Édité par Pulse Entertainment et produit par Acclaim, ce jeu a fait son petit effet à l’époque. En effet le héros que vous incarnez n’as rien de banal ; vous contrôlez un être détestable, repoussant et puant !!! Je veux bien sûr parler d’un cafard !!
Trop fort, un jeu de simulation de microcosme !!!
Oulà, non !!! Ne vous méprenez pas, car cafard, vous ne l’avez pas été toute votre vie. Pour résumer, vous étiez un homme prêt à se faire la malle avec un gros sac de biftons gagné de manière douteuse, quand le médaillon de votre défunte mère tomba au sol. Alors que vous le fixiez, celui-ci émit une lueur bleue et se mit à vibrer. Et là, sous l’effet d’un maléfice, notre homme tomba dans le coma… Du moins, c’est ce qu’on pensait. En fait, l’esprit de ce pauvre homme fut transféré dans la carapace de ce si peu attrayant cancrelat.
C’est l’histoire du cafard qui avait le blues !!!
Notre infortuné homme (ou plutôt cafard devrais-je dire) commence son périple dans les canalisations de ce qui semble être des égouts. Au fur et à mesure de l’avancement de sa quête, plusieurs entrées s’ouvriront vers d’autres pièces. Ah oui, j’ai oublié de vous dire que l’action prend place dans un hôtel miteux (voire sacrément dégueulasse !).
Mais quel capharnaüm !!!
Autant être clair, le gérant de cet hôtel (qui aura un rapport inattendu avec le personnage, mais je ne vous spolierai pas l’histoire) n’est pas très à cheval sur la propreté et l’hygiène : mégots par terre, fils dénudés, cafards et autres limaces seront les joyeusetés de ce lieu pour le moins glauque. D’ailleurs, les insectes ne seront pas là que pour témoigner de l’état de saleté de ce taudis, mais ils auront la charge de vous livrer des énigmes plus ou moins utiles sous forme de vidéos psychédéliques. Voyons maintenant le gameplay. Alors rien de plus simple : gauche, droite, haut, bas ET C’EST TOUT !!! Pas d’inventaire (un cafard en sac à dos j’ai rarement vu ça !!), donc on navigue notre cafard sur des décors fixes, avec quelques rares animations. Le but premier est d’interagir avec notre environnement.
Maintenant, intéressons-nous à l’ambiance. Et là on peut dire qu’on est gâté !!! Jamais saleté ne nous a paru aussi écœurante dans la carapace d’un cafard : taches de gras sur le sol, mégot encore fumant, aspirateur au souffle cyclonique, rat carnassier et chat vorace… chaque obstacle fait appel à votre logique et à votre sens de l’observation. De plus, comme je l’ai précisé plus haut, certains insectes vous délivreront des conseils utiles quant à la manière de contourner certains obstacles. Sachez aussi qu’on observe une notion de physique, dans le sens où vous balader sur un évier revient à faire du patinage et vous fait dériver inexorablement vers le siphon mortel. A contrario, une surface collante ou une tache d’huile alimentaire vous fera ralentir. Ça peut paraitre con comme ça, mais ça participe grandement à l’immersion.
Graphismes
Les images sont fixes et en 256 couleurs. Ça peut paraître bien peu, mais la palette de couleurs est judicieusement choisie pour rendre cet aspect cradingue et glauque de chaque pièce. Les rares animations sont des vidéos intégrées aux images. Ces vidéos, compte tenu de l’époque, étaient plutôt pas mal faites (sauf celle d’intro qui était dans sa configuration d’origine trop petite, donc pas très lisible, ou en grand écran mais carrément gerbouille niveau résolution !), en même temps il faut bien se rendre compte que les videos fonctionnaient avec quicktime et était toute relativement de mauvaise qualité, donc ce ne sont pas les pires.
Animation
C’est là toute la force de ce jeu car encore une fois, si les décors sont fixes, nos amiess les bestioles, elles, sont animées, et quelles animations ! Jamais animation de cafard ne m’a paru si réaliste, même les antennes bougent. Et surtout, la physique de chaque endroit a son importance sur votre cafard : faites-le courir sur un évier de lavabo, on le verra patiner ; sur une surface collante, il peinera à lever ses pattes. Là-dessus c’est du tout bon.
Gameplay
Bon, bah là-dessus, pas de souci : le pavé directionnel pour jouer avec notre cafard, pas d’inventaire donc pas d’objets à prendre. C’est simplifié à l’extrême. Pour autant le jeu n’est pas moins difficile à terminer, car certaines énigmes sont bien tordues.
Musique et son
La musique se fait ici discrète, mais participe grandement à cette ambiance malsaine et glauque. Chaque insecte émet ses propres bruits, du cliquettement des cafards jusqu’au bruit suintant de bave de la limace qui se déplace, en passant par le cri du rat agonisant empalé sur des lames de rasoir. Beurk !
Durée de vie
Concrètement, on avance au gré des énigmes à résoudre et des pièges à éviter. C’est globalement pas très compliqué, sauf pour quelques énigmes un brin tordues. Sachez que le jeu dispose de trois fins, selon qu’on ait résolu certaines énigmes ou non. Donc, y’a tout de même une rejouabilité.
Conclusion
Énorme… Vous décrire toute l’ambiance de ce jeu est ardu ; il faut y jouer pour en capter toute l’essence glauque et psychédélique. Je ne peux que vous conseiller d’y jouer pour vous faire un avis. Moi perso, j’ai adoré et j’adore toujours autant. Donc oui, je le conseille vivement.