Les jeux de gestion en général nous proposent de gérer des trucs plutôt banals comme une ville, un hôpital, un hôtel… Fuyons la banalité ! Afterlife nous propose de gérer le Paradis et l’Enfer d’une planète extra terrestre !!! Celle là, on nous la jamais faite ! Et de plus c’est du Lucas Arts ? Il nous en ont jamais sorti de jeu de gestion. Pourtant, ils nous ont délivré là un jeu complètement déjanté, à l’humour cocasse et à l’ambiance zen ! Qu’est ce donc que cet extra terrestre là ?
Rien qu’à l’installation on a droit à des truc comme : « lire ce stupide readme » ; « quitter, la seule chose sensée à faire ». Et puis une intro débile, qu’on nous propose de revoir si on a « complètement bloqué dessus ». Bref, on est mis tout de suite dans le bain.
Une fois le jeu lancé (dont on peut choisir son niveau de difficulté) on se retrouve face à deux terrains, l’un contient des rivière bleues et quelques trucs, l’autre des rivières de lave rouge et d’autres trucs ; le reste est noir. Bref, graphiquement c’est désuet, ça manque de couleur, mais on n’est pas là pour ça, c’est un Sim City like après tout. On va quand même jeter un coup d’œil au didacticiel, l’occasion de faire connaissance avec les deux zigotos qui vont vous servir de conseillers, j’ai nommé Jasper Wormsworth pour l’Enfer et Aria Goodhalo pour le Paradis. Vous remarquerez tout de suite la qualité du doublage, très rigolo et caricatural qu’on peut se faire de ces deux personnages. Je vais vous présenter comment marche le jeu histoire de vous faire une idée.
Il faut d’abord construire une porte (en Enfer pour l’Enfer et une autre au Paradis pour le Paradis) pour que les âmes des défunts puissent accéder dans votre Au-Delà. Puis vous construirez des routes pour que vos âmes accèdent aux zones de punition (pour l’Enfer) et de récompense (pour le Paradis) que vous aurez préalablement construites. Ces zones représentent les péchés capitaux pour l’Enfer, et les vertus pour le Paradis. Il est conseillé de faire des zones de 3 cases sur 3. Ensuite vous aurez à emmener les âmes qui croient à la réincarnation vers une nouvelle vie. Pour cela, vous construirez des stations Karmiques (référence au Karma, bien connue) qui seront reliées par des rails à des portails karmiques (cependant, le Paradis et l’Enfer partageront les MEMES rails). Ensuite il faudra construire des centres d’entraînement pour recruter des démons ou des anges, ainsi que des Topias pour les loger. Les Topias devront être placées près de vos structures car elles émettent de puissantes vibrations (nous y reviendrons). Puis on construira des siphons Ad Infinitum près de « rochers très très lourds ». Ces siphons vont drainer de l’énergie afin que vos structures puissent évoluer. Il faudra cependant que l’énergie soit acheminée via des routes, des structures ou des rivières. D’autres structures peuvent intervenir, comme les ports, pour que les âmes puissent traverser les rivières, les banques, dont les prêts changent en fonction du royaume dans lequel vous les placez. Si vous placez les banques en Enfer, le taux d’intérêt sera nul, mais si vous ne remboursez pas, c’est l’argent que vous gagnerez sur un certain nombre d’âmes qui vous sera prélevé ; si elles sont construites au Paradis, il y aura un taux d’intérêt qui sera prélevé sur votre compte jusqu’à ce que vous remboursiez ou au bout de 100 ans (le temps passe vite dans l’Au-Delà). Les bars des limbes, quand à eux, serviront à faire patienter les âmes perdues, il s’agit en fait d’un palliatif peu efficace. Quand vous aurez atteint un certain nombre d’âmes (au Paradis ou en Enfer) des structures spéciales vous seront offertes (uniquement pour le royaume qui contient le nombre en question) qui serviront à faire reculer certains fléaux. Parlons en justement des fléaux. Il en existe de 4 sortes pour chaque royaume, donc 8 fléaux en tout. Le 1er type est des oiseaux qui iront crotter sur vos bâtiments ce qui fera inverser leurs vibrations. Le 2e type est un truc qui ira récupérer des structures dans un royaume et les remettre n’importe où dans l’autre. Le 3e type gèlera des structures pendant un certain nombre d’années. Le 4e type ira détruire directement vos structures.
Ouf, c’est long mais c’est pas tout, chaque structure devra être réglée en fonction du type d’habitant qu’elle occupe (plus précisément, si il s’agit d’âmes temporaires ou permanentes) afin qu’elle puisse évoluer. Ce qui pourra être fait automatiquement si vous pouvez vous le payer.
La construction de l’enfer se fait differemment du paradis. Par exemple, les structures du paradis se doivent d’être diversifié (les humbles à coté des modestes, par exemple), contrairement à l’enfer, où les structures doive être du même type, les uns à coté des autres, pas de melange. Au paradis, les structures doivent être sous de bonnes vibrations, en enfer, sous de mauvaises vibrations. Certains bâtiments influent sur les vibrations ambiante autour de lui (comme les topias). Si vous ne respectez pas toute ces règles, vos batîments n’evolueront jamais…
Bon assez parlé règles, qui sont comme vous avez pu le constater assez touffues et différentes de Sim City, parlons des impressions que laisse le jeu. Tout d’abord, on échouera plusieurs fois au début (ce qui aura pour conséquence la destruction de votre Au-Delà par les « 4 surfeurs de l’Apocalypse »), mais on finira par y arriver car on évitera tout gaspillage inutile en attendant de faire des bénéfices. Puis vous avancerez dans le jeu tout seul car vous aurez très bien assimilé les règles, jusqu’à ce qu’un royaume soit complet ! Là, il va falloir se serrer, détruire un maximum de bâtiments inutilisés, privilégier ceux qui sont développés, détruire toute structure superflue, pour enfin obtenir le dernier type de bâtiment, les dômes d’amour ou les omni boss. Et là on sera finalement assez déçu car on aura remarqué que le jeu a alors épuisé toute ses ficelles et que vous l’aurez, a proprement dit, fini. Je m’explique, ces derniers bâtiments, durs à obtenir, s’occupent eux-même du type d’âme, de ses croyances, de sa réincarnation, des employés… bref, elle fait tout toute seule, ce qui n’a pas vraiment un intérêt ludique. Cependant pour y arriver, il vous faudra bien plusieurs jours, alors, on va pas chipoter, c’est de toute façon un problème récurrent dans ces jeux, et puis on peut le recommencer dans un niveau de difficulté plus dur…
Durant le jeu, on se surprendra à VRAIMENT utiliser les graphiques, à rigoler devant les descriptions des bâtiments, à bloquer sur certains dessins représentant certains bâtiments, à la limite du psychédélique, et surtout à se sentir ZEN après une partie. La façon qu’on aura de jouer calmement à un jeu calme, et surtout à sa musique, produira cet effet, rare dans un jeu vidéo. L’humour est plutôt grinçant, une aimable parodie de ce qui pourrait être le Paradis ou l’Enfer pour l’Amérique d’en bas, imaginez un peu, par exemple cette récompense qui laisse les âmes bénies regarder leurs feuilleton favori, avec même des épisodes qui n’existent pas, ou bien encore cette récompense qui consiste à faire des grèves superbes qui réussissent à faire obtenir les revendications souhaitées, ou bien encore cette punition qui consiste à trouver une place libre dans un parking infernal où chaque fois qu’on trouve une place libre, une superbe voiture de sport la pique sous votre nez, ou alors il s’agissait d’une place pour handicapé… Bref, le délire est total, sans faire tâche avec l’ambiance zen, même si cette dernière disparaît lors de fléaux, comme la fièvre de l’Au-Delà, où un démon Travolta ira écraser vos structure sur une musique disco…
Vous pourrez aussi influer sur la planète (qui subit au passage des désastres), sur ses croyances (en influençant un homme politique par exemple) dans tel type d’Au-Delà, en la réincarnation etc… ou bien sûr sa technologie, ou sur son type de péché/vertu…
Attention, au fait, si vous employez trop d’anges ou de démons, ils iront détruire des structures du royaume adverse et ce sera le Ragnarök…
Ho, bien sûr il y a quand même des défauts au jeu. Par exemple, certaines traductions, qui font perdre le sens humoristique de quelque chose (par exemple le fléau « blue heaveness » est traduit « tempête céleste » ce qui fera qu’on ne comprendra pas pourquoi il y aura une musique blues…), pire, les descriptions des âmes n’ont pas DU TOUT été traduites !!! On remarquera même à la fin du jeu certains petits bugs, comme une case de lave au milieu d’une rivière du paradis… Il ne s’agit pas là de graves défauts qui empêcheront la progression, mais qui font juste un peu tâche…
Tout compte fait, il s’agit d’un jeu assez hors du commun, qui est une excellente alternative à Sim City, et qui bénéficie d’une ambiance peu commune. Je vous le conseille donc. Il s’agit d’un jeu à découvrir.
Graphiquement : rien de terrible, mais pour un jeu de gestion, on n’en demande pas des masses non plus.
Son : Etonnant ! Le doublage est très bon, et les musiques très zen, sauf pour les fléaux, où elles deviendront plutôt délirantes.
Maniabilité : Pour une fois, on utilise vraiment les graphiques, et il est très simple de faire ce que l’on veut. Les règles sont novatrices et intéressantes.
Durée de vie : Celle d’un Sim City like, mais une semaine vous suffira à obtenir les derniers bâtiments.
Vidéos du jeu: