Lorsqu’une équipe comme celle de RED Entertainment (auteurs entre autres des génialissimement extraordinaires trop bien Lords of Thunder et Gates of Thunder) vous propose de transformer votre mascotte en héros de shoot ‘em up, vous n’y réfléchissez pas à deux fois. Lorsque le résultat s’appelle Air Zonk, vous ne pouvez que vous féliciter d’avoir pris une aussi sage décision. Mais lorsque, en plus en plus, ces bougres de salopards décident de lui donner une suite sur votre nouveau Super CD-ROM², vous êtes à deux doigts de défaillir. Vous vous appelez Hudson Soft, et vous êtes heureux. E-R-E.
C’EST PAS DROOL
Eh non, pour une fois, l’ignoble tyrannosaure qui pourrit constamment la vie de Bonk n’est pour rien dans l’aventure qui va suivre. Ceci dit, on est tout de même dans un trip « si ce n’est toi, c’est donc ton frère », parce que le méchant du jour, un certain Sandrovitch, a plus que de faux airs de King Drool. Il est vert, il est teigneux, il a décidé de conquérir la planète et, pour ce faire, il lance une invasion de robots depuis la lune et fait enlever les membres de la Force Z. Bien mal lui en prend, bien entendu, puisque notre héros des temps modernes, le punkadelik Zonk, va lui mettre la rouste de sa vie et lui passer l’envie de s’y reprendre.
AIDE-TOI, ET LE POULPE MARTIEN T’AIDERA
Super Air Zonk : Rockabilly Paradise est, comme son aîné, un shoot ‘em up horizontal se déroulant dans un univers abracadabrantesque, ce genre de shmups humoristiques étant surnommé cute ‘em up. Votre aventure s’étale le long de sept niveaux qui, contrairement à ce qu’en dit le Bonk Compendium (censé être la bible des fans du petit enragé à la grosse tête), ne sont pas repris tels quels d’Air Zonk mais sont bel et bien entièrement nouveaux. Comme vous vous en doutez, chaque monde est gardé par un boss.
Vous vous aventurerez ainsi au-dessus de la mer, le long d’une rivière, dans le monde de la télévision, sur la lune ou encore dans une usine, affrontant chemin faisant nombre de robots étranges et de petits bonshommes à tête de Calimero, emblèmes de la saga. Vous pouvez traverser chacun des quatre premiers stages dans l’ordre de votre choix.
Les contrôles sont très classiques. Vous dirigez Zonk sur toute la largeur de l’écran au moyen du pad directionnel, et disposez d’un bouton pour faire feu droit devant vous et d’un second pour envoyer vos missiles. De base, le tir de votre héros se présente sous la forme d’un petit éclair assez peu dangereux. Mais bien vite, vous récolterez des options visant à augmenter la puissance de votre arsenal. Malgré tout, cela reste encore un peu trop limité pour vous maintenir en vie.
Alors il va falloir que vous sauviez vos amis, menacés par un ennemi et hurlant au secours. Cette étape intervient grosso modo à la moitié du stage et, si vous parvenez à délivrer la créature (il peut s’agir aussi bien d’une tortue de mer que d’un cuirassé volant, d’un micro HF ou d’un poulpe extraterrestre), vous entamerez une fusion avec lui. Dès lors, transformé en Elvis ou en fusée à tête humaine, vous verrez votre puissance de feu s’accroître considérablement et serez à même d’affronter sereinement le boss.
MANQUE D’AIR
Mettez un Super CD-ROM² entre les mains de RED Entertainment, et ils vous pondent un Lords of Thunder ou un Gates of Thunder, magnifiques shmups à même de rivaliser avec des productions 16 ou 32 bits. Dès lors, on serait en droit de penser que Super Air Zonk va nous en mettre plein la vue, son prédécesseur (pourtant sorti sur une « simple » Hu-Card) étant déjà très satisfaisant sur ce plan-là. Eh bien à vrai dire, les différences entre les deux jeux ne sont pas si énormes que cela.
Pour être tout à fait honnête, Super Air Zonk : Rockabilly Paradise est un titre fort séduisant, avec ses graphismes pleins d’humour et ses couleurs pastel, ses animations tordantes et sa bande-son qui en met plein les cages à miel. Pour autant, en dehors de ce dernier point, ce second épisode n’est pas beaucoup plus évolué que le précédent. Le seul véritable point fort de cette version Super CD-ROM² serait donc la qualité CD de ses compositions ?
Oui. Et même, pire encore, sur certains points il est moins plaisant qu’Air Zonk. Par exemple, il y a moins de partenaires de fusion, et en plus, on ne peut pas les choisir soi-même : il y en a un par niveau, c’est comme ça et c’est pas autrement. Il y a donc moins de variété, et ce même si, au final, il y a plus de niveaux.
Ambigu, ce Super Air Zonk : Rockabilly Paradise. Peut-être développé un peu à la va-vite, il est en tout cas moins bandant que son aîné. Toutefois, cette ultime aventure du punk à lunettes n’a pas à rougir face à la majorité des shoot ‘em up d’une bécane pourtant lourdement pourvue en la matière. C’est juste que RED nous a habitués à mieux, et que la chute n’en est que plus douloureuse.