Dans Alley Cat, on prend en main la destinée d’un jeune chat de gouttière qui va devoir faire ses preuves pour accéder au rang convoité de matou dominant de la rue. On escalade les poubelles, on s’accroche aux cordes à linges sur lesquelles courent les rats et on tente de pénétrer dans les différents appartements, en évitant pantoufles et télécommandes que les occupants ne manqueront pas de projeter sur vous. Une fois rentré dans une pièce, le danger provient en outre du bouledogue qui traverse la pièce de temps à autre (il suffit de se mettre en hauteur pour l’éviter) et du balai qui passe son temps à vous poursuivre pour vous faire valser au sol (où vous attend l’horrible clébard, si vous avez bien tout suivi). Pour occuper le balai, il suffit simplement de gambader un peu dans la pièce en salopant la moquette, ce qui vous donne un court répit pour mener à bien votre tâche.
Quatre mini-jeux aléatoires vous attendent dans les pièces : attraper 4 souris qui vivent dans un fromage géant ; faire tomber une cage et dévorer le canari qui y habite ; plonger dans l’aquarium et manger tous les poissons, en évitant les zones électriques et en n’oubliant pas de remonter à la surface prendre de l’air ; et enfin, casser trois vases posés sur une bibliothèque en évitant une araignée géante. Il existe également une pièce remplie de chiens féroces endormis. Là, la mission est simple : vous tirer de là au plus vite. Ces petits jeux sont très amusants, et permettent d’appréhender plus clairement ce que doivent être les fantasmes d’un chat.
Une fois cette mission accomplie, il est temps d’aller rouler des biscotos devant une chatte qui n’attend qu’un matou bien viril pour assouvir ses fantasmes. La chatte se trouve dans un autre appartement, et vous voilà de nouveau bon pour une séquence de funanbulisme sur les cordes à linge.
Là, on pénètre carrément dans un mauvais trip de félin défoncé à l’herbe à chat. L’écran se compose d’une dizaine d’étages constitués de cœurs et de cœurs brisés, avec la chatte de vos rêves au sommet. Le problème provient des autres matous qui font leur possible pour vous empêcher de grimper, et des Cupidons qui transforment les cœurs en cœurs brisés, et vice-versa. Attention, si vous retombez plus bas que le premier palier, vous voilà définitivement discrédité aux yeux de votre promise, et bon pour aller de nouveau vous couvrir de gloire en accomplissant l’un ou l’autre méfait domestique. En cas de réussite, vous passez au niveau de difficulté suivant, avec un grade supérieur dans la hiérarchie urbano-féline.
Techniquement, il n’y a rien à voir. Des graphismes CGA en quatre couleurs et des écrans fixes aux couleurs flashantes. Et pourtant, Alley Cat est tellement original et sympathique qu’on passe un temps scandaleux sur ce gameplay de Game&Watch, bien plus que certains programmes renversants techniquement mais dépourvus de fond. Comme beaucoup de jeu très simples, Alley Cat est curieusement accrocheur. Après tout, qui n’a jamais passé des heures à jouer sur un bête jeu en Flash reçu par mail au boulot ? Alley Cat, c’est exactement cela : la simplicité et le plaisir assuré !