Développé par Alfa System (fameux pour ses portages de grands hits sur PC Engine, tels Fighting Street ou Dai Makaimura) pour le compte d’IGS, Sinistron est connu au Japon sous le nom de Violent Soldier. Eh oui, pour une fois les Américains n’ont pas l’apanage du titre martial !
IT’S ANOTHER SHMUP FOR YOU AND ME IN PARADISE
Rien de neuf au pays du shoot ‘em up : Sinistron nous conte une histoire débordant d’une originalité insolente, à savoir celle d’une planète, sans doute la Terre dans un quelconque futur apocalyptique, menacée d’extinction suite à une invasion extraterrestre (extraplanétaire dirons-nous, dans l’expectative). Pour remédier à ce léger problème, un chasseur spatial est envoyé seul contre la flotte ennemie, et comme vous vous en doutez, c’est à vous de manier l’engin.
LE BEC DANS L’EAU
Sinistron est un shoot ‘em up horizontal qui se compose de six niveaux. Comme à leur habitude, les boss vous attendront au terme de chacun de ces stages pour vous empêcher d’accéder au suivant.
C’est donc suivant ce chemin prédéfini que vous traverserez l’espace, avant de vous engouffrer dans une caverne menant à une zone organique et répugnante digne de R-Type. Retour ensuite dans le cosmos puis, enfin, au cœur de la forteresse ennemie, elle aussi plus ou moins vivante. Face à vous, des hordes de vaisseaux aux capacités inquiétantes.
Heureusement, votre vaisseau est apte à traverser n’importe quel nid de guêpes. Vous disposez de deux boutons aux capacités originales : la touche II sert comme souvent à tirer, mais vous pouvez la maintenir appuyée pour produire une sphère d’énergie servant à la fois de bouclier et d’arme au contact. Quant à la touche I, elle permet d’ouvrir et fermer le bec de votre vaisseau ! Il y a trois positions, pour autant d’effets sur votre tir : fermé, votre tir est puissant et concentré ; ouvert, votre tir est large mais faible ; et bien entendu, la position médiane est celle où puissance et largeur s’équilibrent. L’ouverture du bec influe également sur le bouclier. Ainsi, plus le bec est ouvert et plus le bouclier sera minimal.
En outre, il est possible de ramasser quelques options bien utiles. Les capsules bleues vous confèreront les deux modules qui permettent d’activer le bouclier, les rouges modifient le style de votre tir. Quant aux vies supplémentaires, c’est en passant certains paliers de score que vous en obtiendrez.
PIQUE ET PIQUE ET COLEGRAM
Nouvel arrivant dans l’univers impitoyable du shmup spatial, Sinistron s’en sort de justesse mais ne rivalise vraiment pas avec les cadors du genre.
Visuellement, le soft est assez pauvre. Deux des niveaux se contentent de nous envoyer dans l’espace, ce qui implique un fond noir omniprésent et assez pathétique. Le reste des niveaux est assez joli, par contre, les sprites manquent bigrement de détails.
Les animations sont correctes, sans forcément proposer de nouvelles choses. Tout juste notera-t-on la présence de multiples parallaxes, minimum syndical sur une console capable de beaucoup plus. Idem concernant la bande-son, qui est remuante mais sans un sou d’originalité.
La jouabilité est correcte, mais là encore difficile d’en assurer la promotion : c’est un minimum que d’avoir un vaisseau qui réponde bien. Le gameplay lui, bien qu’inattendu, devient rapidement rébarbatif.
La difficulté est néanmoins suffisamment osée pour nous surprendre parfois, mais le jeu n’est pas assez long pour nous accrocher longtemps.
Sinistron est donc une œuvre commune, banale et sans saveur. Ni exempt de reproches, ni franchement pénalisable, le jeu manque surtout de charisme. Un petit shoot de troisième main.