Sur un air fameux de Wagner, vous vous installez devant votre écran. Vous êtes sur le point de prendre en main une farouche guerrière des légendes germaniques. Malheureusement, l’expérience se révèle moins épique que la musique d’accompagnement ne le laissait supposer.
Connu en arcade et sur NES sous le titre de Legend of Valkyrie, Valkyrie no Densetsu est l’œuvre de Namco. La borne a connu un certain succès d’estime malgré des défauts non négligeables. Ce portage en apporte de nouveaux, hélas.
LA CHEVAUCHÉE DES VALKYRIES
Valkyrie no Densetsu nous met dans la peau de l’une de ces célèbres demi-déesses guerrières de la mythologie nordique. La belle est envoyée par une quelconque déesse sur Midgard (la Terre quoi) afin d’en assainir les contrées, qui jusqu’alors pullulent de gobelins et autres créatures malveillantes.
ELLE EST SYMPA TA GRENOUILLE
Valkyrie no Densetsu est un jeu d’action/aventure qui se compose de sept niveaux (contre huit en arcade). Les stages sont vus de dessus et leur progression n’a rien de linéaire. Tous se concluent par le traditionnel duel contre un boss bien mécréant à souhait.
Vous commencez votre périple dans une clairière, périple qui vous mènera par la suite dans une caverne gelée, un fjord, une forteresse ou encore un volcan. Face à vous, tout le folklore des contes nordiques s’est ligué pour vous pourrir la vie, et le bestiaire comprend son lot de gobelins, de trolls, de guivres, j’en passe et des meilleures.
Vous disposez d’un bouton pour sauter (touche I) et d’un bouton pour envoyer des projectiles d’énergie (touche II). Vous pouvez également laisser ce bouton enfoncé pour réaliser une magie qui vous protège un court instant.
En détruisant les ennemis ou en ouvrant les divers coffres qui parsèment les niveaux, vous récolterez de l’argent (attention, certains coffres abritent des ennemis aussi). Cet argent vous sera utile pour vous payer quelques gourmandises dans les magasins disséminés ça et là.
On ressent bien que le jeu est tiré de l’arcade, puisque l’on ne peut choisir qu’un objet parmi les trois proposés et, juste après, on quitte le magasin sans espoir de retour. Bref, en tout cas c’est bien ici que l’on pourra obtenir des boucliers résistant à certains coups adverses, ou encore de nouvelles armes.
Car si vous commencez l’aventure avec une bien piètre boule de feu, vous pourrez la faire évoluer vers un tir large, des boomerangs d’énergie, un tir en croix ou encore un cône de vent, mais pour une durée limitée seulement.
Vous trouverez également quelques PNJ sur votre route. Si vous les libérez des monstres qui les agressent, nul doute qu’ils vous laisseront un petit quelque chose en guise de remerciement. Il existe également une sorte de sphinx qui vous pose une question à choix multiples : si vous y répondez correctement, à vous la rallonge de vie, mais si vous vous trompez vous retournez au début du niveau !
LA VAL QUI RIT. MAIS ON NE SAIT TOUJOURS PAS POURQUOI.
Wagner continue à claironner dans la pièce d’à côté, mais l’envie n’y est plus. Pourtant, diriger la belle aurait pu se montrer intéressant. À condition que Namco ait évité quelques écueils, ce qu’il n’a pas su faire.
Déjà visuellement, le soft déçoit. Alors que certains portages PC Engine valent presque leurs homologues arcade, celui-ci est nettement en deçà de son aîné. Les décors sont peu détaillés, les couleurs trop flashy, les sprites trop petits…
Les animations y ont également perdu en fluidité, et la bande-son est trop agressive pour être honnête. Mais surtout, même en terme de maniabilité Valkyrie no Densetsu est raté. À la vue de dessus - qui ne permet pas d’apprécier les sauts clairement - s’ajoute une imprécision dans ces mêmes sauts, qui n’était pas présente sur System 2. Il faut dire que les plates-formes sont plus petites, mais ce n’est pas tout : la valkyrie est plombée par une certaine inertie au départ, qui fait que l’on doit d’abord prendre de l’élan avant de sauter sous peine de réaliser un bond de phoque unijambiste. Or, prendre de l’élan sur une plate-forme de deux pixels sur deux, c’est presque encore plus difficile que de supporter un concert de Lara Fabian.
La difficulté déjà pas piquée des vers de l’original, s’en trouve encore rehaussée, et même avec un niveau de moins que sa consœur, cette version paraît bien longue…
En somme, on ne s’amuse pas beaucoup avec cette valkyrie, et l’on préfèrera se tourner vers des jeux… mieux tournés. En vue de côté par exemple.