Ne pouvant s’emparer du petit village d’Armorique qui résiste encore et toujours à l’envahisseur, César l’a entouré d’une haute palissade afin de l’isoler du reste de l’Empire romain. Pour bien enfoncer le clou, il met au défi ses habitants de sortir de leur village et de franchir les défenses romaines. Toujours prêts à démontrer à Jules qu’impossible n’est pas Gaulois, Astérix et Obélix décident de relever le défi et de ramener des cadeaux-souvenirs à César, en guise de preuve de leurs pérégrinations à travers l’Empire.
Serait-ce le scénario d’un nouveau jeu de plates-formes avec bonus et baffes à distribuer aux malheureux légionnaires romains ? Que nenni : cette fois, vous allez rassembler toute la famille, les parents, les cousins, le beau-frère, le chat, voire même pépé et mémé autour de l’écran, et passer un moment en famille, comme au bon vieux temps d’avant les Pentium avec carte 3D 256Mo. Astérix et le défi de César est un jeu vidéo de société (ou jeu de société vidéo, je me demande quel est le terme le plus correct, tiens…), mélange de Trivial Pursuit et de jeu de l’oie, avec une thématique reprenant des personnages connus de tous.
Après avoir sélectionné le nombre de joueurs, la difficulté des questions et des mini-jeux et le nombre d’objets à récupérer, les joueurs lancent un dé virtuel à tour de rôle et avancent du nombre de cases indiqué. On retrouve la plupart des cases habituelles de ce style de jeu de société : des cases prison qui vous font passer un tour, des cases qui vous permettent de rejouer, des cases qui vous permettent d’emprunter un raccourci (avec le druide Zerozerosix) ou vous expédient en prison (avec Détritus, personnage de « La zizanie »), des cases «potion magique» ou «sanglier» qui annulent les effets d’une case prison, etc. Chacune des cases est décorée d’une scène significative tirée d’un des albums d’Astérix.
L’objectif est d’atterrir sur les cases représentant l’Empire romain, où vous aurez la possibilité de remporter l’un des objets souvenirs si vous répondez correctement à une question de culture générale. La difficulté des questions est configurable avant de commencer la partie. Si le niveau le plus simple se contente de généralités dignes des questions à 50€ de «Qui veut gagner des millions ?», il faudra tout de même avoir des bases solides en culture gréco-latine pour répondre au questionnaire le plus difficile. Un autre moyen d’obtenir les objets est d’atterrir sur la case du marchand phénicien et de lui acheter les objets contre de l’or. Et comment récupère-t-on de l’or ? En remportant les mini-jeux pardi ! Ceux-ci, au nombre d’une grosse quinzaine, sont relativement variés. Vous devrez par exemple éviter les icebergs en traversant la mer du nord sur une barque, guider Idéfix dans une pyramide en évitant les pièges, tirer sur des sangliers qui apparaissent dans les buissons, faire sauter Kicah le fakir de tapis volant en tapis volant, obtenir une combinaison correcte d’hiéroglyphes ou encore baffer des Romains (difficile de faire l’impasse dessus!). Ces jeux sont très simples à maîtriser et, malgré leur grande simplicité, plutôt amusants. Le premier joueur a avoir récupéré le nombre d’objets requis doit revenir le plus vite possible à la case village.
Réalisation graphique :
Un design qui suit fidèlement les canons de la bande dessinée (en fait, C’EST la bande-dessinée), quelques animations minimalistes lors des mini-jeux et un esprit familial réussi.
Jouabilité/difficulté
Ici aussi, l’optique est résolument grand public : les règles du jeu sont simplissimes à assimiler, tout se joue très facilement à la souris mais les mini jeux ne sont malheureusement pas toujours des plus maniables.
Son
Bruitages simples et efficaces, voix digitalisées réussies : juste ce qu’il faut pour mériter le qualificatif de «programme multimédia».
En bref : 14/20
Seul, Astérix et le défi de César n’a évidemment aucun intérêt, mais il s’avère l’un des rares «jeux de société» sur CD-Rom à posséder une raison d’être. Son principe est classique mais attrayant, les questions sont nombreuses et pas toujours simples, et cette réalisation parvient à éviter le principal problème des jeux de société adaptés sur CD-Rom : le sentiment d’inutilité. Je suis peut-être vieux jeu mais je préfère une bonne vieille partie de Trivial Pursuit à l’ancienne, avec un plateau et des camemberts en plastique, plutôt qu’une version CD-Rom avec force gadgets vidéos et extraits sonores. Rassemblé devant un écran, on perd de toute façon en convivialité et en confort : il faut donc que la version CD-Rom apporte un plus réel par rapport au jeu de base. Or, en incluant quelques jeux d’action et en soignant un minimum sa présentation, Astérix et le défi de César se pose comme un jeu qui aurait difficilement été adaptable en plateau. Ses possibilités sont à la fois suffisamment simples et suffisamment nombreuses pour que les parties à plusieurs soient un réel plaisir. Mais n’oubliez pas la règle d’or valable en toutes circonstances pour assurer le plaisir des parties : si on a pris la peine de vous concocter un jeu qui tienne la route, essayez d’y jouer avec des gens qui tiennent la route aussi… !