Et v’là Age of Empires II !!! NIIIIIIAAAAAAAHHHHH (cri du fan en chaleur) !!!
Bon… Calmons-nous un peu et voyons ça tranquillement.
Majestueusement intitulé : « Age of Empires II : The Age of Kings » (dorénavant ce sera AoE2), ce jeu fait suite au RTS à succès de Microsoft sorti en 1997.
Rapide rappel du premier AoE : RTS qui nous permettait de diriger les plus prestigieuses et puissantes civilisations ayant foulé la Terre, de la préhistoire à l’Antiquité. Un fort côté gestion, de par les ressources, la technologie et les époques à traverser, et un côté guerrier très efficace, surtout grâce à un gameplay merveilleusement simple et bien pensé. AoE était une référence, voyons si son p’tit frère fait aussi bien.
Notons d’ores et déjà que AoE2 retracera l’Histoire allant de la fin de l’Antiquité à la Renaissance ; c’est donc vraiment la suite directe du premier AoE.
On ne change pas une formule qui marche
Si le scénario en lui-même se veut différent, le jeu est au premier abord extrêmement proche de son prédécesseur. Bon, pour le dire franchement et arrêter de tourner autour du pot : ceux qui ont joué à AoE s’adapteront instantanément à AoEII, tant les deux jeux sont proches dans leur « structure ». Les ressources à récolter sont les mêmes : le bois, la nourriture, l’or et la pierre.
13 civilisations à diriger : Francs, Goths, Japonais, Britanniques, Byzantins, Celtes, Chinois, Vikings, Teutons, Mongols, Perses, Sarrasins et Turcs.
Comme pour le premier AoE, bien que le gameplay de chaque civilisation soit identique (identique au premier AoE aussi ou presque, j’y reviendrai), on note quelques différences entre elles : unités uniques ou absentes, facilité technologique, flotte navale plus puissante, bonus à l’agriculture et j’en passe. Chaque civilisation dispose d’une unité unique (drakkars pour les Viking, chefs de guerre pour les Mongols, etc.), qui représente en général un symbole pour ces civilisations.
Et on retrouve bien évidement le principe des âges (ici sombre, féodal, château et impérial), qui permet un bond technologique énorme en avant, et débloque par là même moult nouvelles unités et améliorations civiles ou militaires. Comme dans le premier AoE, impossible de recruter de nouvelles unités pendant la recherche de ce nouvel âge (qui prend quelques minutes).
Comme dans le premier épisode, le jeu colle à la réalité historique (sans aller jusqu’à dire que c’est un cours d’histoire non plus). On peut s’instruire sur les civilisations présentes dans le jeu, via l’encyclopédie consultable directement en cours de partie.
Les nouveautés :
Bon, remarquez qu’on peut arriver jusqu’au XV° siècle dorénavant, donc progrès technologique oblige, de nouvelles unités sont disponibles. Le trébuchet, sorte de fronde monstrueuse, dispose d’une portée redoutable, et d’une puissance considérable. On trouve aussi de bons gros navires bien énormes (et plus les barques à incendie du premier), et sur le dernier âge, on maîtrise même la poudre. :)
Le gameplay, au premier abord, ne diffère pas du premier AoE, on peut même y jouer de même manière, et ce de façon très efficace, mais on passerait à côté de quelques nouveautés bien utiles.
Tout d’abord, on peut attribuer un raccourci clavier à tous les bâtiments ou unités que l’on possède. Dans ce cas, la carte viendra se centrer sur l’élément recherché (ça évite de chercher sa caserne au milieu de son empire). Secundo : les unités de combat. On peut mettre en formation de combat un groupe sélectionné (4 formations différentes). On peut aussi imposer un certain comportement à nos unités : agressif (elles se battront jusqu’à la mort, et suivront un ennemi où qu’il aille), défensif (elles poursuivent l’ennemi un temps puis reviennent au point à défendre), très défensif (elles se battent sur place mais ne suivent pas l’ennemi)… On peut également faire suivre ou protéger une unité, ou faire explorer une unité (elle se baladera au pif sur la carte, et ne se défendra que si elle est attaquée). Le pire, c’est que tout ça se fait en trois clics de souris, c’est encore une fois clair, intuitif et j’en passe.
Toujours 5 grands types d’unités militaires : infanterie, cavalerie, archerie, unités navales et unités de siège. Pour chacun de ces types : 3 unités différentes. On notera globalement une unité offensive mais fragile et lente, une unité défensive mais faible, et une unité plus ou moins moitié/moitié. Par exemple : un cavalier lourd, un cavalier léger et le dromadaire. Chaque type d’unité est fort contre un autre type d’unité, et faible contre d’autres.
Le relief est pris en compte dans la portée de tir. Un archer ou un trébuchet aura une portée monstrueuse du haut d’une colline, et plus faible d’en bas.
Une évolution extraordinaire, même si elle a l’air toute simple : un bouton pour trouver les paysans inactifs (oui parce que quand on en a 300 sur le terrain, c’est dur de tous les suivre, hein).
On notera aussi la possibilité, contrairement au premier AoE, de lancer plusieurs recherches technologiques au sein du même bâtiment (elles se développeront dans l’ordre des clics). De même, pour les unités militaires, vous pouvez très bien lancer la « production » de 200 soldats d’un coup dans la même bâtisse, si vous disposez des ressources bien sûr.
On notera aussi la possibilité de mettre ses unités en garnison dans certains bâtiments. Partant d’une bonne idée (ça évite à deux cavaliers ennemis de vous massacrer 50 paysans), c’est surtout extrêmement… chiant pour l’attaquant. Car les bâtiments sont très résistants dans AoEII, en tout cas avant l’arrivée du trébuchet.
Une réalisation qui ne change pas trop
Bon faut pas exagérer : c’est bien plus beau que le premier AoE, faut dire que deux ans se sont écoulés. Mais… pourtant c’est très proche. Toujours une 3D isométrique assez old school. Les effets de flammes ou d’explosions n’ont pas beaucoup évolué. Ce qui change c’est surtout la qualité des textures utilisées. Ça ne dépayse absolument pas.
Par contre, l’ambiance sonore a fait un bond en avant. La musique est très « d’ambiance », et ne casse pas les burnes. Le jeu est très riche en bruitages d’ambiance, ça peut aller du grognement du gibier aux soupirs des villageois.
Bon et le contenu ?
Comme dans AoE, le mode histoire est excellent, et permet de suivre les 13 civilisations jouables de manière très prenante. Cela vous prendra des semaines pour le finir, même si vous êtes un gros no-life.
Les autres modes de jeu (Régicide : tuer le roi adverse, qui va très vite. Combat à mort : on sélectionne une map, on la paramètre (ressources, taille, type, etc.), on sélectionne les joueurs et on s’entretue jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un. Escarmouche : la même chose, mais on choisit les modalités de la victoire) sont jouables aussi bien en solo qu’en multi.
Le multijoueur est… argh. Jusqu’à 8 joueurs par carte, encore, qui peuvent être gigantesques. AoE2 est sorti il y a 10 ans, et pourtant y jouer sur le net est encore possible. La communauté de fans de ce jeu a été immense, vraiment, et vit encore aujourd’hui. Il faut dire que le jeu est tellement complet et prenant, les possibilités tellement gigantesques, qu’on peut faire des centaines de parties sans se lasser.
Au niveau de la rejouabilité, seul Warcraft III rivalise très bien avec ce jeu, à mon sens.
Bon et au final ?
Age of Empires II n’est pas deux fois mieux que le premier. Il est bien plus que ça. Certes, il n’est pas une révolution en soit, comme l’a été son grand frère, mais il a su effacer tout les défauts de son précurseur, et développer ses qualités à l’extrême. Je ne me lancerai pas dans un débat pour savoir s’il est mieux que Warcraft III… Chacun selon sa préférence, l’un est historiquement assez fidèle, et réaliste, avec un gros coté gestion, l’autre baigne dans une ambiance heroic fantasy enchanteresse.
Moi j’vous dis, il vous faut les deux. En son genre, ce jeu fut la référence absolue. 19/20