Artificial Girl 3 est un jeu vidéo PC publié par Illusionen 2008 .

  • 2008
  • Inclassable

Test du jeu vidéo Artificial Girl 3

2.5/5 — Moyen par

AVERTISSEMENT

Bonjour tout l’monde, je me lance ici dans l’exercice périlleux de tester un jeu érotique (hentai game ou éroge pour les intimes). Vous comprendrez que comme nous sommes sur un site tout public, j’éviterai les détails scabreux. Je profiterai aussi de ce test évasif pour vous présenter « Illusion » qui, selon moi, est LA seule marque valable dans ce domaine très particulier où la concurrence se révèle généralement très flemmarde.

En bref, excusez-moi d’avance si tout cela ne vous paraît pas du meilleur goût, comprenez que je fais de mon mieux pour modérer ce test tout en y conservant nombre d’infos qu’il me semble bon de partager avec la communauté des gamers curieux. Les éroges sont un sous-genre largement méconnu, aussi vaste et mystérieux que peut l’être la très dense et exotique production « bollywoodienne » aux yeux d’un spectateur de cinéma occidental (la comparaison s’arrête là), et c’est un peu dans l’idée de vous le présenter (pour ceux qui ne s’y sont jamais intéressés) que je fais ce premier (et peut-être dernier) test de jeu érotique.

ARTIFICIAL GIRL 3, KÉZAKO ?

Abandonné dans une ville en bord de mer avec toutes les installations modernes à disposition, vous et vos copines de rêve n’avez plus qu’à flâner et vivre des romances pleines de jalousies et d’amourettes compliquées dignes de Loft Story et Big Brother… c’est tout pour le scénario… hum…

Artificial Girl 3, ou Jinko shojo 3 au Japon, est une sorte de jeu de poupée 18+, à mi-chemin entre les « dolls » aux physique et vêtements configurables que l’on trouve sur le net et une simulation de « drague » (dating-sim) comme il en pullule dans les boutiques de jeux PC au Japon. Pour autant AG3 n’est pas une dating-sim au sens propre, le genre ayant pour caractéristiques des scénarios plus ou moins élaborés et une construction en « livre dont vous êtes le héros illustré » (graphic novel), où le texte possède une place très importante et où le joueur se doit simplement de faire des choix de temps à autre pour faire progresser l’histoire (il en existe de très sympas, mais la majorité se révèle extrêmement pauvre).

AG3 n’est pas de ce genre-là ; il s’agit d’un jeu en 3D bien foutu (bien que les décors pèchent un peu par rapport à l’excellente modélisation des personnages). Et le scénario, pour peu qu’il y en ait un, n’est qu’un prétexte qui n’a sûrement pas donné de courbatures cérébrales aux concepteurs.

Une fois le jeu lancé, il n’y aura pas de scénario, pas de « fin » ni d’intrigue à proprement parler ; on entre dans une simulation dont le titre, plus que douteux et misogyne, dissimule mal une bête variante sexy des fameux tamagotchis. Oui, ces petits animaux dont il fallait toujours s’occuper pour éviter qu’ils ne meurent.

En tant qu’adultes responsables, les filles d’Artificial Girl 3 sont heureusement bien plus autonomes et, par chance, elles ne décèderont pas si vous décidez de les laisser seules quelque temps (ceux d’entre vous qui ont eu un tamagotchi comprendront sans doute).

L’objectif n’est pas alors de les aider à vivre leur petite vie virtuelle au rythme des journées qui défilent in-game, mais de parvenir à attirer leur attention par diverses tendresses allant des balades aux bisous en passant par prendre le petit déj’ avec elles et traîner comme des pantouflards en vacances. L’aspect « drague » reste assez basique puisqu’il n’est pas réellement possible de communiquer avec les filles (enfin si mais dans une moindre mesure)… pas même au travers d’un petit système d’émoticônes et de mimics comme c’était le cas dans Fable ou dans le fameux OddWorld.

Un système de ce genre aurait pourtant été apprécié pour pimenter un peu les relations avec les filles. Ici on se sent quelque peu frustré de ne pouvoir attirer leur attention qu’avec des méthodes « animales » (rien d’érotique là dedans pour le moment), en allant à leur rencontre, en les appelant (d’un hurlement ridicule qui sera d’ailleurs la seule voix du héros), en les tenant par la main ou en s’asseyant avec elles pour manger un bout, mater la télé ou… RIEN FAIRE (comme ça arrive souvent dans ce jeu).

Artificial Girl 2 était d’ailleurs un peu plus sympa côté flâneries : votre copine se baladait avec vous, gazouillante et bienheureuse, à la découverte d’une île déserte… Ce coup-ci les mecs d’Illusion ont collé des envies à leurs filles, des envies ponctuelles telles que l’envie de dormir, de manger, d’aller aux toilettes ou de se laver et comment dire… il faut croire que « quand faut y aller, faut y aller » car une fois l’estomac vide (ou la vessie pleine), les filles se détourneront entièrement de vous pour aller satisfaire leur besoin quels qu’ils soient. Résultat, il n’y a plus qu’à les laisser filer ou les suivre comme un gros boulet. On peut heureusement annuler ces pulsions avec le trait de caractère « idiosyncratic » pour retourner à un gameplay plus proche de l’épisode 2 (la fille étant beaucoup plus disponible), mais c’est par la même occasion annuler bon nombre des changements proposés par cet épisode (est-ce un mal ? difficile à dire).

Ce changement a un véritable impact sur le déroulement du jeu puisque, contrairement au précédent épisode où vous ne pouviez rôder qu’avec une fille, il est cette fois possible de traîner avec cinq. La map étant plutôt étriquée, vous serez plus ou moins

comme dans l’une de ces émissions de télé-réalité où les personnages circulent et vaquent à leurs occupations et où les bécots avec une copine passent rarement inaperçus aux yeux des autres.

Ce type de libertinage ne sera clairement pas du goût de tout le monde, mais c’est pourtant là que le jeu prend tout son sens, les filles étant plus autonomes et se voyant de plus dotées de caractères configurables au détail prés. Vous ne serez ni le centre d’intérêt principal des demoiselles ni simplement pris dans une histoire de couple virtuel dénuée d’enjeux. Il ne sera pas rare de faire des bisous à l’une et d’être pris en flag par une autre n’appréciant pas trop cela (ou se révélant au contraire plutôt curieuse).

Des mésaventures cyniques façon « loft story » comme on peut curieusement en croiser dans des jeux tout publics comme les sims, sauf qu’ici c’est le principe même du jeu qui veut ces interactions libertines, sources de drames (bon ça pleurniche pas trop dans Artificial Girl 3), ce n’est pas simplement une liberté offerte un peu « l’air de rien » pour les petits coquins parmi vous.

Artificial Girl 3 est assumé et frontal, et s’affiche comme une sorte de real-tv jusqu’au boutiste dont les chaînes réelles n’ont pas encore osé se doter. Quelque part le jeu n’est pas plus immoral qu’un GTA mais bon…

Mais passons cette digression ; niveau interactions on reste très loin de celles envisageables dans un jeu comme « les sims » (l’aspect érotique, pour ne pas dire pornographique, étant tout de même prédominant ici). Pourtant les jalousies, bouderies et autres réactions qui peuvent avoir lieu sont d’ores et déjà très appréciables pour sentir un peu « vivre » le petit monde d’AG3.

SYSTÈME DE CRÉATION

Maintenant venons-en au plat de résistance, le système de création.

Avant de jouer il vous faudra créer un personnage (juste le nommer) ainsi qu’un monde (il n’y a rien à faire à part le nommer également). Ce dernier fera plus ou moins office de « serveur » et il vous sera possible d’en créer plusieurs.

Chaque monde peut être habité par cinq filles au maximum (+ vous bien entendu).

Une fois votre monde créé, il vous faudra créer vos copines. Pour cela on passe dans un éditeur d’avatar extrêmement complet, qui demandera pas mal de temps pour réaliser vos créatures de rêve avec un souci du détail quasi-maniaque (il est par exemple possible de choisir plusieurs types d’iris et de régler la quantité de reflets dans les yeux). Quelques bémols restent à signaler pour ce qui est de la configuration physique… il n’y a pas de changement de taille ou de réglage de la musculature comme certains jeux l’autorisent (notamment Soulcalibur). Par conséquent ce n’est pas véritablement la silhouette globale des filles qui change, et c’est un peu dommage pour un jeu dont l’un des postulats de base est la création folle de filles de rêve. Heureusement bon nombre d’excentricités sont envisageables, notamment le choix d’iris de chat, la coloration dissociée des yeux ou de diverses parties de la coiffure, l’étirement des oreilles jusqu’à les rendre pointues, etc.

La partie la plus délicate de la configuration est ensuite de choisir la personnalité de la fille. Outre plusieurs comportements archétypiques (une fille neutre et distante comme Rei d’Evangelion, une petite nana dynamique et sportive, une femme mature et calme, etc.), il sera possible de définir plus en détail des « qualités » ou des « défauts » tel que la timidité, la gourmandise et d’autres choses un peu plus osées. Il est également possible de choisir un pseudo que la fille concernée emploiera pour vous appeler (le fameux « oni-chan » étant de la partie).

Une fois votre petite nana créée, vous pourrez passer à l’éditeur de fringues, lui aussi très chouette et complet. Notez que les vêtements se créent à part, cela permet évidemment de donner vos créations à n’importe quelle fille, les vêtements n’étant pas propres à l’une ou l’autre.

Avant de vous lancer il faudra encore définir la garde-robe des filles. Selon l’heure du jour in-game ou certaines circonstances, elles pourront changer de look (un look pour le matin, un look pour l’aprèm, un look pour dormir, un look sexy, un look pour la baignade, etc.).

Autant vous dire qu’avant de commencer à jouer, ne serait-ce que le temps de créer une seule fille, vous aurez déjà perdu pas mal de temps. Mais la configuration des personnages fait partie du plaisir.

LA PARTIE COMMENCE

Maintenant il ne vous reste plus qu’à trouver comment le jeu fonctionne et croyez-moi, au début ce n’est pas simple.

D’un clic votre personnage braille comme une vache pour appeler les personnes alentours (s’il y en a), le même bouton vous permettra de tenir les filles par la main, de les prendre dans vos bras et de les embrasser. L’autre clic vous permet d’interagir avec certains éléments du décors, de vous asseoir et d’ouvrir des portes. Ceci mis à part, le gameplay est plus ou moins celui d’un FPS (des touches pour se déplacer et strafer, la souris pour tourner la caméra), la vue pouvant passer de la troisième personne à une vue subjective d’une simple pression sur la touche espace.

De petites icônes en bas de l’écran vous indiquent en permanence où se trouvent les filles, vous n’aurez ensuite qu’à partir à leur rencontre et vous montrer gentil avec elles pour gagner leurs faveurs, et autant dire que ça ne sera pas forcément de la tarte.

L’icône des filles indique (par sa couleur) leur impression vous concernant. Il n’y a pas des tonnes de possibilités, elles peuvent être méfiantes, copines, amoureuses ou jalouses. Ces indications complètent quelque peu les réactions plus détaillées in-game et servent essentiellement de repère au joueur pour qu’il puisse savoir quoi faire.

Selon leur caractère, vos copines virtuelles seront plus ou moins entreprenantes ou évasives ; toutes ne sont pas forcément très accessibles et il vous faudra par conséquent vous adapter aux unes et aux autres pour faire vos petites histoires (ça je vous laisse faire comme des grands).

Séduire une fille demandera du temps et de la tendresse, ainsi qu’une grande attention aux détails des expressions et des voix (suffisamment expressives, bien qu’à moins de comprendre le japonais il soit difficile d’y piger quelque chose). Vous aurez tôt fait de comprendre quand une fille est heureuse de vous voir (ou inversement) selon ses expressions et la façon dont elle vous adresse la parole… un excellent travail a été effectué de ce côté-là et (bien que cette expression me paraisse usurpée et bizarre) cela aide énormément à l’immersion dans ce petit monde très détaillé.

ET LES MAMOURS ALORS ?

Et bien cela restera peut-être plus ou moins la grande inconnue de ce test, puisque même si j’avais pris un malin plaisir à détailler le système inventif et efficace de ces passages du jeu, je pense que les détails scabreux seraient inévitables. Sachez tout de même qu’il est à nouveau question de faire attention aux expressions et murmures divers des filles.

Si vous êtes vraiment intéressés (et 18+), sachez qu’un excellent Wiki:

http://gaming.wikia.com/wiki/Artificial_Girl_3

vous expliquera toutes les subtilités du gameplay bien mieux que je ne pourrai jamais le faire.

Les scènes érotiques sont en définitive beaucoup plus tendres que dans bon nombre de jeux du genre où les personnages (garçons ou filles) semblent souvent malmenés dans des ébats d’un fétichisme souvent très brutal ou douteux.

La grande majorité des graphic novels jouent sur des spécificités fétichistes de leurs personnages ou des identités archétypiques amenant des scènes hentai « m’as-tu-vu » très orientées et pas souvent du meilleur goût. Je ne citerai pas d’exemple mais vous vous doutez bien que dans un domaine tel que celui-ci, la seule façon pour un jeu de se vendre est souvent de se démarquer des autres (les jeux érotiques représentant pratiquement 90% de la production sur PC au Japon).

Ici ce n’est pas le cas. Au risque de paraître répétitives, les scènes érotiques jouent plus sur la tendresse et l’excitation grandissante des partenaires que sur des effets « porno » sortis d’un esprit tordu (tout n’est pas forcément très « light » dans AG3 non plus, mais disons que c’est quand même autre chose).

Illusion n’a cependant pas toujours fait dans la dentelle et, même si je ne veux pas faire passer Artificial Girl 3 pour plus « soft » qu’il ne l’est vraiment, je tiens quand même à insister sur sa dimension tendre et « entre adultes consentants » qui fait défaut à un large panel de la production d’éroges.

TECHNIQUEMENT

Si graphiquement le jeu est d’un excellent niveau, il n’atteint évidemment pas la qualité des blockbusters PC. Pourtant il n’a pas vraiment à pâlir, et ses filles en particulier, au look très manga, ont été modélisées et animées avec un soin invraisemblable qui surpasse de loin la majorité des productions « plus sérieuses ».

Les décors, moins soignés, profitent tout de même de jolis détails. De nombreux effets sur les corps et les environnements viennent réhausser le tout dans les bonnes configurations. Outre des effets de sueur très sensuels sur les corps, les environnements pour leur part profitent d’effets de brume ou de brillance très réussis, ainsi que d’une lumière changeante au gré des heures qui colore délicatement l’ambiance très manga et bonbon du jeu.

Les sons, eux, auraient gagné à être plus soignés. S’il n’y a que des bruits d’ambiance (corrects), les sfx sont tous assez mauvais ou convenus ; quant aux voix, agréables et révélatrices des impressions des filles, elles pèchent par un grand manque de variété.

Qu’à cela ne tienne, car sous pas mal de rapports, AG3 est un jeu pour adultes des plus appréciables. Beau, riche, plein de détails (et comprenant même quelques secrets amusants), le problème majeur sera de vous le procurer et de l’installer. Mais pour peu que ce type de jeux vous intéresse (hum), celui-ci en vaudra bien plus la chandelle que la majorité des portages de graphic novels de peach princess et jast usa. Le fait est qu’on se trouve ici face à un vrai « jeu érotique », une vraie production soignée comme Illusion en propose souvent.

CONCLUSION

Entre « A-ga », jeu d’aventure au scénario très travaillé, gavé de cinématiques soignées, « Schoolmate », un jeu érotique profitant d’un des plus beaux cell shadings à ce jour, « Sexy Beach », le jeu que Dead or Alive Beach Volley aurait voulu être sans jamais l’oser, « Battle Raper » (hum, titre bien douteux), sorte de Soulcalibur où les combattantes perdent leurs vêtements, « Des Blood », un Resident Evil érotique et bien d’autres jeux encore, ce qui transparaît immédiatement chez Illusion, c’est une volonté de profiter du patrimoine vidéoludique et de s’y inscrire en prenant en compte ses exigences de gameplay, d’immersions et surtout ses exigences techniques. Jusqu’à preuve du contraire, aucune marque d’éroges n’a eu des ambitions comparables, et ce ne sont pas les quelques Leisure Suit Larry et autres expériences anecdotiques du genre qui viendront affirmer le contraire (aussi sympathiques soient les Larry).

Si je colle 5 au jeu c’est parce que, comme pour King’s Field 4 que j’avais évalué de la même manière, il s’agit d’un jeu ultra confidentiel que je ne saurais ouvertement recommander à tout le monde (ça tombe sous l’sens me direz-vous). Mais honnêtement, de mon côté j’y accorde plus de valeur. C’est une vraie curiosité assez étonnante et amusante à découvrir, qui ferait craquer n’importe quel Otaku avec ses miss adorables à bichonner.

Un jeu de frustrés, certes… mais un bon jeu de frustrés et qui nous écarte facilement des productions flemmardes ou répugnantes, ainsi que des habituels jeux bourrins qu’on trouve partout dans le commerce (« faites l’amour, pas la guerre » qu’ils disaient…).

Je conclus cependant en rappelant qu’Illusion a également pas mal utilisé le viol dans ses grandes thématiques vidéoludiques, pour le meilleur (à des fins dénonciatrices dans A-GA) et surtout POUR LE PIRE avec des jeux comme « Biko » ; donc je ne les défendrai pas plus, tant leur positionnement sur ce thème semble ambigu et hypocrite. Tout est loin d’être propre au pays des éroges, malheureusement très touché par ce type de dérives douteuses, quand il n’est pas (parfois) tout simplement question de pédophilie aussi.

Un domaine du jeu vidéo intéressant et proposant quelques perles, mais à explorer d’un œil averti, en prenant de grosses pincettes (n’y voyez pas un gag final douteux pour vous dire d’aller jouer au docteur).

PS: Si vous êtes courageux, le site OppaiWorld (que je vous laisse trouver comme des grands) vous expliquera tout dans les moindres détails, pour ce qui est de l’installation. Sachez tout de même que c’est une opération éprouvante.

Artificial Girl 3