Développé et édité par TGL.
Au vu des notes ridicules que j’attribue le plus souvent aux jeux cochons, on pourrait penser que je joue les hypocrites en y jouant puis en les « cassant ». On pourrait oui, mais non en fait. C’est juste que la plupart de ces productions sont réalisées à la truelle par des impotents du clavier. Exception notable dans ce petit monde, Steam Heart’s est rien moins qu’une petite bombe ! Explication de texte.
À VOILE ET À VAPEUR
Encore une fois je ne saurais trop développer le scénario de ce jeu, puisqu’encore une fois tout est en japonais, et que je n’ai hélas pas appris la langue dans la nuit.
Cependant, l’histoire étant relativement simple et compréhensible, voilà ce que j’en ai compris : vous incarnez l’un ou l’autre d’un duo de pilotes d’avions de chasse - ou vaisseaux spatiaux, à voir - parti traquer un groupe de rebelles qui fout le boxon sur votre planète.
La planète en question n’est de toute évidence pas la Terre malgré quelques points communs, puisque tous les intervenants, héros comme ennemis, sont des nekos. Gné ? Mais si, vous savez : ces trucs qui ressemblent à des humains mais avec des oreilles de chats et généralement une canine qui pointe en dehors de la bouche. On en trouve dans tout un tas de mangas.
SHOOT THEM UP, THEN FUCK THEM UP
Qui dit pilotes d’avions dit en général shoot ‘em up. Et en effet, à la différence de ses collègues cochons (en mettant à part les Cho Aniki qui sont juste euh… bizarres), Steam Heart’s est un shmup, vertical de surcroît. Il se compose de sept niveaux bien évidemment gardés par des boss, sur lesquels nous reviendrons parce qu’ils constituent le principal attrait du soft.
Après avoir choisi votre pilote entre le mec et la nana (pas grande différence entre les deux), vous traverserez des environnements pour le moins classiques, volant au-dessus des mers, des forêts, etc. Tout cela en détruisant les hordes de vaisseaux métalliques qui s’abattent sur vous.
Vous dirigez votre vaisseau sur toute la surface de l’écran au moyen des touches directionnelles, et vous tirez grâce à la touche II, le bouton I permettant quant à lui de mettre un coup de champignon pour vous déplacer plus vite. Rien de très particulier jusque là.
Idem concernant le système d’évolution de votre engin (votre engin volant, s’entend) : il s’agit de récupérer les quelques capsules disséminées ça et là, afin d’obtenir de nouvelles armes comme le rayon laser, ou un bouclier momentané. Pour le reste, vous avez droit à vous faire toucher sept fois avant d’exploser et de vous retrouver game over, puisqu’il n’y a ni vies ni continues. Il y a par contre trois niveaux de difficulté.
Mais revenons-en aux boss. Ceux-ci sont des robots géants avec une vague forme animale (genre scorpion, serpent…), et dotés d’un armement très fourni puisqu’ils ont en général cinq ou six attaques différentes. Ils sont aussi constitués de plusieurs parties, dont un corps qu’il faudra détruire pour mettre fin au combat.
Vous noterez que jusqu’ici, Steam Heart’s est un shmup on ne peut plus traditionnel. Cependant, l’ennemi a eu le bon goût de ne former que des femmes-pilotes pour diriger ces engins. Et ça, ça fait toute la différence. Parce que si le dicton traditionnel est « Femme au volant, mort au tournant », Steam Heart’s nous en propose un nouveau : « Femme au manche à balai, cochoncetés ». C’est bien mieux, non ? Ainsi, une fois défaits, les boss se rendent. Cela donne lieu à des scènes cinématiques où nos deux pilotes s’expliquent physiquement avec les filles d’en face, et cela se termine toujours dans la joie et la bonne humeur.
DROIT AU CŒUR. ENTRE AUTRES.
Pastichant discrètement les shmups plus sérieux, Steam Heart’s propose un univers et des personnages sympathiques, bien mis en valeur par un jeu aux graphismes léchés (et s’il y’avait qu’eux…), notamment lors des inter-scènes de grande qualité.
Cependant, on regrettera une fois encore que ces « cinématiques » soient en fait totalement statiques. Le reste du temps, les animations sont de qualité. Les musiques retentissantes et les textes joués complètent une réalisation globalement très satisfaisante.
Concernant le jeu en lui-même, Steam Heart’s propose un gameplay assez basique au regard de ses contemporains, les améliorations d’équipement se faisant rares. Il faudra alors se reposer uniquement sur vos talents de pilote, le jeu étant par ailleurs très difficile. Cependant, il n’est pas obligatoire de jouer selon le mode de difficulté le plus élevé pour admirer les saynètes, aussi ce mode-ci est-il à réserver aux plus acharnés.
Construit, long et très agréable à jouer, Steam Heart’s est tout simplement le meilleur jeu érotique sur PC Engine. À vrai dire, c’est même un bon shmup tout court, les plus pudiques n’auront qu’à se cacher les yeux entre les niveaux (ou appuyer sur Run pour passer directement à la suite).