American McGee's Alice est un jeu vidéo PC publié par Electronic Artsen 2001 .

  • 2001
  • Action

Test du jeu vidéo American McGee's Alice

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Me voilà revenu au pays des merveilles. Enfin, je crois, tout semble différent depuis la dernière fois que j’y suis allé. Il fait très sombre d’ailleurs. J’avance prudemment. Alors que j’aperçois le lapin blanc, qui s’enfuit aussitôt, une voix semble m’appeler :

-Alice ! Alice !

Ho, qui voilà ! Le chat de Cheshire. Il est dans un bien piteux état. La peau sur les os, on devine son squelette. Et sa tête est loin d’être rassurante. Mais il s’agit d’un ami. Après une courte discussion, je comprend qu’il réapparaîtra souvent pour me guider. C’est que tout semble décidément différent ici. J’entre dans une mine qui est habitée par des nains. Ils semblent mourir à la tâche. Je discute avec l’un, et je comprend ce qui se passe. Ils ont été réduits en esclavage par la reine ! Non, ce n’est pas possible ! Je n’y crois pas ! Mes yeux me mentent ! Et pourtant je dois me faire à l’idée. Je crois que je continue le cauchemar de ma vie. Mes parents sont morts dans un incendie et j’ai été recueillie dans un asile. Je ne sais pas comment je suis arrivée dans le pays des merveilles, si on peut encore l’appeler comme ça, mais je dois en sortir. Lui aussi semble aussi torturé que mon esprit. Je me sens mal, il faut que j’aide ces innocents. Je saute de plate-forme en plate-forme, je traverse quelques obstacles… Je crois que je m’amuse un peu, malgré moi, alors que l’heure ne semble vraiment pas au jeu. Après être allée un peu plus en profondeur à la mine, je revois d’autres connaissances : les cartes, les gardes de la reine. C’est eux qui maintiennent l’ordre dans la mine, ou plutôt, l’oppression. Ils sont armés, ils me font peur, eux aussi semblent touchés par la métamorphose de cet univers. Le chat réapparaît. Oui, il est avec moi. Il me dit que je vais devoir me défendre, et que pour ça, j’aurai besoin d’une arme. Il me donne alors un couteau de boucher. Hmm, j’appréhende l’affrontement. Je n’ai jamais tué quelqu’un, surtout pas avec un couteau… Mince ! Il m’a vu ! Son regard me glace le sang, et il se jette sur moi. Haaaa ! Il saigne ! Il est tranché en deux ! Est-ce moi qui ait fait ça ? Je regarde mon couteau : Il est couvert de sang ! Il n’y a pas de doute, j’ai son sang sur mes mains. NON, CE N’EST PAS POSSIBLE ! Je suis devenue une tueuse ? Je ravale la boule dans ma gorge, et il faudra bien, d’autres gardes viennent, et sont tout autant déterminés à me tuer que l’autre. Ha, l’affrontement est rude, je me couvre de sang, le leur et le mien, mais c’est eux qui sont à terre.

Je sors de la mine, fourbue, ressassant mes affrontements avec les cartes. Je croyais m’évader dans ce monde, mais il ne fait qu’amplifier l’amertume qui m’habite. Je regarde le paysage. Comme il est étrange. On dirait qu’on est sur une île flottante. En bas, le vide, en haut, un ciel absurde, comme je n’en ai jamais vu, torturé, qui semble dépendant d’un vent très violent. Tout semble si cauchemardesque, et pourtant, c’est beau. C’est inquiétant, mais c’est beau. J’entend constamment une musique. Une musique comme je n’en ai jamais entendu. Elle m’inspire de la mélancolie, et de la folie en même temps. Les instruments qui la composent sont inquiétants, certains mal accordés. Elle m’inquiète, avec son fond sonore de montre qui fait tic-tac. Des voix s’élèvent. Elle résonne dans ma tête. Elle est tellement en accord avec cet univers si torturé… Non, CA NE PEUT ETRE VRAI ! Je vais me reposer, et je me réveillerais chez moi…

Hmmm, Rien n’y a fait, je me réveille au même endroit, avec comme seul souvenir, ce qui semble être un rêve prémonitoire. J’avais vu des univers qui m’étaient familiers auparavant, et qui sont devenus de terribles lieux de désolation. Et quand ce n’était pas de la désolation, c’était de la folie. Je pouvais voir des marécages sombres et grisâtres, semblables à un affreux bourbier rempli de moustiques et d’insectes géants et belliqueux. J’étais minuscule, une simple feuille pouvait devenir une barque. J’étais vraiment triste, non pas parce que je trouvais peu d’amis et que tout le monde semblait vouloir ma perte, mais parce que cet univers était vraiment triste, sans compter sa musique, jouée au violon, avec quelques autres instruments sinistres, qui me pinçaient le cœur. Je pouvais néanmoins tout aussi bien voir un univers habité par la folie. Par exemple, cet immense château, tout en noir et blanc, recouvert d’un damier d’échiquier, dans lequel les pièces de cet immense jeu d’échec se battaient. Les rouges contre les noires. Les unes étaient mes alliées, les autres mes ennemies. Il faut voir comment elles se traitaient entre elles ! Ne peuvent-elles donc pas être gentilles ?

Avec ça, c’était peut être le seul univers dont l’architecture semblait stable. En effet, la plupart du temps, j’évoluerai dans un univers torturé, disproportionné, dans lequel la notion de mur/sol/ plafond semblait perdre tout son sens. Rien que les portes n’étaient pas droites ! Et la musique me rendait folle ! Elle semblait agressive, anxieuse… elle semblait plongée dans la folie ! Mais quelle horreur, que s’est il donc passé ici ? Qui est donc responsable de tout ça ? Il faut absolument que je retrouve mes anciens compagnons. Eux seuls pourront m’aider. Je vais donc à la rencontre de celui qui semble être le chef de cette mine, avant que la reine ne les réduise en esclavage. Il pourra m’emmener au château ! Parfait ! Je monte à bord de son espèce de dirigeable, et il commence à pédaler pour faire avancer son véhicule. Durant le voyage, il m’explique un peu ce qui se passe ici. Même si je buvais ses paroles, je ne pu m’empêcher de remarquer comme il parlait bien. Il parlait très bien le français, et sa voix faisait ressentir toute sa fatigue. Je me mis alors à penser aux autres personnages, qui m’avaient parlé. C’est bien évident, c’est vrai, ils ne se moquent pas de moi, je ne ressens aucune fausse note dans leurs paroles qui puissent me faire croire que c’est faux. Le nain me parle de ce que la reine devient. Elle semble être définitivement devenue cruelle. Bien qu’elle ne me fut jamais sympathique, cette fois ci, au fil des paroles du sage nain, mon but devint clair : Je devais tuer la reine ! Oui, il n’y a aucun doute, c’est elle la responsable de ce qui se passe ici ! Je vais donc devoir fournir des efforts, parcourir des mondes remplis d’embûches, d’obstacles, et d’ennemis. Certains même seront immenses. Des espèces de gardes ultimes des lieux. Je ne sais pas pourquoi, mais ils me disent quelque chose. J’ai l’impression qu’ils représentent quelque chose qui est enfoui en moi, j’ai l’impression que ce sont les incarnations de mes traumatismes… Il va me falloir de bon réflexe et une bonne agilité pour les battre. J’aurais le droit à des armes très diverses, très puissantes, qui peuvent aussi se retourner contre moi. Des armes comme je n’en n’avais jamais vu, comme par exemple, cette boite diablotin, d’apparence inoffensive, qui se révèle être en fait une bombe. Dommage qu’avec ça, mon corps ne semble pas fait pour ses péripéties. Je saute mal, je suis maladroite… J’ai l’impression, je ne sais pas ce qui me fait dire ça, que c’est à cause du créateur qui a construit ce monde, qui a utilisé des outils qui n’étaient pas faits pour ce genre d’exercice. Des outils qui étaient plutôt faits pour les combats d’armes à feu…

Quoiqu’il en soit, je devrais parcourir des univers très variés, qui auront toujours cet aspect torturé qui ne me rassure guère, j’aurais à affronter des tas d’ennemis, dont les détails me donnent la frousse, j’aurais à parcourir de nombreux obstacles… Pourtant, avec tout ça, mon aventure ne sera pas très longue, et je ne suis pas sur d’y revenir. Pourtant, cette aventure va m’apporter des réponses, je crois que je vais y découvrir la vérité, et je ne peux m’empêcher de le parcourir jusqu’à sa fin. Tel est mon but. Son univers me fascine, en même temps qu’il m’effraie, je veux continuer, je veux aller jusqu’au bout, non pas pour tuer mes ennemis et maîtriser les difficultés que je rencontrerai, mais pour parcourir cet univers, pour en voir sa fin. Oui, je ne dois pas oublier. Il faut que j’aide mes amis, il faut que cet univers redevienne comme avant. Aidez moi à y parvenir, je vous en prie ! Aidez moi à tuer la reine !

American McGee's Alice