Bermuda Syndrome est un jeu vidéo PC publié par BMG Interactiveen 1995 .

  • 1995
  • Aventure

Test du jeu vidéo Bermuda Syndrome

4/5 — Exceptionnel ! par

Le Monde Perdu est sans aucun doute l’une des œuvres les plus connues d’Arthur Conan Doyle (après Sherlock Holmes, bien entendu). Peut-être pas en tant que telle, mais de par les très nombreuses adaptations plus ou moins libres qui en ont été tirées : des films comme Jurassic Park, des bandes dessinées (la Terre Sauvage dans les comics des X-Men par exemple) ou encore des jeux comme Flight of the Amazon Queen. Après avoir fait toute sa carrière en arcade au début des années 80, Century Electronics revient au milieu de la décennie suivante sur PC pour nous faire part de SA théorie de l’évolution. Darwin, accroche-toi !

IL VOULAIT REVOIR SA GERMANY

Nous sommes en pleine deuxième guerre mondiale, et Jack Thompson est un pilote allié qui était peinard en train de bombarder l’Allemagne nazie lorsqu’il se retrouve happé par un vortex. Il se retrouve alors en pleine jungle, où son bimoteur s’écrase, non sans avoir décapité un T-Rex au passage. Un dinosaure ? Dans les années 40 ? Jack va découvrir un lieu où les sauriens géants vivent encore, et où les humains primitifs leur servent de casse-croûte (alors que n’importe quel paléontologue du dimanche sait que les deux espèces n’ont pas vécu aux mêmes époques). Les humains en question sont régis par un roi - jusque là c’est logique - dont vous venez, sans le savoir, de sauver la fille, qui allait se faire bouffer par le tyrannosaure.

IL EST FREE, IL A TOUT COMPRIS

Bermuda Syndrome est un jeu de plates-formes orienté aventure, un peu beaucoup dans la veine des Flashback et autres OnEscapee. Le jeu est vu de profil et vous avancerez - à vrai dire, de nombreux allers et retours seront nécessaires - d’écran fixe en écran fixe, résolvant au fur et à mesure de nombreuses énigmes, actionnant divers mécanismes et combattant nombre de créatures préhistoriques. Les décors sont sensiblement dans la veine de ce que l’on attend d’une œuvre du genre, à savoir que vous commencerez votre périple en pleine jungle, avant de vous lancer dans l’exploration de dangereuses cavernes, puis d’une vaste cité antique et, notamment, d’une immense palais.

Jack est capable d’effectuer un grand nombre de mouvements durant le jeu : il se déplace au moyen des flèches directionnelles et peut courir (majuscule plus direction), sauter (haut, voire majuscule plus haut), effectuer un roulé-boulé (bas plus une direction latérale), s’accrocher à une paroi (majuscule)… Le reste des actions s’effectue au moyen de la fenêtre que l’on appelle en appuyant sur la touche de tabulation (et qui correspond au menu des point ‘n click) : vous pouvez ramasser un objet présent à l’écran en choisissant ‘PICK UP/USE’, utiliser ledit objet en choisissant la même chose lorsqu’il est dans votre inventaire (il passe alors dans la case des Actions Actuelles), parler à quelqu’un en choisissant ‘TALK’, etc.

L’une des options les plus originales est la fonction ‘PRINCESS’. Celle-ci vous permet de donner vos ordres à la princesse que vous avez sauvée durant l’intro, et qui vous suit depuis lors comme une mouche au cul d’un âne, la comparaison n’étant pas forcément fortuite. À la manière du plus récent Ico, ou du récent Prince of Persia, l’interaction entre les deux personnages est la clé de nombre d’énigmes. Mais parce qu’elle ne peut ni sauter ni se battre, vous devrez bien souvent lui dire de vous attendre, lui préparer le terrain puis l’appeler (ça se siffle comme un clebs).

Enfin, vous devrez payer de votre personne, et pas uniquement avec la princesse. Il faudra vous battre, et ce n’est pas ce qu’il y a de plus simple. Il faut bac plus cinq option casse-tête pour comprendre le système de combat, et surtout pour le maîtriser. Si vous vous battez à l’arme blanche, il faudra utiliser la barre d’espace pour dégainer, puis de nouveau la barre d’espace pour frapper ou parer, additionnée aux directions gauche et droite pour vous tourner dans le bon sens (parce que ça sert pas à grand-chose de frapper le mur quand l’adversaire se trouve sur le point de vous embrocher le prose). Pour les armes à feu, il s’agit d’utiliser une nouvelle fois espace pour sortir votre tromblon, puis vous devrez presser les directions haute ou basse pour ajuster votre tir et rappuyer sur espace pour faire feu. La touche majuscule vous permet de vous débarrasser de votre arme.

Vous l’aurez compris, il y a de fortes chances pour que vous vous retrouviez grièvement blessé au cours de votre aventure. Heureusement, il vous suffit de trouver des sphères d’énergie, ou de passer sur des chargeurs d’énergie, pour restaurer votre jauge de santé. Vous devrez également faire attention à vos munitions, par essence disponibles en quantité limitée. À tout moment, vous pouvez appeler le menu principal en appuyant sur la touche Echap, et de là vous pourrez sauvegarder pile là où vous en êtes.

SLIP OU CALEÇON LONG ?

Ce qui frappe le plus lorsque l’on débute une partie de Bermuda Syndrome, ce sont sans aucun doute les graphismes. Après tout, il n’est prévu pour tourner que sur un pauvre Windows 3.1 ou 95 ! Et pourtant, chaque écran est une véritable œuvre d’art, riche en détails et en couleurs, ce qui compense grandement leur staticité. En contrepartie, les sprites sont relativement pauvres, mais il bougent avec un grand sens du réalisme.

D’ailleurs, le jeu reprend le système d’animation par rotoscopie (enfin, je le suppose au vu des ressemblances) de Prince of Persia et, plus généralement, de ce que les anglo-saxons nomment cinematic platformers. Quant à la partie sonore, la qualité des musiques sur CD offre au jeu une belle ambiance. Bref, en matière de réalisation, le titre de Century Electronics est irréprochable.

L’ennui, c’est que ce n’est pas tout à fait la même chose en terme de jouabilité. En effet, il faut un certain temps d’adaptation pour gérer convenablement les commandes, mais surtout, l’aventure est très délicate. La difficulté n’est pas des plus régulières, et l’on peut tout aussi bien enchaîner les passages d’un écran à l’autre que se retrouver nez-à-truffe (museau, gueule, trompette, canne-à-sucre… rayez les mentions inutiles) avec un gros dino devant lequel il faudra réagir vite et bien. Une sauvegarde régulière de votre progression vous épargnera donc bien des soucis. Et c’est rasséréné que vous traverserez cette quête malgré tout pas si longue que cela.

Une quête pour les aventuriers chevronnés, mais qui a le mérite de vous mettre aux commandes du gars capable de diriger littéralement au doigt et à l’œil une princesse court-vêtue. Et ça, ça parle à n’importe quel mâle qui se respecte.

Bermuda Syndrome