Battlefield Vietnam est un jeu vidéo PC publié par Electronic Artsen 2004 .

  • 2004
  • First Person Shooter (FPS)

Test du jeu vidéo Battlefield Vietnam

4/5 — Exceptionnel ! par

Battlefield fut un grand succès auprès des joueurs. Ce titre, sorti en 2002, su s’attirer les faveurs des gamers en lan et devenir aussi l’un des FPS les plus joués en multijoueur. Il connut moult add-ons plus ou moins réussis.

Mais deux ans plus tard apparaît Battlefield Vietnam, jeu à part entière, lui. Voyons ça.

Good Morning Vietnam

Là où son grand frère proposait de revivre plusieurs grandes batailles de la seconde guerre mondiale, Battlefield Vietnam permet, on s’en doutait, de refaire la guerre du Vietnam. Vietcongs contre marines américains et Vietnamiens du sud.

Vous qui lisez ce test, devez connaître Battlefield 1942. Si ce n’est pas le cas, je vous encourage à lire le test sur Veda, qui vous aidera à mieux comprendre ce qu’était l’essence de ce jeu et ce qui en a fait un hit.

Car dans le fond, Battleflied Vietnam ressemble beaucoup à son grand frère. Toujours le même système de conquêtes par drapeau, la possibilité de piloter moult engins de mort et un arsenal gigantesque.

Cela dit, le changement d’environnement est brutal.

Là où Battlefield 1942 présentait des maps gigantesques mais assez plates, sans trop d’obstacles ou environnements urbains, Battlefield Vietnam propose des maps tout aussi gigantesques, mais beaucoup plus… Vietnam.

Donc, fini les déserts et îles du Pacifique, place à la jungle. Et la vraie jungle, touffue, humide. Montagneuse aussi, les reliefs sont bien plus présents que dans Battlefield 1942, les cachettes nombreuses (renfoncement voire petite grotte, et puis derrière chaque arbre). On trouve moult bunkers sur la route, voire même des petits villages. Pas de PNJ ou de civils par contre (on reste dans un bon FPS quand même).

Platoon

Le point énoncé au-dessus n’est pas qu’un simple changement de forme, cela implique bien plus, notamment la manière de faire la guerre.

Le relief du jeu rend très facile les embuscades, et joue énormément sur la stratégie. Se voir bloquer sans possibilité de fuite par 10 Vietcongs juste apparus en haut de la colline voisine, ça fout la rage. Le sniper deviendra très puissant, pouvant ainsi parvenir à trouver un bon point de tir, se dissimulant vraiment à la vue de ses ennemis.

De même, les engins les plus puissants ne seront pas forcement les plus utiles. Ainsi, dur pour un tank d’escalader une paroi montagneuse (même s’il pliera et explosera les arbres assez facilement), alors que la jeep sera très appréciée. De même, l’aviation sera concernée. Les chasseurs rapides et légers ne serviront pas à grand chose au-dessus d’une jungle épaisse, s’ils ne savent pas où chercher. Les bombardiers peuvent être utiles s’ils savent où taper.

Mais l’hélicoptère, comme dans la vraie guerre, deviendra l’élément central de votre armée. Rapide, pouvant voler à basse altitude, en mode stationnaire, disposant d’une puissance de feu énorme (missiles par dizaines, plusieurs mitrailleuses pouvant être manœuvrées par d’autres joueurs) et capable de transporter une dizaine de soldats, voire un blindé que l’on peut larguer où l’on veut (en pleine base ennemie par exemple).

Globalement, on s’y croit, et on s’immerge très vite dans le jeu. C’est du Battlefield, mais au Vietnam, et adapté en conséquence, donc c’est très bon à première vue ! Mais attends… Battlefield au Vietnam, mais c’est tout ? Rien de plus ?

Battlefield se met au vert

En effet, force est de constater que malgré le plaisir énorme que l’on ressent à y jouer, ce Battlefield n’est pas si innovant.

Premier bémol pour les graphismes, quasiment identiques à ceux de Battlefield 1942. Superbes en 2002, ils restent très appréciables en 2004, mais c’est bien moins impressionnant (Unreal 2003, Far Cry et Doom 3 sont sortis entretemps). Aucune amélioration, ni dans la modélisation des persos, ni dans la qualité des décors.

Cela dit, le jeu est plus beau, car plus varié (la jungle, ça en jette plus qu’une plage), plus sauvage.

La jouabilité elle-même n’évolue pas beaucoup. Les nouvelles possibilités offertes découlent toutes de la nouvelle orientation des maps.

Les bots sont… très moyens. Ils sont assez efficaces dans l’infanterie, et certains font de bons snipers, mais ils ne sont pas très tactiques. S’ils vous suivront dans la capture d’une base, ne vous attendez pas à de grandes actions de leur initiative. Ils sont très efficaces dans les véhicules que VOUS conduirez, et particulièrement les hélicos, mais mieux vaut ne pas les laisser prendre le volant (Non, con de bot, je veux pas aller par là. Non, s’il te plaît, PUTAIN ARRÊTE ARGH *BOUM*).

Le jeu peut connaître pas mal de lags en multijoueur aussi, et nécessitait une bonne connexion (et même aujourd’hui, du 10 mégas c’est pas de trop).

Des améliorations certaines malgré tout

Je me répète, mais la grande amélioration, c’est le gameplay.

Le jeu devient plus oppressant, en fait. On ne voit pas trop où l’on se dirige, on sait qu’un ou plusieurs ennemis peuvent nous tomber dessus à tout moment. On stresse, on s’organise, on fait de son mieux. Et c’est la guerre, on s’y croit ! Pas la même que dans 1942 mais une plus sournoise, plus difficile par certains points, une ambiance lourde, oppressante.

On panique quand un hélico passe sur nous, quand on voit un blindé débouler sur nous. On exulte lorsque le chasseur allié balance du napalm en pleine base ennemie. On s’y croit lorsqu’on tente une infiltration sur la base ennemie la plus reculée (celle à l’opposée de la principale ligne de front, leur arrière garde quoi), se dissimulant derrière les arbres et se faufilant à travers les rochers.

On s’y croit lorsqu’on élabore une vraie stratégie. L’élaboration est souvent plus longue que l’action elle même, où l’on snipera la plupart des défenseurs, prendra leurs véhicules non gardés, et qu’après avoir capturé la base, on s’attaquera aux autres bases ennemies, les obligeant à se battre sur deux fronts.

On se croit très vite dans Apocalypse Now, d’autant que l’ambiance sonore est grandiose !

Si les bruitages, déjà de qualité dans 1942, n’évoluent pas trop, la musique est grandiose. En vérité, à la manière d’un GTA3, on peut se faire sa playlist perso parmi ce qu’il y a dans notre disque dur (voire un lecteur CD) et, lorsqu’on prend la place de pilote d’un engin, ça lance la zique, et tous les personnages autour de vous entendront la musique crachée par les hauts-parleurs du véhicule. Mais le jeu dispose aussi d’une tracklist personnelle.

Je vais vous laisser imaginer ce que ça peut représenter que de rouler en jeep en écoutant du hard rock. Ou quand, planqué dans une base avec une vingtaine de potes, vous entendez retentir la chevauchée des Walkyries et voyez apparaître, en haut de la colline, l’hélico responsable de ce raffut, vous fondant dessus. Et apparaissent alors plusieurs blindées, et les balles des snipers commencent à siffler à vos oreilles, pendant que vous voyez vos camarades tomber, fauchés par les deux jeeps apparues sur vos flans. Et sitôt mort, repartir à l’assaut de ces chiens qui ont osé nous faire un coup pareil !

Donc, un mode multijoueur grandiose, à la durée de vie monstrueuse grâce au fun qu’il procure.

Mais pas mal de défauts quand même

Déjà : Battlefield Vietnam est assez court finalement. Je veux dire, il ne présente que 14 maps qui, aussi bien conçue soient-elles, se ressemblent un peu.

Quelques nouvelles armes et véhicules (30 ans ont passé aussi), mais finalement, malgré sa qualité, Battlefield Vietnam a des airs d’add-on, certes énorme, mais add-on quand même.

Aucun nouveau mode de jeu. Celui-ci se résumera donc pratiquement, en étant un peu méchant, à jouer au mode conquête en solo, en multi (lan) ou en multi sur le net.

Le mode solo est moyen. Ce n’était pas le point fort de 1942, mais là… Les bots ne sont pas assez « humains » si je puis dire. Qui plus est, dans des batailles à 32 vs 32, c’est dur de faire la part des choses en tant qu’individu seul. On se sent moins comme le rouage essentiel d’une grande arme de guerre ; on se contente de tenter des actions de faible envergure, en espérant que les bots vous suivront et feront d’elles ce que vous voulez (et c’est pas gagné).

Il y a matière à s’amuser, mais le jeu en devient quand même assez répétitif en solo. On ne retrouve pas les sensations d’un mode multijoueur, et il se fait laminer par Far Cry.

On notera un assez gros déséquilibre, au niveau de l’armement, entre les camps. Il semble logique que les Vietcongs soient moins évolués technologiquement, mais en jeu ça les pénalise pas mal. Les U.S.A. disposent de quelques merveilles sans équivalence côté Vietcong, et dévastatrices. Le blindé M60, très rapide, disposant d’obus terrifiants et précis à toute distance, avec une cadence de tir de fou furieux. De même pour les avions américains et le lance-grenade des vilains capitalistes.

Je craque : 17/20

Battlefield n’a pas su se révolutionner, mais le changement de gameplay opéré dans cet épisode Vietnam est très réussi. En multijoueur, c’est démentiel. En solo, c’est assez moyen. On regrettera le peu de nouveauté dans les armes et les véhicules. Après avoir admiré Far Cry, on regrettera aussi pas mal le peu de soin apporté aux graphismes, toujours beaux mais pas vraiment différents de deux ans auparavant.

J’ai du mal à considérer Battlefield Vietnam comme un jeu à part entière. Je l’ai toujours vu comme un énorme add-on, ou une simple transposition de Battlefield dans l’univers d’Apocalypse Now, et tout cela d’une qualité remarquable.

Battlefield Vietnam