Sous couvert d’un titre à consonance latine (qu’on peut traduire grosso merdo par « le lièvre furieux »), Rabio Lepus est un énième shoot ‘em up, genre représentant pas loin des deux tiers de la ludothèque PC Engine. Développé par Video System (Hatris, Aero Fighters…), il est le portage parfait du Rabbit Punch sorti dans les salles enfumées.
LAAAPIN ? OUAIS, TKK TKK…
Rabio Lepus nous convie dans un monde où les humains se déguisent en lapins, et où les vrais lapins sauvent l’humanité des invasions extraterrestres, en chevauchant des missiles comme d’autres se mettraient au volant de leur voiture. Difficile de comprendre les tenants et aboutissants d’un scénario visiblement pas sérieux, puisqu’encore une fois, tous les textes sont en japonais.
PETIT LAPIN, SI TU N’AS PAS D’AILES TU PEUX QUAND MÊME VOLER…
Rabio Lepus est donc un shoot ‘em up avec défilement horizontal, et que l’on peut classer sans trop de remords dans la catégorie des cute ‘em up, ou shoots mignons et amusants. Les six niveaux qui le composent sont bien entendu gardés par un boss chacun, au minimum.
Commençant votre périple dans l’espace, vous arriverez bien vite dans une caverne, puis continuerez en franchissant tour à tour plaines, montagnes et forteresses ennemies. Tout en progressant, il faudra, comme il se doit, éliminer toute présence hostile, qu’il s’agisse d’animaux ou de créatures moins amènes, et esquiver les pièges vicieux (lames qui sortent du sol ou du plafond, décor un peu trop proéminent pour être honnête…).
Notre lièvre furieux, juché sur un missile comme expliqué ci-dessus, peut se déplacer sur toute la surface de l’écran. Il tire vers l’avant lorsque vous pressez la touche II, et envoie une salve de missiles à tête chercheuse (en quantité limitée, bien sûr) si vous appuyez sur le bouton I, faisant office de smart bomb en moins efficace.
Notez au passage que selon les cas, il vous sera possible d’utiliser vos petits poings gantés afin de repousser un assaillant, ce qui a d’ailleurs donné son nom américain au jeu en arcade.
En détruisant les jarres volantes qui parsèment votre route, vous obtiendrez également quelques bonus salvateurs, à savoir des recharges d’énergie sous forme de carottes, des vies supplémentaires, des missiles de substitution, des rubans qui vous permettent d’encaisser un tir sans perdre d’énergie ou encore des peluches qui vous rendent temporairement invincible : vous ne pouvez plus tirer, mais il vous suffit de foncer sur un ennemi pour le détruire !
ÇA SECOUE LEPUS
Il semblerait que Video System n’ait pas réussi à décider de quel côté ils allaient se tourner : Rabio Lepus oscille entre shmup sérieux et cute ‘em up, avec d’un côté un héros que l’on dirait tout droit sorti de Parodius et des cut scenes visiblement humoristiques, et de l’autre des décors sérieux et des ennemis, pour la plupart, pas si délirants que cela.
Tout cela pourrait peut-être se révéler décevant, si ce n’était la réalisation globalement très satisfaisante de l’ensemble. Les graphismes sont à la fois simples et plaisants à l’œil, les couleurs sont vives sans piquer les rétines, les animations sont fluides et le défilement suffisamment rapide, et la bande-son est entraînante à défaut de faire dans l’originalité.
Le gameplay, très classique en apparence, se montre assez tactique sur la longueur puisque, vous l’aurez peut-être remarqué, il n’y a aucun moyen de booster son tir de base. Il faudra alors souvent faire le plein de bonus (missiles ou invincibilité) afin d’écourter les combats.
Heureusement, ou malheureusement pour les aficionados (les « shmupeurs » sont en général masos), la difficulté est limitée et aucun ennemi, pas même les boss, ne résiste à plus de quelques tirs bien placés. De fait, le jeu est assez court et manque un brin de challenge.
Dommage, parce que le lapin furieux avait une bonne bouille et aurait sans doute mérité une aventure un peu plus soutenue, à la mesure de sa rage qui ne demandait qu’à se manifester.