Développé et édité par Playco.
Comme nous avons pu le constater jusque là, les jeux non-officiels, et par là même érotiques ou pornographiques, parus sur PC Engine, ont été édités par les deux acteurs principaux du milieu underground sur la console : Hackers International/Games Express et Playco. Ces derniers sont souvent allés plus loin dans leur démarche que leurs cousins, avec quelques « accidents de parcours » qui nuisent à leur image déjà pas très reluisante. Shinsetsu Shiawase Usagi F remettra-t-il les pendules à l’heure ?
À LA RECHERCHE DE LA NOUVELLE (PORN)STAR
De ce que l’on peut en comprendre lorsqu’on ne pratique pas la langue, Shinsetsu Shiawase Usagi F nous met dans la peau d’un homme seul et désespéré : il est visiblement très épris de la star des films pornos qu’il regarde en boucle à longueur de journée, tout en sachant que cette dernière est inaccessible.
Alors en guise de succédané, il appelle des call-girls en espérant que l’une d’elles ressemblera à l’objet de ses rêves. Et quand bien même elles ne ressemblent pas à l’objet de ses rêves, cela ne l’empêche pas de se payer une petite séance, parce que faut pas déconner quand même.
DIGICO, TU ME RECONNAIS ?
Shinsetsu Shiawase Usagi F est, comme les deux épisodes précédents, un digital comics, alias digico, alias livre virtuel, vous commencez à connaître la chanson. Il se compose donc d’une suite d’images fixes agrémentées de texte, que vous lirez comme un bouquin virtuel.
La virtualité de l’ouvrage offre tout de même quelques avantages par rapport à un livre normal : tout d’abord les images sont parfois partiellement animées (ce qui peut avoir du bon lorsqu’il s’agit d’un jeu pour adultes), ensuite elles sont accompagnées de doublages et de musique, et enfin les digicos sont interactifs.
C’est sur ce dernier point que nous allons revenir. Tout au long de l’histoire, vous passez à la ligne de texte suivante en appuyant sur les touches I ou II. Mais à certains moments le jeu vous offrira deux choix. Lorsqu’un tel cas se présente, ce sera à vous de choisir « la destinée de votre héros », destinée qui se résume à bouillave dans tous les sens. M’enfin bref. En règle générale, l’un des choix vous envoie sur la suite de l’aventure, alors que l’autre vous branche sur l’une des mauvaises fins du jeu où, de toute évidence, vos intentions ont été mal perçues par la demoiselle avec qui vous étiez. À vous donc de bien choisir, mais il est bien évident que si vous tenez absolument à « gagner », vous saurez faire usage des save states de votre émulateur.
PRAYER FOR A WANKER
Pour une fois, l’histoire est un tout petit peu amusante (il y a même des scènes très City Hunter dans l’âme) et sort légèrement des sentiers battus. Ça mérite pas un Oscar non plus, hein, mais comme j’aime bien les jeux un minimum scénarisés, c’est un bon point pour moi.
Visuellement, les graphismes toujours très orientés manga restent plaisants, même si les scènes hentaï, assez crues, sont censurées. Ah bah les gars, faudrait savoir ce que vous voulez quand même ! Malgré tout, cela reste une succession de plans fixes, et même si quelques animations pointent leur nez de temps en temps, cela ne saurait nous faire oublier le regret de ne pas avoir un véritable dessin animé devant nous.
Bon point malgré tout pour l’ambiance sonore, avec des musiques discrètes mais des dialogues joués convaincants. Même si le gros du jeu d’acteur consiste à pousser des rugissements de plaisir.
Réalisation correcte, donc. Quant au jeu en lui-même, le constat est toujours le même : Shinsetsu Shiawase Usagi F est juste un livre d’histoires, ne propose aucun challenge et se termine en un quart d’heure. L’intérêt est donc quasiment nul, y compris pour les plus salaces d’entre nous.
Petite galette limite introuvable, SSUF n’a donc d’attrait que pour les fous furieux qui voudraient absolument rassembler une logithèque PC Engine exhaustive. Ça laisse quand même pas beaucoup de possibilités.