Ordyne est un jeu vidéo PC Engine publié par Namcoen 1989 .

  • 1989
  • Shoot Them Up

Test du jeu vidéo Ordyne

2/5 — Presque bien par

S’il est un genre de prédilection sur PC Engine, c’est aucun doute le shoot ‘em up. Des verticaux, des horizontaux, des qu’on se demande ce que c’est, des dans l’espace, des amusants, des… Des amusants, t’as dit ? Ordyne, c’est justement un cute ‘em up, signé Namco et sorti en début de vie de la console.

MÉDECIN NON-CONVENTIONNÉ CHERCHE JEU NON-CONVENTIONNEL

Yûichirô Tomari, génie scientifique de haut rang, et Sunday Chin, son fidèle assistant, sont à la recherche de Kana Aibara, la fiancée du premier. Car comme toute jeune femme presque mariée de jeu vidéo, elle s’est fait enlever par le méchant pas beau de l’histoire, à savoir le Dr. Kubota. Ce qui ne nous explique pas forcément pourquoi nos deux héros vont à sa rescousse en avion plutôt qu’à pinces ou en voiture, ou pourquoi ils n’appellent tout simplement pas la police (faut bien qu’elle serve à quelque chose), mais on n’a qu’à dire qu’ils sont pilotes d’essai à leurs heures perdues et ça ira bien comme ça.

DITES TRENTE-TROIS

Ordyne est donc un shoot ‘em up humoristique à scrolling horizontal, qui se compose de sept niveaux gardés, comme de bien entendu, par les inénarrables boss.

Il s’agira de traverser les cieux, les fonds marins, les volcans ou encore les glaciers en faisant feu de tout bois, face à des créatures robotiques ou animales toutes plus acharnées les unes que les autres.

Un joueur seul contrôlera Tomari, alors que le deuxième joueur pilotera le vaisseau de Chin, si deuxième joueur il y a. Quoi qu’il en soit, les contrôles sont les mêmes : le bouton I permet d’envoyer des bombes en cloche vers le sol et le bouton II de tirer droit devant vous.

En détruisant certains ennemis qui viennent par vagues (il faut détruire la vague entière) ou en cherchant dans les niveaux, vous récolterez des ballons de baudruche représentant de l’argent, bah oui. Ces ballons sont les seuls bonus du jeu - ah non pardon, y’a aussi des diamants représentant des vies supplémentaires, mais faut aller se les chercher -, mais ils ont du coup une grande importance.

Premièrement, vous pourrez les dépenser dans les magasins volants prévus à cet effet - vous ne pouvez pas les rater - que vous trouverez dans chaque niveau : à la manière d’un Mr. Heli ou d’un Fantasy Zone, cela vous permet d’acheter des options intéressantes comme un upgrade de puissance ou de vitesse, la possibilité de tirer en 3-way ou encore des bombes nucléaires, par exemple. Mais à l’instar de Fantasy Zone, toujours lui, ces améliorations ne sont que temporaires, et vous allez devoir claquer plusieurs fois votre argent afin de traverser les niveaux à peu près sereinement.

Ou bien vous pouvez tenter votre chance dans les casinos, tout aussi volants que les magasins, on ne change pas une équipe qui gagne. Vous pourrez jouer à la roulette pour tenter d’obtenir les mêmes options (ou encore plus d’argent !), mais à moindre coût. Mais avec aussi la possibilité de ne rien gagner du tout…

NON REMBOURSÉ PAR LA SÉCURITÉ SOCIALE

Soyons francs, Ordyne accuse son âge. Les graphismes sont moyens, avec des décors colorés et sympathiques mais des sprites minuscules et peu ou pas d’effets visuels. Les animations sont néanmoins assez fluides, et la bande-son, globalement correcte, sauve une réalisation en dessous des standards auxquels nous a habitués la console (sans même parler des Lords of Thunder ou Parodius qui sont hors catégorie).

La jouabilité est malheureusement elle-aussi décevante. Ou plus exactement, épuisante : votre vaisseau est certes muni d’un autofire, mais celui-ci est tellement mou que vous serez obligés de vous la jouer manuelle (ça changera pas les habitudes de certains), et croyez-moi, vous allez vous tuer le pouce à matraquer cette putain de touche II. N’oublions pas non plus le système d’options temporaires, héritage d’une époque préhistorique où Fantasy Zone faisait sa loi, et qui se révèle particulièrement frustrant lorsqu’on arrive à poil devant le boss.

Si bien que la difficulté est muy caliente, si vous voyez ce que je veux dire. Entre la maniabilité foireuse, les ennemis surnuméraires et les pièges vicelards, vous risquez de souffrir inutilement. Les stages n’en paraissent que plus longs, et plus douloureux.

Alors le mieux, c’est de laisser passer l’orage qui bouillonne en vous, d’éteindre la console/l’émulateur/le sonotone de mémé (rayez la mention inutile) et de jeter Ordyne aux oubliettes, là où est sa vraie place.

Ordyne