Véritable star des salles d’arcade à l’époque, Street Fighter II a connu un nombre de concurrents faramineux. Des originaux, des clones, des parodies… Dans cette dernière catégorie, les joueurs PC Engine retiendront surtout Strip Fighter II, Hu-Card pirate parmi les plus connues et cotées.
DANS « BASTON », Y’A « TON ». COMME DANS « TÉTON ».
Contrairement au modèle de chez Capcom, qui nous proposait un mirifique scénario basé sur un fantastique tournoi mondial (hum), Strip Fighter II n’a pas d’histoire du tout. Six combattantes se foutent sur la gueule pour le fun : une amérindienne, une catcheuse obèse, une experte en arts martiaux, une lutteuse punk, une gorgone et une danseuse étoile.
DANS « STRIP FIGHTER », Y’A « FIGHTER ». MAIS Y’A SURTOUT « STRIP ».
Combattant_e_s ? Oui, à la manière d’Asuka 120%, l’intégralité du roster est du beau sexe. Et cela est forcément prétexte à quelques particularités. Pour commencez, rappelons que Strip Fighter est, comme son modèle, un beat ‘em up, un jeu de baston en un-contre-un.
Vous ne pouvez choisir qu’entre les six combattantes de départ, et il n’y aura pas d’autres adversaires. D’ailleurs, il n’y a pas de fin non plus ; vous aurez juste le privilège de voir votre nana digitalisée et à poil, lorsque vous aurez remporté la partie avec elle.
Chacune a ses propres techniques, et le roster est globalement équilibré. Nina, la danseuse en sous-vêtements de cuir, est grande mais assez peu rapide, ce qu’elle compense par un chouette jeu de jambes (!). Martha, la punkette en peau de panthère, est moyennement puissante et ses attaques à base de boules de feu et autres joyeusetés en font un pendant féminin de Ryu ou de Ken. Amanda, la dondon catcheuse, est lente mais surpuissante. A l’inverse, Medusa la gorgone est rapide mais faible. Bella, la shamane indienne, est équilibrée et aime attaquer au corps-à-corps (oh oui, oh oui !). Et Yuki, la kung-fukette enfin, est spécialisée dans les attaques aériennes, telle un bon clone de Chun Li.
Cependant, n’attendez pas de Strip Fighter un gameplay aussi riche que chez la concurrence. Malgré l’apparition un peu plus tôt de manettes à six boutons sur PC Engine, le jeu de Game Express n’en utilise que deux : un pour les poings et un pour les pieds.
Il est malgré tout possible de réaliser des enchaînements plus ou moins réalistes, comme dans tout bon beat, et des attaques spéciales qui, pour le coup, sont souvent amusantes et sexy : entre la tornade de seins d’Amanda et le lâché de string de Medusa, il y a de quoi se rincer l’œil ! N’oublions pas non plus le très délicat jet de menstruations (sisi) qui vous fera regarder votre compagne sous un jour nouveau.
DANS « JEU VIDÉO », IL Y A « JEU ». ET CERTAINS ONT TENDANCE À L’OUBLIER.
Au premier abord, Strip Fighter a pour lui d’indéniables atouts. Pastichant les meilleurs beat ‘em up 2D de l’époque, le jeu propose des combattantes très typées et charismatiques, un certain humour graveleux et donc un concept attachant.
Les graphismes sont de qualité, les sprites étant plus ou moins bien réalisés mais les décors souvent superbes. Les animations sont par contre à la ramasse totale, décomposées à la hache par des programmeurs qui n’ont pas dû souvent toucher un beat ‘em up de leur vie. Les différents thèmes musicaux sont, pour leur part, dispensables.
Mais le principal défaut de Strip Fighter arrive lorsqu’on attrape la manette. La jouabilité est poussive, les combattantes réalisent leurs actions quand elles le veulent (et elles le veulent pas souvent), certains coups passent tout bêtement à travers l’adversaire sans le toucher, et les spéciaux nécessitent au minimum bac +5 option nerfs d’acier pour sortir.
Ajoutons que la difficulté est atroce, et vous aurez vite compris que vous allez en chier pour espérer voir les images hentaï du jeu. Enfin, les combattantes n’étant qu’au nombre de six, la durée de vie du jeu est des plus limitées.
Strip Fighter II n’évite donc quasiment aucun des écueils dans lesquels sombrent la plupart des parodies. Privilégiant le côté paillard au plaisir de jeu, Game Express a une nouvelle fois foiré son coup. On zappe.