NHK Okaasan to Issho Niko Niko Pun est un jeu vidéo PC Engine publié par NHKen 1991 .

  • 1991
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo NHK Okaasan to Issho Niko Niko Pun

0/5 — Nul !! par

Développé par ISCO, édité par NHK.

Je fais partie de cette classe de joueurs honnie, vous savez, ceux que l’on appelle les casual gamers. J’aime pratiquer les jeux-apéros que l’on termine au bout de dix minutes plutôt que de m’enfermer une semaine devant Final Fantasy XV Turbo Max Sans Conservateurs 3, même si ça n’a pas toujours été le cas. Je défends la Wii face aux accusations fallacieuses des sonystes et grosoftiens, je milite pour la plus grande démocratisation possible du médium et il m’arrive même de jouer à des jeux pour enfants. Y compris à celui-ci, et ça va peut-être me faire changer d’avis.

LES ROBINSON CRUSOÉ DU DIMANCHE

Trois amis animaux (un chat, un koala et un perroquet) se retrouvent perdus sur une île déserte. Ça commence comme une fable de La Fontaine, mais vous allez voir qu’il n’y a pas forcément de morale à méditer. Les trois lascars découvrent un bébé dragon affamé. Il se mettent donc en devoir de secourir le nourrisson, et partent à la chasse aux fruits, car tout le monde sait que les dragons sont frugivores.

LE MOUVEMENT PERPÉTUEL À LA PORTÉE DE L’HOMME

NHK Okaasan to Issho Niko Niko Pun, NNP pour les intimes, est une sorte de vague relent d’ersatz de presque jeu de plates-formes vite fait pour dire. Le but est simple : vous avancez en ligne droite, vous récupérez trois fruits d’une même variété et vous les donnez au dragon à la fin. Le dragon grandit, et vous permet par on ne sait quel miracle de quitter l’île. Vous repartez donc et tombez sur une autre île, où il faudra sauver un autre dragon, et ainsi de suite jusqu’à ce que mort s’ensuive. Impossible de dire combien le jeu comporte de niveaux, puisque je me suis lassé dès les trois premières secondes du premier stage, et j’ai abandonné au bout du troisième.

L’originalité des niveaux fait peur à voir : vous traverserez une plage, une forêt, une plaine… Endroits visités par une petite dizaine d’animaux, qui vont des mouettes aux morses en passant par les crabes et les tortues.

Vous choisissez en début de partie l’animal que vous dirigerez, ce qui n’a absolument aucun intérêt puisque les trois sont identiques en terme de capacités. Capacités qui sont au nombre faramineux de… une. En l’occurrence, ils peuvent tous sauter lorsque vous appuyez sur le bouton I, et c’est tout. Ceci vous permettra de récupérer les fruits en hauteur, voire d’éviter les ennemis.

Cependant, n’allez pas croire qu’éviter les ennemis a son utilité : vos héros ont beau avoir une jauge de vie, vous faire toucher par une bestiole ne vous blessera pas, pas plus que de chuter d’une trop grande hauteur ou quoi que ce soit. On ne peut pas mourir dans NNP, et il n’y a d’ailleurs pas de continues. On peut juste se suicider si l’on reste trop longtemps devant l’écran.

Dernier point, et non des moindres, chaque niveau dispose de portes plantées au beau milieu de nulle part - logique, quand tu nous tiens… - qui vous mèneront vers des images géantes des héros. La plupart sous forme de mini-puzzles qu’il vous faudra ré-agencer afin de profiter du superbe artwork. Ouaouh !

MAIS POURQUOI EST-IL AUSSI GENTIL ?!

Les jeux d’éveil, je n’ai rien contre. Je conçois que l’on puisse intégrer le jeu vidéo dans un système d’éducation, je trouve même ça bien, mais il faut que ledit jeu ait des vertus pédagogiques. L’ennui avec NNP, c’est que ce n’est précisément pas le cas.

Pour commencer, et avant même de se perdre dans des considérations hautement philosophiques, restreignons-nous à quelque chose de plus terre-à-terre : la réalisation du jeu. En un mot comme en cent, NNP est à chier. Oui, ça fait deux mots.

Les graphismes sont indignes de leur support, les décors sont vides, les sprites petits et banals, les couleurs épileptiques, les animations plus raides que Michael Jackson et la musique tout aussi navrante, sans compter que c’est toujours le même air qui tourne en boucle.

En dehors de cela, NNP est à la fois crispant de par sa maniabilité mollassonne, et ridicule de par son absence totale de difficulté et sa répétitivité extrême. Encore une fois, un jeu d’éveil fonctionne sur deux principes : soit il se veut pédagogique et il va apprendre à l’enfant des notions d’apprentissage scolaire (les mots, l’alphabet, les nombres, que sais-je ?), soit il se la joue didactique et, sans être insurmontable, il montre à l’enfant qu’on ne peut pas faire n’importe quoi sous peine de se retrouver devant un bel écran de game over. Il lui inculque le respect des règles, certes simples ; en l’occurrence, des règles du jeu. Ici il n’y a aucune de ces vertus : NNP est une sorte de God mode de Winnie l’Ourson, le charme des persos en moins.

Aussi il est plus que conseillé de passer son chemin.

NHK Okaasan to Issho Niko Niko Pun