Bien connu des joueurs de salles enfumées, Tiger Road (Tora-Eh no Mishi au Japon) a connu un grand nombre de portages, dont cette conversion PC Engine qui ne respecte pas vraiment à la lettre l’univers de base. Et pourtant, la réussite est au rendez-vous.
TIGRE ET DRAGON
Vous incarnez Lee Wong, étudiant en arts martiaux du temple d’Oh Rin, à qui son vieux maître a confié la mission de se débarrasser de Ryu Ken Oh. L’infâme parcourt en effet la contrée, razziant les villages sur son passage et kidnappant les enfants du coin.
LE SECRET DES POIGNARDS VOLANTS
Tiger Road est un jeu d’action/plates-formes très typé arcade (forcément), qui vous met donc dans la peau de Lee Wong au travers de cinq stages d’action intense, chacun se concluant par un duel face à un boss bien coriace.
Inspiré des récits épiques sino-japonais, Tiger Road ressemble à un de ces films d’action asiatiques d’aujourd’hui où les héros semblent faire fi des lois de la physique. C’est ainsi qu’à travers une forêt, une caverne, une cascade, une montagne et une forteresse, vous allez affronter des hordes d’ennemis plus ou moins humains en faisant abstraction de la pesanteur.
En effet, Lee Wong est capable de sauter à des hauteurs vertigineuses lorsque vous appuyez sur la touche I, et retombe en prenant tout son temps. Temps qu’il mettra à profit pour frapper ses ennemis à coups de bâton (bouton II).
Et ce n’est pas tout. Les ennemis ont beau être nombreux, les bonus à récupérer ne le sont pas moins. Posés au sol ou apparaissant à la mort des ennemis, de petites statuettes d’or peuvent être détruites afin d’obtenir des bonus de score ou de quoi récupérer de l’énergie. Vous trouverez également des paquets cadeaux rouges qui renferment de nouvelles armes : une lance au plus grand champ d’action, une hache très rapide ou encore un fléau d’armes ravageur. Il existe également des scènes durant lesquelles vous devrez voler en évitant les rebords du décor. Lors de ces scènes, vous pouvez acquérir des bonus de puissance que l’on ne retrouve pas dans les phases à pied (du moins n’en ai-je pas vu).
En plus de cela, une dernière arme, la plus puissante, ne peut être utilisée que sous certaines conditions. Tout d’abord, il vous faudra battre les quatre premiers boss. A chaque victoire, vous pourrez participer à une scène bonus : éteindre une chandelle par le déplacement d’air provoqué par votre arme, ou éliminer une chiée de gardes sans vous faire toucher. La dernière arme ne vous sera confiée que si vous remportez ces quatre épreuves (deux de chaque sorte). Elle n’est donc valable que pour le dernier niveau, et encore : si vous vous faites toucher, vous la perdez !
METTEZ UN TIGRE DANS VOTRE MOTEUR
Tiger Road s’impose tout d’abord par son univers à la fois traditionnel et épique. Il existe des jeux dans la même veine, mais ceux-là sont généralement moins raccords que le titre de Capcom.
Cependant, si la version arcade paraissait sérieuse et assez austère, le portage sur PC Engine a permis de revoir la copie : désormais les décors sont moins fouillés et moins crédibles, mais les personnages passent en SD, ce qui confère au jeu encore un peu plus de charme.
Bref, Tiger Road est plutôt mignon, et avec ses animations nombreuses et variées, sont rythme effréné et ses thèmes musicaux remuants, il bénéficie d’une réalisation du tonnerre.
La prise en main se fait de manière immédiate, et le gameplay, loin d’être révolutionnaire, a le mérite de ne pas perturber le joueur : Tiger Road, c’est une dose de fun immédiate et continue.
Cependant, ne vous laissez pas griser par cette sensation de contrôler une espèce de demi-dieu : le jeu est très (mais genre, vraiment très) difficile. Les ennemis affluent sans cesse et attaquent de manière vicelarde, les pièges regorgent à chaque écran et les boss sont à la fois surpuissants et très résistants. Si bien que la durée de vie, qui pourrait se montrer un peu légère au premier abord, est en définitive énorme, puisqu’il vous faudra un grand nombre de tentatives avant d’en voir le bout.
Tiger Road est un gros défouloir à l’ambiance bien construite, voilà ce qu’il faut en retenir. Ouais, c’est vrai que c’est un peu bidon comme conclusion, mais j’avais pas d’idées sur ce coup-là.