Suite de l’un des tous premiers jeux des papas de Street Fighter, Megaman et tant d’autres, Son Son II n’est pas, à la différence de son aîné, sorti en arcade. Il reste une exclusivité PC Engine, et qui s’en plaindrait ? Les possesseurs d’autres consoles ? Bah ils avaient qu’à bien choisir.
BOUDDHA FAIT DU BOUDIN
Adaptation assez libre (mais peut-être l’une des plus fidèles tout de même) de la Légende du Roi des Singes, Son Son II nous conte l’aventure de Sun Wun Kong - San Goku au Japon - le demi-dieu à queue de singe, mandaté par Bouddha en personne pour retrouver des parchemins divins dérobés par un vilain quelconque. Le héros sera, pour ce faire, accompagné de ses amis : une jolie jeune femme, un cochon armé d’un râteau et une sorte d’oiseau anthropomorphe.
SON GOKU AU PAYS DE GUIGNOL
Son Son II est un jeu de plates-formes orienté aventure, qui se compose de sept niveaux. Tradition oblige, un boss garde chacun des stages, et vous devrez vous en défaire pour espérer passer au suivant.
Les paysages que vous traverserez vont de la caverne volcanique à la pagode chinoise, en passant par la forêt par exemple. Quant aux adversaires, n’importe quoi ou presque fait office de sparring-partner : ogres, tas de gelée, balles rebondissantes, chauves-souris…
Les stages sont non-linéaires, et c’est d’ailleurs ce qui fait la principale spécificité de Son Son II. En effet, il vous faudra trouver le moyen de passer la porte qui ferme le stage en cours, qui lui-même est par ailleurs circulaire : si vous vous contentez d’avancer en ligne droite, vous allez vite tourner en rond.
Vous devrez donc mettre la main sur une clef, parfois très bien cachée. Vous pourrez aussi rencontrer vos amis, qui vous gratifieront selon les cas d’un objet, ou feront office de magasin ambulant.
Vous les paierez en fruits. En effet, en détruisant les ennemis vous obtiendrez des fruits, et ce sont eux qui font augmenter le nombre de « zenny », la monnaie du jeu. Pour le reste, vous trouverez également des cœurs qui restaurent votre jauge de vie et des rouleaux qui restaurent celle de magie.
En effet, en plus de pouvoir sauter (bouton I) et donner des coups de bâton (bouton II), Goku peut utiliser les sorts qu’il aura achetés en magasin. Il faut pour cela faire une pause, choisir le sort puis appuyer sur II pour l’utiliser une fois sorti de la pause.
Les magasins vous fournissent également des recharges de vie ou d’énergie, des bâtons plus puissants, ou même le fameux nuage magique qui vous permettra d’atteindre des hauteurs insoupçonnées.
CAPCOM AUX MANETTES, ATTENTION LES MIRETTES !
Décalé et souvent humoristique, Son Son II adapte correctement la fameuse légende chinoise, pour un résultat très satisfaisant.
Visuellement, le soft fait plus que tenir la route. Il est très coloré, les décors sont variés et bénéficient de nombreux détails, et les sprites sont souvent petits mais mignons.
Les animations sont en outre de qualité, et l’action reste fluide y compris en cas d’ennemis surnuméraires. La musique guillerette qui accompagne le visuel parfait une réalisation globalement très au-dessus de la moyenne.
En outre, Son Son II est agréable à jouer, de par son côté vieille école et son déroulement non-linéaire. On pourra néanmoins reprocher au jeu des contrôles un peu approximatifs, notamment lors des sauts, chose d’autant plus surprenante que les Megaman (de Capcom eux aussi) sont réputés pour la précision au poil de cul près de leurs sauts.
La difficulté intrinsèque du jeu n’est pas exceptionnelle, mais il se pourrait néanmoins que vous perdiez du temps (et vos nerfs) à force de tourner en rond sans trouver l’objet de vos recherches. De fait, Son Son II est assez long et mérite que l’on s’y attarde.
Il s’agit là d’un jeu pas loin du statut de hit, et qui aurait sans doute obtenu ce titre si ses pères avaient daigné lui accorder une maniabilité un peu moins rigide. Il s’en est fallu d’un cheveu.