Présent sur à peu près toutes les consoles 8 et 16 bits, Ninja Gaiden jouit de la réputation d’être l’une des séries de ninja-games les plus cultes des années 80 et 90. Cette version Nec, sortie uniquement au Japon, n’est cependant pas la version originale de Ninja Gaiden mais un portage de la version Nes, plus connue sous le titre Shadow Warriors en Occident. En fin de compte, seul le scénario marque une réelle différence et, au fond, le scénario d’un jeu de ninja ne présente pas forcément un intérêt stratégique. Voyez plutôt : Ryu Hayabusa descend d’une longue lignée de maîtres ninja dont la mission ancestrale était de faire respecter l’équilibre entre le bien et le mal. Sur les conseils posthumes de son père, le guerrier de l’ombre se lance dans une quête dangereuse à travers les deux Amériques pour empêcher qu’une secte apocalyptique ne réveille deux puissants démons endormis depuis des millénaires. C’est clair, bateau, passe-partout et on n’en demande pas plus finalement.
Ninja Gaiden est tout aussi simple en pratique. Votre ninja évolue dans une succession de stages urbains et tropicaux selon un scrolling horizontal et doit éliminer tous les ennemis à la solde de la secte à l’aide de son katana. Heureusement, ces malandrins obéissent en tout points aux scripts simplistes qui régissaient les baddies à cette époque (genre, je cours vers le ninja et si je ne le blesse pas, je continue à courir droit devant moi). Quelques passages millimétrés de plates-formes sont également au programme. Heureusement, Hayabusa possède la faculté de s’accrocher à diverses surfaces (panneaux électriques, murs, amoncellement de caisses). Cette particularité lui permet notamment de rebondir entre deux murs rapprochés de manière à escalader un obstacle infranchissable – un grand classique des jeux de ninja d’ailleurs - ou simplement se mettre en sécurité quand le rez-de-chaussée est un peu trop envahi de guerriers ennemis et de bêtes féroces.
En récupérant certains bonus, Ryu pourra s’équiper de plusieurs armes secondaires, comme des shurikens, des boules de feu, de tornades à propulsion verticale ou la capacité de réaliser une pirouette toutes lames dehors. Ces armes secondaires consomment l’«énergie spirituelle» du ninja mais il est possible de rehausser cette barre d’énergie en dénichant d’autres bonus.
Réalisation technique :
Une fois n’est pas coutume, ce jeu PC Engine est techniquement plus proche des consoles 8-bits que des consoles 16-bits. Ce qui ne signifie pas qu’il soit loupé, bien au contraire, mais Ninja Gaiden ne donne pas dans les prouesses techniques dont la console est coutumière. Les graphismes sont sobres, avec des décors simples et réussis, des sprites de très petite taille mais une bonne atmosphère globale. Plus réussi que la version Nes, il surpasse très légèrement (au niveau de la palette de couleurs notamment) l’excellente version Master system. La bande sonore n’est pas non plus exceptionnelle : les mélodies sont chouettes mais l’instrumentation un peu métallique est typique des consoles de l’ancienne génération. Heureusement, Ninja Gaiden reste une merveille au niveau du gameplay. L’action est vive et rapide et, si le soft est d’une grande difficulté, la maîtrise du ninja ne peut jamais être prise en flagrant délit d’imprécision. Sauter, rebondir, frapper…le ninja répond au doigt et à l’œil !
En bref : 16/20
Ne vous fiez pas à l’apparence un peu datée de ce Ninja Gaiden car il s’agit d’un excellent soft, l’un de ceux qui offrent un tel rythme et une telle atmosphère qu’on passe sans problèmes sur leurs menus défauts. Dans la même veine que Shinobi, avec peut-être un soupçon de personnalité en moins mais un confort de jeu supérieur.