites dans un jeu vidéo, sont toujours jouissives… Balancer un cadavre sur un ennemi ? Une bombonne qui explosera sur son auguste personne ? Une caisse ? une poubelle ? Lui retourner ses grenades ? Électrocuter un ennemi s’il a les pieds dans l’eau ? Oui, oui, et oui cela est possible. Pirater une tourelle mitrailleuse pour qu’elle attaque vos ennemis ? Également… j’en ai déjà dévoilé trop, mais le meilleur reste à venir…
Plus loin encore, le jeu vous donnera certains choix qui influeront le cours de l’aventure, notamment une scène des plus poignantes qu’il m’ait été donné de rencontrer, à ajouter directement à l’intensité de la mort d’Aerith dans FF7. Vous devrez décider de la vie ou de la mort d’une petite fille comme dans l’image. Lui prendre tout son ADAM et la condamner, ou en prendre moins et la laisser survivre… jamais je n’avais vu tel réalisme dans une scène de ce genre. La petite monstresse pleure, est effrayée, essaye de se cacher vainement, implore la pitié… Un être normalement constitué ne peut avoir la cruauté de condamner cette petite fille. Mais pourtant… c’est possible. C’est Bioshock.
Fière allure
Vous l’avez constaté à la vue des screens, Bioshock est également une tuerie graphique…
Le moteur est l’unreal engine modifié pour l’occasion, utilisant les pixels shaders 3.0 (en simplifiant, un tout nouveau système d’éclairage de pixels) qui permet d’obtenir un réalisme, une finesse de textures jamais vus. Les lumières sont à la fois remarquables et inquiétantes… Parfois des effets de particules (gaz, étincelles) viennent sublimer un rendu graphique qui n’en demandait pas tant. On s’asphyxie de bonheur devant la finesse des textures, à tel point qu’on a du mal à s’imaginer que ce jeu sera has been un jour…
Pour encore tomber dans l’excès de louanges, le moteur physique permet, comme dit plus haut, beaucoup de possibilités… mais quelques minuscules défauts également.
Quant à l’ambiance sonore, soulignons sa parfaite adéquation avec l’univers. Les vieilles rengaines des crooners des 50’s, 60’s s’intègrent parfaitement. Souvent, les radios diffusent des spots publicitaires effrayants, où vanter les modifications génétiques ressemble à la vente d’une boîte de haricots. Les propos étranges tenus par certains chrosomes ajoutent à l’angoisse du titre. Les déflagrations, bruits d’eau, gémissements sous-marins sont riches et de grande qualité.
Le genre de petites choses qui vous pousse à l’achat d’un 5.1 et vous fâcheront avec votre banquier…
Perfect ?
Au regard de mes propos dithyrambiques, vous vous attendez AU jeu parfait.
Hélas, s’il tutoie la perfection de très près, il ne l’atteint pas malheureusement.
La faute d’abord à une visée imprécise. Qu’on puisse le faire tourner de manière fluide ou pas, le constat est le même : il est difficile de placer correctement son curseur pour viser la tête d’un ennemi… On y arrive rarement du 1er coup, ce qui peut être fatal.
Fatalité qui rejoint les défauts. En effet, dans Bioshock, vous êtes immortel. A l’instant de votre mort, vous ressuscitez instantanément dans une cabine pas loin, sans perte d’objets ni de pouvoirs. La mort n’est pas un obstacle à craindre dans Bioshock… Ce qui facilite le jeu et finit par ôter l’angoisse propre aux jeux qui vous font perdre votre équipement et vos avancements.
Quand au moteur physique, il aurait pu être plus poussé. On peut certes déplacer des objets au sol, mais pas tous… c’est exigeant, mais quand on constate le nombre d’objets que l’on peut bouger, on regrette par exemple de ne pas pouvoir exploser une simple porte. D’autant plus que très rarement, heureusement, cela donne lieu à quelques bugs incongrus, du genre le cadavre dont la jambe droite souffre d’une maladie de Parkinson.
Ajoutons le douloureux problème de la config. Une telle beauté à un coût… Si Bioshock sait être raisonnable au niveau processeur, c’est votre carte graphique qui se mettra à genoux devant big daddy. Pour profiter du jeu dans une version optimale, 2k games recommande….une geforce haut de gamme avec 512 Mo de ram… qui gèrera obligatoirement le shader 3.0, sous risque de refus de lancement !!! Bref, Bioshock sait se faire désirer. nvidia a même été obligé de sortir des drivers spéciaux à la sortie du titre.
Malgré cela, je parviens à faire tourner le jeu de manière fluide en 1024*768 en me contentant de quelques effets au max et le reste en médium, le driver Nvidia de ma geforce gs 8400 (bas de gamme, donc) étant relativement bien optimisé. Ah oui, et comptez 2 Go de ram aussi, tant qu’on y est.
Pour clore la liste des défauts, un dernier qui n’en est pas réellement un : il est si bon qu’il est trop court !!!!!
The end
En conclusion, ma note sera à la hauteur du jeu : 10/10
Les maigres défauts ne parviennent pas à me faire changer d’avis, nous sommes en présence d’un titre hors du commun qui restera toujours un classique indémodable.
Plus qu’une claque, c’est un coup de massue dans la caboche dont on ne ressort pas indemne tant qu’on n’est pas réfractaire aux FPS.
Une expérience unique, qui puise dans le meilleur de ses prédécesseurs pour offrir une apothéose ludique jamais vue jusque là.
L’univers si travaillé n’a que très peu d’égal.
Comment vous êtes encore là ? Foncez l’acheter, c’est un ordre !