Aussi connu au Japon sous le titre Crest of Wolf, Riot Zone est à la PC Engine ce que Bare Knuckle II est à la Mega Drive, ou Final Fight au CPS : le meilleur représentant du genre sur sa machine.
C’EST LÀ MA ZONE
Vous aurez sans doute remarqué que les beat ‘em all des années 80/90 sont assez pessimistes quant à l’avenir de l’humanité. Ils nous parlent tous d’un futur proche où les mégalopoles sont infestées de punks, prostituées et gangsters en tous genres, qui y font leur loi sans que les forces de l’ordre n’y puissent rien. L’occasion de nous présenter quelques vigilantes, ces « citoyens modèles » qui servent de justiciers lorsque la police ne fait plus effet.
Eh bien, Riot Zone ne déroge pas à la règle. Ces petites frappes ont kidnappé votre nana, et vous préférez démissionner de votre poste d’inspecteur afin de pouvoir les mettre à l’amende en toute impunité.
PUTAIN C’QU’IL EST BLÊME, MON HLM
Riot Zone est un beat ‘em all dans la droite lignée de Final Fight. Il s’agit de traverser cinq niveaux conclus chacun par le combat contre un boss.
Les stages sont découpés en plusieurs zones, le but étant d’éliminer toute la racaille qui les infeste (merci monsieur Kärscher) à coups de latte, et ce en temps limité. Ceci vous débloquera l’accès à la zone suivante.
Les personnages, héros comme ennemis, ont chacun une jauge de vie plus ou moins longue, indiquant le nombre de mandales qu’ils peuvent se prendre dans les narines avant de succomber. Jaune, tout va bien, rouge, vous (ou l’ennemi) êtes mort. Petite subtilité pour les boss : plutôt que de leur coller une jauge immense dépassant de l’écran, ils ont droit à des couches de couleurs supplémentaires (bleu, vert…) avant d’arriver à la jauge jaune, puis à la rouge lorsque vous leur aurez réglé leur compte. Ce principe est directement repris de la plupart des beats de Capcom.
Afin de progresser dans l’aventure, vous devrez donc cogner sur tout ce qui bouge, et pour ce faire, Riot Zone nous la joue tranquille : vous disposez d’un bouton pour frapper et d’un autre pour sauter. Au contact, le bouton de coup permet d’attraper un adversaire pour lui assaisonner le museau au corps-à-corps, et si vous frappez lors d’un saut, vous réaliserez un coup de pied sauté des plus efficaces. Enfin, il est possible de déclencher une super-attaque (différente selon le perso que vous aurez choisi parmi les deux disponibles) lorsque vous vous retrouvez dans une situation inextricable, mais cela vous coûtera un peu d’énergie.
La plupart des éléments du décor sont destructibles, il est même possible d’en attraper certains pour les balancer à la gueule de vos assaillants.
FINAL FIGHT, SORS DE CE CORPS !
Il est indéniable qu’Hudson s’est inspiré, voire a carrément plagié, Final Fight pour réaliser son jeu. Même sans tenir compte de l’ambiance « racaille » du jeu, la ressemblance du héros de Riot Zone avec Cody est par trop frappante.
Quoi qu’il en soit, la firme à l’abeille a réussi son coup. Les graphismes sont particulièrement jolis, les sprites en imposent et sont très correctement animés, et la bande-son est tonitruante à souhait. Seul bémol, les bruitages sont très métalliques : on a l’impression que R2D2 est en train de se fritter les gencives avec C3PO, et cela manque donc de réalisme.
La jouabilité est très facilement compréhensible, et si Riot Zone n’évite pas la redondance inhérente au genre, il sert à merveille son rôle de défouloir. D’autant que la difficulté est loin d’être négligeable, quand bien même l’abus de coups de pied sautés la fait diminuer de manière drastique.
Le seul véritable défaut du soft est sa faible durée de vie. Avec cinq niveaux, même assez longs, Riot Zone ne dispose que d’une longévité limitée. Dommage.
Ainsi, la PC Engine aura au moins eu droit à un très bon beat ‘em all, genre sous-représenté sur la p’tite blanche de NEC. S’il n’invente rien - mais alors vraiment rien ! - Riot Zone est réalisé avec brio et devrait satisfaire tous les bastonneurs en mal d’action.