Atomic Bomberman est un jeu vidéo PC publié par Interplayen 1997 .

  • 1997
  • Stratégie

Test du jeu vidéo Atomic Bomberman

4/5 — Exceptionnel ! par

Si Bomberman représente la franchise la plus importante (et de loin la plus rentable) d’Hudson Soft, la marque à l’abeille n’a pas développé tous les titres qui constituent la saga. Ainsi cet Atomic Bomberman a-t-il été délégué à Interplay. Je sais pas vous, mais moi j’aurais peut-être pas forcément confié mon bébé à des gens qui, à l’époque, avaient déjà commis des choses comme Casper, Star Trek : Starfleet Academy ou le Lord of the Rings de la Super NES. Bref, des gens pas super à l’aise avec les licences.

ATOMIC QUE DONC ?

Pour tous ceux qui auraient passé les trente dernières années dans la cave de Josef Fritzl, un rappel des principes de base de la série s’impose. Bomberman est un jeu de stratégie, on va dire, dans lequel il s’agit de faire péter la gueule de tous vos opposants. Vous vous trouvez dans des arènes vues de dessus et parsemées de blocs destructibles ou non. Vous n’êtes capables que de poser des bombes, qui explosent en croix (horizontalement et verticalement) après quelques secondes. Pour létaux qu’ils soient, vos explosifs ne sont capables de détruire que les blocs prévus pour, et les ennemis aussi bien entendu (et vous par la même occasion, si vous n’avez pas pensé ou pas pu vous mettre à l’abri).

Notez que le souffle de l’explosion n’a qu’une portée limitée, et que vous ne pouvez placer qu’une bombe à la fois : vous ne pourrez en poser une autre que quand la première aura explosé. Cependant, ces règles se retrouvent rapidement prises en défaut par les différents bonus que vous pourrez trouver en faisant sauter les murs destructibles. Vous récupèrerez ainsi de quoi augmenter la puissance de vos explosifs et le nombre que vous pouvez poser à la fois, mais aussi de quoi courir plus vite et d’autres bonus encore, différents selon les opus.

Quand bien même la plupart des épisodes comprend un mode solo, toute la richesse de la saga se retrouve dans son mode multijoueur. Affronter des monstres mous du genou c’est sympa deux minutes, mais s’éclater (au sens littéral) avec des potes, c’est nettement mieux. Selon les volets, le nombre de participants varie, mais en cette période (l’année précédente pour être précis), le record a été atteint sur Saturn avec rien moins que dix joueurs à la fois !

LAN, UGC ET DTC !

Eh bien, Atomic Bomberman fait aussi bien ! Ce sont dix personnes qui peuvent se retrouver durant des LAN-parties de haut vol, sur des cartes pourtant pas si grandes que cela, et souvent envahies de blocs destructibles rendant les déplacements limités en premier lieu. Chacun dispose donc d’une couleur à lui, reprise à la fois pour le personnage et pour les bombes, afin que l’ensemble reste lisible. Si vous êtes tout seul derrière votre écran, vous pouvez aussi choisir de laisser l’ordinateur diriger un ou plusieurs robots.

Seul le mode multijoueur est disponible, mais comme nous l’avons dit, sa richesse n’est plus à démontrer. Côté bonus à ramasser, vous trouverez la flamme qui augmente la puissance de vos bombes (existe aussi en version rouge, encore plus méchante), la bombe qui vous permet d’en poser une de plus (la triple bombe permet d’en poser plein à la fois), le patin à roulettes qui vous permet de vous déplacer plus vite, le coup de pied qui vous autorise à shooter dans vos bombes pour les envoyer au loin, ou encore le crâne qui, selon qu’il soit sur fond rouge ou noir, vous fait perdre tous vos bonus ou vous tue. Notez enfin que la mort subite se déclenche vers la fin du chronomètre : les murs de l’arène se resserrent et la zone de jeu devient plus limitée, donc les risques plus grands.

Onze environnements sont proposés, la plupart repris d’anciens titres (fonds marins, tapis roulants, Égypte, mine, voire même le bon vieux fond verdâtre et cubique du premier épisode). De nombreuses options sont réglables : le temps de la partie, le nombre de rounds à remporter, les réglages du clavier (de base, les flèches permettent de se diriger et la barre d’espace de poser une bombe), la musique, le combat en équipe…

Enfin, le titre d’Interplay propose un éditeur de niveaux. Vous pourrez éditer les cartes existantes ou en créer de nouvelles, gérer la position d’apparition des personnages ou encore choisir le nombre d’éléments destructibles, les niveaux étant de base très chargés, bien plus qu’à l’accoutumée.

BOMBE ATOMIQUE ?

Atomic Bomberman surprend au premier abord, de par sa réalisation. Les personnages sont représentés en trois dimensions, et leur design robotique fait plus penser au Nono d’Ulysse 31 qu’aux bouilles règlementaires auxquelles on est habitués depuis si longtemps. De même, les décors sont plutôt jolis certes, mais les couleurs presque photoréalistes sont à mille lieues des teintes chamarrées des épisodes traditionnels.

Les animations sont également très décomposées, et concernant la partie sonore, tant les musiques technoïdes que les voix digitalisées caverneuses surprennent là encore. Bref, il s’agit là d’un Bomberman à l’occidentale, et ce parti pris pourrait en laisser plus d’un sur le cul, même si ce n’est pas aussi grave que les cyborgs de la version Xbox 360.

À jouer par contre, Atomic Bomberman n’innove quasiment pas. Tout juste retiendra-t-on les quelques mécanismes novateurs (trampolines permettant d’éviter le souffle d’une explosion, blocs fantômes qui disparaissent et réapparaissent n’importe où et risquent de vous piéger…) qui s’ajoutent aux plus classiques tapis roulants et flèches directionnelles vous empêchant d’aller où bon vous semble.

La difficulté des parties solos est assez minime, du fait de la bêtise générale des robots contrôlés par l’ordinateur, mais l’important est bien entendu le multijoueur. Et de ce côté-là, avec un joli nombre de décors, un éditeur de niveaux intuitif et, surtout, la possibilité de s’adonner à des LAN-parties intenses jusqu’à dix joueurs, Interplay réussit grandement son pari.

Pas aussi attirant pour l’œil que les volets signés Hudson, Atomic Bomberman s’installe parmi les premiers de la classe grâce à son orientation compétitive. Pour les amateurs de japoniaiseries colorées, il faudra par contre se rabattre sur le tout aussi excellent, voire légèrement supérieur, Saturn Bomberman.

Atomic Bomberman