« Eh man, attends là ! Ton image, c’est pas Machintruc Hero, c’est Wonderboy in Monster World sur Mega Drive. »
Euh… Ouais. Mais non en fait.
« Quoi, mais non ? Mais si, je reconnais : c’est la maison où on peut devenir miniature et tout. »
Comment je vais m’en sortir, moi ?
Alors voilà : The Dynastic Hero, c’est la conversion de Wonderboy V sur Super CD-ROM²/Turbo CD/PC Engine CD (selon comment vous aimez l’appeler), mais réalisée par Hudson Soft et sans mentionner son appartenance à la série. Ce n’est pas un clone, ce n’est pas une aventure parallèle, c’est juste une conversion qui s’en cache.
WONDERBOY IN AILLEURSLAND
L’histoire de Dynastic Hero est la même que celle de son homologue SEGA-ien, à savoir que des monstres ont envahi votre contrée et que vous partez leur botter le cul, en bon héros gentleman que vous êtes. A ceci près que la contrée en question ne s’appelle pas Monster World ici, et que vous n’êtes pas prénommé Shion.
MON HÉROS CHEZ LES NUDISTES
Sous couvert de jeu de plates-formes, Dynastic Hero emprunte quelques éléments aux RPG, transformant l’aventure en action-RPG. Il s’agit de trouver le moyen de visiter huit caves et d’en déloger les boss pour progresser dans votre quête. Notez à ce propos que, de manière amusante, les boss ne sont pas les mêmes que sur Mega Drive. Ainsi, le gros champignon Myconid est ici remplacé par un crapaud nommé Fat Toad par exemple.
Hormis ce menu détail, tout est identique. Ainsi les stages que vous traverserez (qu’il s’agisse des villes, océans, volcans, cavernes et autres glaciers) sont absolument semblables à leurs cousins, au pixel près. Deuxième et dernière différence avec la version Mega Drive, les PNJ que vous croiserez ont changé de tête : par exemple, c’est une fée qui vous donnera Excalibur, et plus un dragon.
L’aventure consiste donc à visiter des villes pour à la fois sauvegarder, récupérer de nouvelles armes et armures et obtenir une nouvelle mission, puis traverser des contrées sauvages en zigouillant du streum (et donc en cumulant de l’argent pour justement pouvoir le dépenser en ville), jusqu’à atteindre les caves où se terrent les boss (qui gardent l’objet de votre mission).
Pour jouer, c’est assez simple : le bouton I permet de sauter et le bouton II de frapper à l’épée. En appuyant sur Select, vous appelerez le menu d’inventaire où vous pourrez équiper vos armes, boucliers (si vous êtes équipé d’une lance vous ne pouvez pas porter de bouclier), armures, bottes (celles-ci confèrent diverses aptitudes comme résister à la chaleur ou grimper aux échelles), objets et magies.
Ces deux derniers s’attachent à l’une des deux cases situées en haut d’écran. Pour les utiliser, il ne reste plus qu’à appuyer sur Run (l’équivalent de la touche Start sur une PC Engine) plus droite ou gauche, selon la case voulue. Notez que le nombre de fois où vous pouvez utiliser vos magies dépend du nombre de magies de ce type que vous aurez trouvées dans les coffres des donjons (vous vous rechargerez en dormant à l’auberge).
Ces coffres peuvent aussi renfermer des pièces d’équipement (notamment les pièces de l’armure légendaire ou de l’armure miniature) ou encore des coeurs qui augmentent votre jauge de vie.
THE NON-DYNAMIC HERO
La question se posera sans doute à jamais, de savoir pourquoi cet épisode n’est pas paru sur PC Engine en tant que Wonderboy, alors que les précédents avaient gardé la licence.
Quoi qu’il en soit, cette version huit bits n’a pas à rougir devant sa grande sœur. Les graphismes sont quasiment aussi beaux que sur Mega Drive, les animations sont identiques et, surtout, la bande-son sur CD est plus agréable à l’oreille.
Le problème, c’est que Dynastic Hero n’est pas spécialement agréable à jouer. Je ne me souviens plus si la version Mega Drive souffrait du même mal, mais ici en tous cas, les sauts sont pénibles du fait d’un certain « retard au démarrage » du héros. Cela rend les passages de pure plate-forme assez lourds, mais ce n’est même pas le pire. Non, cet honneur, si l’on peut dire, est réservé aux coups, qui se déclenchent eux aussi avec un temps de latence et, plus grave, ne se déclenchent même pas à chaque fois. Il est par exemple très difficile de frapper lors d’un saut, chose vraiment problématique lorsqu’on sait que la plupart des boss doivent être annihilés ainsi.
De fait, Dynastic Hero pourrait s’en trouver extrêmement complexe. Il n’en est rien car le game design a visiblement été pensé pour les plus jeunes. Le jeu est ainsi très facile ; par contre il est assez long, notamment à cause des nombreux allers-retours qu’il faudra effectuer entre les niveaux (entre autres, il faudra grimper et redescendre à plusieurs reprises une tour vierge de tout ennemi, passage affreusement chiant).
The Dynastic Hero est donc une conversion de grande qualité, mais plombée par un gameplay d’un autre âge qui la rend assez pénible sur la durée. Dommage.