Alien vs. Predator, ou comment faire flipper le joueur grâce à une superbe ambiance. Il faut dire que c’est l’équipe qui nous pondra F.E.A.R. plus tard. Mais Alien vs. Predator 2 est particulier. En effet, alors que la plupart des FPS se jouent de la même façon, celui-ci va apporter de la nouveauté. Il y aura, comme dans la plupart des jeux de stratégie, 3 races aux propriétés distinctes, et c’est leur affrontement, équilibré de préférence, qui va faire l’intérêt du jeu en multi.
Humain
Ha, purée de mission ! On doit identifier une zone… Ça me fait une belle jambe tiens ! On ne pouvait pas rentrer chez nous, non ? On approche de la zone d’atterrissage ; mes voisins semblent nerveux. En effet, la zone en question, il s’agit d’une base qui n’a pas donné signe de vie depuis quelques semaines. ARG ! ATTENTION ! Merde, les conditions climatiques auront eu raison de notre vaisseau, et on atterrit en catastrophe. Résultat, on ne peut pas repartir, et l’antenne est cassée. On doit infiltrer la base, et activer les bornes ILS afin de rendre praticable la zone d’atterrissage pour permettre de faire venir des renforts. Mais je ne me sens pas à l’aise, moi. C’est que c’est lugubre par ici ! Heureusement, j’ai un couteau, un flingue et une mitraillette ! Je suis fin équipé ! J’ai aussi un détecteur de mouvements. Sur un petit radar, je peux voir à quelques mètres s’il y a du mouvement, idéal pour vérifier s’il n’y pas de bestioles hostiles par ici. Ah zut, j’y pensais pas, si une porte s’ouvre, ou je ne sais quoi qui tombe, ça le détecte aussi, et mes camarades pareil forcément. Il ne faudra pas paniquer bêtement alors. Aussi, je dispose d’un appareil qui permet de pirater les circuits d’ouverture de certaines portes. Intéressant, mais pendant ce temps-là, je ne pourrai pas me défendre. Hmmm, il fait sombre ici, je crois que je vais allumer la lampe que j’ai sur mon épaule. C’est qu’on a une mission ! Mais je dois vous avouer, je ne la sens pas celle-là, j’ai comme un mauvais pressentiment. Bah, après tout, ça doit être tout simplement leur radio qui est en panne, hein, n’est-ce-pas ?
Predator
Hmmm, cette planète semble parfaite pour la nouvelle saison de chasse qui s’annonce. En me promenant, je découvre que d’autres êtres inspectent aussi cette planète. Ils nous ressembleraient presque ! Mais ils semblent bien faibles. Je me camoufle, il faut que je m’échauffe pour cette saison de chasse. Je peux zoomer grâce à mon masque, je peux changer le mode de vision, je peux me régénérer… Mais tout ça me coûte de l’énergie ! Je peux la recharger, mais je deviens alors vulnérable pendant un court instant. Allez, je me lance, ils ne m’ont pas vu. Je coupe la tête à l’un deux, et c’est la panique. J’aime ça ! Que vois-je ! Mais d’autres semblent armés ! Ils sont donc évolués eux aussi ? Pas de quoi paniquer, ils restent tout de même bien inférieur à moi, mes armes auront raison d’eux. Je continue ma chasse. Ha, mais je vois un camarade. Il me donne une autre arme. Je me demande qui sont ces êtres qu’on rencontre. Il n’y a qu’à les voir se tordre de terreur à notre vue pour les trouver pathétiques. Bah, leurs têtes feront tout de même de bons trophées, mais je préférerais une pièce un peu plus unique, quelque chose qui serait l’apothéose de cette saison de chasse. Hmmm, les aliens aussi semblent ici. Cette saison de chasse s’annonce décidément très bonne.
Aliens
Que se passe-t-il ? Où suis-je ? Haaaa ! Mon jeune corps est assez faible. Je ne sais pas quoi ni comment, mais il faut que je change, que j’évolue, il me faut une proie. Oui voilà, une proie. Mes pattes collantes me permettent de grimper aux murs ; je peux ainsi me faufiler n’importe où. Je peux également voir dans le noir. Tiens ! C’est quoi ça ? C’est vivant et c’est bien plus gros que moi ! Ils me sont certainement hostiles, mais ils seront parfaits comme cocons pour évoluer. Oui, mais si j’en colonise un, son voisin ne va certainement pas hésiter à le tuer, et moi avec. Il me faut donc une proie isolée. Je cherche, je cherche. Ha ! Enfin, après toutes ces péripéties, voilà une cible qui semble parfaite. Oui, tout me semble plus clair maintenant. Je serai une sorte de serpent, très faible encore. Puis je serai enfin un drone. J’aurai une queue qui me permettra d’assommer mes adversaires, je pourrai leur manger la tête pour reprendre de la vie, je pourrai à nouveau grimper. Je pourrai alors rejoindre les miens, et aider la reine.
Concept en solo
Alien vs. Predator 2 est un jeu assez scripté, l’intention est de vous plonger dans une atmosphère angoissante pour tenir en haleine le joueur. Pour cela, rien de tel que des événements scriptés (prévus à l’avance), ainsi que de la musique dynamique. Rien ne se passe : musique très discrète. Beaucoup d’action : une musique beaucoup plus guerrière s’impose. Le tout, bien sûr, fait de façon à ce que les musiques ne passent pas de l’une à l’autre d’un coup. C’est étudié pour que la transition se fasse sans heurts. Cependant, l’évolution est agréable. En effet, vous pourrez au départ choisir l’une des 3 races, et ainsi, vivre 3 aventures différentes, mais dont le fil scénaristique se rejoint. Puis, pour chaque race, vous débloquerez au fur et à mesure les niveaux finis. Donc pas besoin de faire s’entasser des sauvegardes n’importe comment pour avoir tel ou tel niveau jouable sous la main. Vous pourrez d’ailleurs les rejouer avec un niveau de difficulté différent. Bref, ils ont pensé un peu à faire un jeu auquel on rejoue, et pas un de ces jeux « une fois fini, une fois rangé ». Dommage cependant qu’il n’y ait pas un poil plus de niveaux. 1 ou 2 par race auraient été très bien. On est tellement pris par l’histoire qu’on en aurait voulu plus. En effet, le scénario est très bien, et chaque fin délivre ces petites infos supplémentaires pour comprendre le pourquoi du comment de l’histoire. Les niveaux sont assez variés, et vous serez amené à combattre des adversaires spéciaux, ou, si vous préférez, des boss. Les 3 races se jouent de façon bien différente. Si l’humain est assez classique, il a tout de même le radar très particulier qui lui donne un aperçu de l’action qui se passe dans les environs, même si le radar ne couvre pas ce qui se passe derrière lui (hé hé). Le predator est un peu plus ninja. En effet, il peut se camoufler, ses armes de proximité sont efficaces, et ses armes à distance ne sont pas très bourrines (sauf une qui consomme beaucoup d’énergie). Il est assez lent par contre. Ses différents modes de vision et sa capacité de zoomer lui permettent de bien appréhender la situation. L’alien est beaucoup plus lâche. Son truc, c’est prendre par surprise. Il est rapide, il s’accroche aux murs, il peut voir dans le noir, il peut bondir et assommer ses adversaires… Bien sûr, il se balade beaucoup dans les canalisations. Le fait de pouvoir manger les têtes lui permet de reprendre de la vie assez efficacement. Énorme avantage encore, il peut voir facilement n’importe qui. En effet, les aliens perçoivent les phéromones dégagés par les créatures (bleus pour les humains, rouges pour les aliens et verts pour les predators). Les ennemis sont ainsi super visibles, vous ne pourrez pas les louper. Le jeu est donc une réussite en solo, parlons alors du mode multi.
Concept multi
L’intérêt d’avoir 3 races dans un jeu de stratégie, c’est d’avoir 3 façons de jouer différentes, et malgré tout équilibrées. Si l’équilibre est bon et les races intéressantes à jouer, tout en étant différentes, le multi s’annonce très bon. Eh bien pour AVP 2, c’est pareil, sauf que c’est l’un des rares à proposer des races différentes de la sorte. Alors, est-ce que ça marche en multi ? Après quelques mises à jour, le mode multi semble bien équilibré. Prenez donc un programme comme « The All Seeing Eye » et rejoignez des parties sur le net. En général, c’est le mode Team Deathmatch qui rencontre le plus de succès, malgré d’autre modes très originaux, comme le Evac, qui consiste à rejoindre un point donné tout en résistant aux assauts des aliens. Mourez, et vous êtes un alien à votre tour. Mais causons Team Deathmatch, base de AVP 2 en multi. Vous pourrez constater que les races qui ont le plus la cote sont les humains et les aliens. En effet, si les predators dans la partie solo semblent surpuissants, il se révèlent assez lourdauds et ont du mal à tirer leur épingle du jeu dans la frénésie d’un Deathmatch. Oubliez cependant l’ambiance de la partie solo. Ici, point d’ambiance, point de musique, le jeu à l’état brut. Ça fait mal et la pilule passe mal au début, surtout à cause des bruitages vite répétitifs, mais on s’y fait finalement, surtout que le multi d’AVP 2 est très intéressant. En effet, il est rare dans un FPS multi d’avoir des personnages très variés. Déjà, chaque race dispose de plusieurs personnages différents. Ainsi les humains (qui sont scindés en deux factions : la corporation et les marines) ont un fantassin, un anti-char, un spécialiste, un bourrin…. Les aliens, eux, ont un coureur, un drone, et un predalien (ce qui correspond en fait à léger, moyen, lourd), ainsi que d’un prétorien. Beaucoup plus puissant et grand, celui-ci ne peut par contre pas bondir, et il est assez lent. C’est un personnage plutôt boudé car pas très efficace en fin de compte. Les predators, eux, ont un léger, un moyen, et un lourd, ainsi qu’un predator d’assaut.
Les parties Team Deathmatch repose sur les principes fondamentaux du Deathmatch classique, mais quelques règles propres à AVP 2 viennent bouleverser un peu les habitudes. Pour commencer, bien sûr, l’essence même de AVP 2 en multi, les races, qui se jouent de façon bien différente. Il faudra comprendre les mécanismes et les stratégies de chaque race. Les aliens sont fourbes. Leur truc c’est de se cacher, de se glisser dans le dos de ses adversaires, de les assommer avec leur queue et de les tuer. En gros, c’est des assassins. Il faudra apprendre à bien se servir de leur capacité à grimper aux murs, histoire de faire la différence, mais c’est un atout dur à utiliser au début. À noter qu’en général, les parties activent la reine ; c’est-à-dire qu’au bout d’un certain nombre de frags sans avoir été tué (en général 10), vous vous transformez en reine alien, personnage surpuissant mais imposant. Un personnage de choix pour une cible de choix. Les predators devront faire attention à leur énergie, et savoir se camoufler pour limiter les dégâts dus à leur lenteur. Leur vision leur permet de sélectionner leurs ennemis de loin avec une arme, mais ils devront dénicher un coin tranquille pour se recharger à proximité. Quant aux humains rien de particulier, si ce n’est les armes propres aux personnages que vous avez choisis, et le radar, qui ne couvre pas vos arrières avec les marines, si bien que vous pouvez facilement vous faire surprendre. Attention cependant au bazooka, imposant, de sorte que vous ne verrez pas ce qui se passe sur votre droite.
Aussi, les objets à terres sont destructibles. Fourberie que les aliens adopteront sans regrets, vu qu’ils n’en ont aucun. Mais que ça n’empêche pas, par exemple, un humain de détruire des armes predators ! Les cartes proposées sont assez variées, mais il est dommage que toutes ne soient pas équilibrées pour chaque race ; certaines sont un calvaire pour les aliens, d’autres pour les predators (surtout celles avec de grandes étendues, où se cacher est difficile).
Le code réseau est assez bon ; vous n’aurez pas trop de mal, en utilisant un programme comme The All Seeing Eye, à trouver des parties sans lag ! Pour trouver des parties sur Internet, je vous conseille les soirs de weekend, ainsi que le dimanche. En journée, les parties sont plus rares.
Alien vs. predator 2 est assez unique en son genre en multi. Il tire son épingle du jeu malgré des graphismes forcément vieillissants. Alien vs. Predator 2 est donc aussi une réussite en multi, même s’il faut se forcer un peu au début, car il faut prendre de nouveaux repères, et l’ambiance n’est plus du tout la même.
Ah oui, les graphismes ?
Ben, ils sont pas trop mal du tout, très propres. Ils sont basés sur le moteur Lithtech. Vous aurez donc moult options graphiques, et au max le rendu est très bon. Les personnages sont assez inégaux dans la partie solo. Les décors sont tout de même assez riches en détails qui font l’ambiance, et donc la différence. Les musiques dynamiques sont une très bonne idée (existant aussi dans le jeu No One Lives Forever, basé sur le même moteur). Le doublage français est assez inégal ; certaines voix collent bien au jeu d’acteur, d’autres vraiment pas. Mention spéciale aux cris de « panique » des humains sans armes. Les bruitages respectent tout à fait l’ambiance des films, pas de souci de ce côté-là. Il est regrettable cependant que quand on passe à côté de quelqu’un qui parle, on l’entende tout aussi bien de loin que de près. L’immersion en prend un coup, dommage. Je vous conseille tout de même de reconfigurer les touches ; par défaut, ce n’est vraiment pas pratique, surtout qu’on va bien sûr jouer de préférence dans le noir (hé hé).
Conclusion
Alien vs. Predator 2, c’est du tout bon ! Il serait dommage de se priver d’un FPS assez original et avec une telle ambiance ! Je ne peux que vous conseiller ce petit bijou.