Master Higgins, le plus célèbre plagieur à l’ouest de Tahiti, s’est encore fait pourrir son mariage par les forces du mal. Une nouvelle entité diabolique nommée Baron Bronsky est venue foutre le souk sur le parvis de l’église et a kidnappé, non seulement la mariée, mais aussi tous les invités. Remarquez, il progresse, Higgins. La prochaine fois, il réussira peut-être à aller jusqu’à sa voiture avant qu’une tuile ne lui tombe dessus.
New Adventure Island est tout simplement la copie presque parfaite du tout premier WonderBoy paru en arcade et sur les consoles 8-bits de Sega. Mais attention : il s’agit d’un WonderBoy relooké qui s’apparente un peu à ce qu’aurait pu être le jeu s’il avait été adapté sur Megadrive. Le principe éternel de cet épisode de la série, c’est qu’un petit sauvageon cavale vers la droite en évitant divers obstacles (pierres, feux de camp,…), cabriole de plates-formes mobiles en plates-formes mobiles et assomme ses ennemis en lançant de petites haches. Tout contact entre le petit héros et un adversaire ou toute chute dans un trou se solde par la perte immédiate d’une vie mais la principale difficulté ne provient cependant pas de cet élément. Ayant été doté par la nature d’un métabolisme de musaraigne, Higgins perd perpétuellement de la vitalité lorsqu’il se déplace. Pour ne pas mourir d’inanition sur le chemin vers la fin du niveau, il est impératif que Higgins bouffe en permanence et donc, ramasser le plus de fruits possible sur sa route. Ces fruits apparaissent souvent alors que vous vous en approchez et disparaissent au bout de quelques secondes. Il faut donc une bonne dose de réflexes pour les attraper tout en évitant obstacles et ennemis. Non que le scrolling soit continu mais Adventure Island / WonderBoy fait partie de ces softs qui en appellent à cet instinct primitif de l’homme qui le fait courir sans raisons et sans pouvoir s’arrêter.
Histoire que New Adventure Island ne soit un plagiat qu’à 99 %, quelques minuscules éléments ont été rajoutés au jeu de base. Ainsi, Higgins peut non seulement lancer des hachettes mais également des flèches, des boomerangs et des boules de feu. Cette version lui permet également de sprinter pour sauter plus loin et franchir ainsi certains précipices, mais sa vitalité diminue beaucoup plus rapidement lorsqu’il se déplace à cette vitesse.
Réalisation technique :
New Adventure Island provoque une étrange impression : d’un côté, il est fidèle à l’esprit du WonderBoy original avec ses avant-plans exotiques tout en simplicité et son absence quasi-totale de décors d’arrière-plan dans de nombreux stages. D’un autre côte, il dégage un tel capital sympathie et une telle nostalgie qu’on lui pardonne instinctivement cette menue faiblesse. De plus, dans nombre de niveaux, New Adventure Island utilise un peu la même ficelle que Super Mario World, avec des structures de paysage grossières mais gigantesques (souvenez-vous du niveau « Chocolate Forest » dans ce dernier…). Le rendu est réussi et c’est tout ce qui compte. Niveau bande sonore, on ne retrouve évidemment pas l’avalanche de percussions tribales qui caractérisaient les versions Super NES. D’un autre côté, ces petites mélodies guillerettes sont techniquement totalement supérieures à n’importe quel autre jeu 8-bits, qu’il soit sur NES ou Master System. Enfin – et c’est peut-être le plus important – New Adventure Island est souple, vif, d’une longueur respectable, et la maniabilité est tout bonnement excellente.
En bref : 16/20
New Adventure Island a beau n’offrir qu’un gameplay basique de console 8-bits, il n’en reste pas moins particulièrement réussi. Il est difficile de dire ce qui le rend nettement plus agréable que, par exemple, un WonderBoy III Dragon’s Lair sur Megadrive, basé sur le même principe. Son excellente réalisation technique ? Sa jouabilité au dessus de tous soupçons ? Son univers à la fois simple et réussi ? Peu importe : si vous êtes nostalgiques du WonderBoy fondateur, voici peut-être bien sa meilleure copie jamais réalisée.